Sans même lui laisser le temps de me répondre, je sortis de la voiture en furie. Alors que l'ambiance s'était détendue entre nous, il avait fallu qu'il recommence à se comporter comme l'abruti qu'il était en réalité. Je n'arrivais pas à croire qu'il ait vraiment osé me de balancé ça, comme si j'en avais quelque chose à faire de son avis. Bah il faut dire que tu en as quelque chose à faire de son avis, grommela ma conscience que je fis taire immédiatement. Comme si j'avais besoin de son autorisation pour fréquenter les gens que je voulais.
Sans attendre que le jeune homme sorte de la voiture ou ne me suive, je traversais la route et j'entrais dans l'immeuble. Je montais les escaliers rapidement, mais je n'arrêtais pas de repenser à tout ce que je venais de lui dire juste avant de lui claquer la portière au nez. Au moins, il connaissait le fond de ma pensée, et même si je lui en avais dit plus que ce que je n'aurais dû, je me sentais bien plus légère maintenant que c'était sorti. Même si j'en doutais, j'espérais que mon discours le ferait réfléchir, ou au moins, qu'il se sentirait con. De toute façon, il fallait croire que s'en était un.
J'essayais comme je pouvais de calmer les battements de mon cœur, qui , sous la colère s'étaient emballés mais c'était en vain. Je rentrais dans l'appartement d'Antoine sans prendre la peine de frapper à la porte. De toute façon, vu le boucan causé par la musique, personne à l'intérieur ne m'aurait entendu. Je vis alors que tout le monde était déjà arrivés, et je ne pus m'empêcher de me demander si Ken n'avait pas pris une route plus longue que les autres, juste pour me forcer à rester un peu plus longtemps dans l'habitacle avec lui.
La plupart des garçons étaient affalés sur les canapés et rigolaient en se faisant tourner des joints tandis que Cali était assise à côté de Malone près du bar et semblait en pleine conversation avec la petite blonde. Mais quand elle me vit entrer dans la pièce, en colère, elle s'excusa auprès de celle-ci et me rejoignit. Je posais mon sac et ma veste dans un coin avant de me diriger vers la cuisine, où toutes les bouteilles d'alcool étaient entassées sur le plan de travail.
- Ça va pas ? Me demanda mon amie en s'installant à côté de moi.
- Si, soupirai-je un peu froidement.
Elle ne rajouta rien, voyant que je n'étais clairement pas d'humeur à développer sur ce qui venait de se passer. Au contraire, elle parut comprendre à mon expression que je n'avais pas envie de développer et que je souhaitais juste me calmer, puisqu'elle me servit un shot, que j'avalais volontiers. Je savais que boire n'était pas un réel moyen de calmer ma colère, mais je n'avais rien d'autre sous la main, et je savais que d'un instant à l'autre, Ken franchirait le pas de la porte ce qui ne ferait que me rappeler ce qu'il avait osé me dire dans la voiture. Ce fut d'ailleurs ce qui se passa quand il entra dans l'appartement. Ses yeux parcoururent l'appartement jusqu'à ce qu'ils me trouvent et quand il me vit, je détournai au plus vite le regard et je me servis un autre verre. Je le méritais bien pour la fin de soirée que j'allais devoir vivre à éviter le regard du jeune homme. Après avoir enchaîné un second shot, Cali me ramena donc au bar et nous commençâmes à discuter avec Malone. J'apprenais donc à connaître la jeune femme. Elle m'expliqua qu'elle était partie pendant plus d'un an et demi pour voyager. Elle me raconta ses voyages, New York, le Brésil, l'Inde, le Sénégal. Je l'enviais beaucoup. J'avais rarement pu voyager avec ma situation familiale. Ça avait toujours été hors de portée de notre budget, que ce soit avec ma mère ou mon grand père, mais j'espérais qu'une fois mes études finies, je pourrais m'accorder une année de repos pour visiter quelques pays. Ma mère m'y avait toujours encouragé, en me racontant qu'avant qu'elle rencontre mon père, ses années de voyages étaient restés gravées à jamais. Nous abordâmes plusieurs sujets, mais jamais ses relations avec les garçons de la bande. Pourtant c'était une question qui me taraudait beaucoup, étant donné que je l'avais vu avec plusieurs des garçons.

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Flamme
FanfictionFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.