chapitre 10

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Les jours qui suivirent, passèrent d'une manière incontrôlable. La colocation avec Cali se passait plutôt bien. Nous ne nous croisions pas vraiment à par le soir, vu qu'elle commençait ses cours de médecine bien plus tôt que moi. La plupart des nuits, nous dormions ensemble, à part bien sûr celles qu'elle passait sur mon canapé à réviser pour ses examens jusqu'à très tard. Mathieu n'avait pas cessé de l'appeler. Au moins une dizaine de fois par jour. Dès que la sonnerie de son téléphone résonnait dans l'appartement, que nous soyons en train de discuter, de regarder un film ou de réviser, nous nous figions et la bonne ambiance qui s'était installée retombait de suite. Je sentais son humeur s'assombrir à chaque coup de fil ignoré, et je ne savais plus quoi faire pour l'aider. J'avais beau la soutenir du mieux que je pouvais, il y avait des choses, comme faire un choix quant à sa relation avec le jeune homme et régler cela une bonne fois pour toutes, qu'elle devait faire seule, sans mon aide. C'était son rôle à elle, et je ne pouvais rien faire de plus pour elle à part lui donner tout mon soutien. En dehors des appels récurrents de son – ex ou copain -, cette colocation se passait à merveille. En plus de vivre – même si ce n'était que temporairement – avec ce qui semblait être l'une de mes meilleures amies, j'échappais à la fameuse corvée de repas, qui, par ma faute se finissait souvent en nourriture surgelée.

Je n'avais pas vraiment eu des nouvelles des garçons. À ce que j'avais compris quand j'étais aller chercher mon meilleur ami le samedi précédent, ils avaient beaucoup de projets en cours et travaillaient énormément ces derniers temps. Sneaz m'avait appelé au milieu de la semaine, alors que je sortais tout juste du travail, pour me proposer de venir à l'appartement d'Antoine rejoindre le reste de la bande. J'avais poliment refusé, prétextant que j'étais épuisée, ce qui était en partie vrai. Il avait été un peu déçu, mais tous les garçons présents chez lui avaient dit que je leur manquais, ce qui me fit chaud au cœur. Enfin, presque tous, je supposais.

Les cours étaient de plus en plus intense et je devais à présent rechercher le sujet de ma production finale qui se présenterait sous forme de reportage et que je devrais rendre à la fin de cette année d'étude. Or, je n'avais aucune inspiration, à part la nourriture trop brûlée et la colocation entre deux filles un peu trop bordéliques. J'étais une peu perdue, et j'avais beau avoir passé la journée à rechercher des idées, je restais au point mort.

Le jeudi suivant, je fus soulagée de finir mes cours à la mi-journée et de pouvoir rentrer chez moi directement. Nous étions la veille du 11 Novembre, mais j'avais décidé de travailler le lendemain matin, car ce jour serait payé double. Or, j'avais cruellement besoin de refaire mes économies. Je profitais que Cali soit à l'université pour faire un peu de ménage dans l'appartement, qui était devenu un capharnaüm monumental depuis son emménagement. Ce n'était pas vraiment sa faute en particulier, nous étions toutes les deux bordéliques et avec ses partielles qui approchaient, elle n'avait pas vraiment le temps d'être organisée en dehors de ses révisions. Après avoir fait la vaisselle de la veille, lancé une machine et passé l'aspirateur dans toutes les pièces, je m'accordais enfin une pause. Je m'affalais sur mon canapé, et laissais la musique de la télévision en arrière-fond pendant que je me concentrais sur mon écran d'ordinateur, à la recherche d'une inspiration pour ma tâche finale d'étude. Au bout d'une vingtaine de minutes, la porte s'ouvrit sur une Cali, apparemment frigorifiée. Elle referma bien vite la porte pour ne pas laisser entrer l'air frais qui régnait dans le hall de l'immeuble dans l'appartement. Elle se débarrassa de son manteau et de son sac à main, et examina la pièce d'un air suspect.

- Dis donc, c'est moi ou t'as fait le ménage ? Sourit-elle.

- Tu doutais de mes capacités ?

- Vu comment tu passes le balai au café, je t'avoue que oui, rit-elle.

Je lui tirais la langue et fis la moue, avant de reposer mon regard sur mon écran. Même internet ne me donnait aucune bonne idée. Je voyais déjà la belle note que j'allais me prendre si je ne trouvais pas de sujet rapidement. Mon amie s'affala à son tour sur le canapé, à côté de moi, une barre de céréales dans la main, les yeux rivés sur la télévision.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant