CHapitre 19

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Ken Brodeur dans le média

🏆Kyra Stanley

Je ne regardai pas Richard. Le regarder m'aurait fait changé immédiatement d'idée. Je savais qu'il me regardait et je savais que les autres attendaient que je fasse quelque chose. Je jouais avec mes mains. Je ne savais plus quoi faire.

«Stanny?» m'appela Richard.

J'allais me mettre à pleurer. Pourquoi? Je l'ignorais. Peut-être parce que je ne voulais pas casser et qu'il rendait ma décision tellement difficile ou que j'allais bientôt avoir mes règles. Je me décidai finalement à le regarder. Il faisait tellement pitié. Il était vraiment triste et je pouvais très bien le voir. Tout le monde le pouvait.

«Kyra?» répéta-t-il.

Il me tendit une main. Je m'avançai vers lui et la prit. Il prit ma deuxième main et les embrassa. Il était déjà plus grand que moi d'une tête sans ses patins, alors il avait au moins deux têtes de plus que moi en ce moment. Je me sentais vraiment petite.

«Je suis tellement désolé Kyra. J'ai tellement peur de te perdre. Je ne veux pas te perdre. Je t'aime tellement. Ça ne justifie pas mon comportement et je comprendrais si tu voulais me quitter, mais je veux que tu saches que je vais tout faire pour te récupérer si tu fais ça. Je vais changer. Je suis désolé. je t'aime tellement.» me dit-il.

Il avait fermé les yeux et serrait mes mains très fort près de sa bouche. Je compris pourquoi il avait fermé les yeux lorsque je vis des larmes s'échapper de ces derniers. Je l'aimais tellement et je savais que je ne pourrais pas me débarrasser de lui maintenant. Je ne pouvais pas me résoudre à casser avec lui.

«Je veux que tu restes toi-même, commençai-je.

- Arrête, m'interrompit-il. Je sais ce que tu vas dire et je ne peux m'y résoudre.»

Il lâcha mes mains et fouilla dans la poche arrière de son jean. Il en sortit une petite boîte de velour bleu. Il mit un genou par terre devant moi. Je vis que tout le monde c'était soudainement relevé et me regardait. Ils ne comprenaient pas trop ce qui se passait. J'étais affolée.

«Kyra, nous sortons ensemble depuis plusieurs années et je ne peux imaginer passer ma vie sans toi... commença-t-il.

- Arrête! l'interrompis-je à mon tour. Tu ne vas pas vraiment me demander en mariage ou je ne sais pas quoi?

- C'était ce que j'étais en train de faire avant que tu ne m'interromps, oui.

- Est-ce que tu es sérieux?

- Oui, je t'aime et je ne veux pas passer ma vie sans toi.

- Richard, on a que 17 ans. Attends un peu. Je ne vais pas me fiancer avec toi aujourd'hui, nous sommes trop jeunes. Je t'aime, mais attend encore quelques années avant de me demander quelque chose d'aussi gros.

- Mais comment est-ce que tu vas me pardonner pour avoir été un total idiot? me demanda-t-il en se relevant.

- Si tu m'aurais laissé terminé, tu aurais su que tu m'as convaincue. Je reste avec toi, mais je ne veux pas que tu changes qui tu es. C'est cute un gars jaloux, il faut juste que tu ne le sois pas trop comme tu l'as été. C'est tout. Pas besoin de me demander en mariage.

- Je me sens con là.

- C'est que tu es. C'est qui le con ou la conne qui a été te mettre dans la tête de la demander en mariage? demanda Popo. Juste la bague a dû te coûter une fortune!

- C'est Swifty, lui répondit Gigi, mais c'était la bague de ma mère. Je l'ai emprunté à mon père sans qu'il ne le sache. Ça ne m'a rien coûté.

- T'es mieux d'aller la reporter tout de suite. Tu sais à quel point cette bague compte pour ton père! l'obligeai-je.

- Oui, oui, après la game.

- Maintenant. Ton père va te tuer s'il apprend que tu l'as prise sans sa permission!

- Okay, j'y vais.»

Il m'embrassa et s'en alla vers le vestiaire. J'étais contente que ce soit réglée, encore sous le choc de sa presque demande en mariage, mais contente. Je n'étais définitivement pas prête à faire ce saut dans notre relation. Nous étions beaucoup trop jeune. Les autres s'étaient relevés et étaient venus me voir.

Il revint juste à temps pour la game. Nous la gagnâmes 3-1 et je scorai un but comme à toutes nos games précédentes. Nous nous dirigions vraiment vers les séries. Je profitais de chaque moment passé avec mon équipe parce que le temps allait passer très vite maintenant. Avril n'était que dans environ cinq mois et ces cinq mois allaient passer très vite. Je le savais.

J'étais vraiment heureuse que notre esprit d'équipe ait survécu à la saison, jusqu'ici. Nous avions vraiment accompli de belles choses depuis le début de l'année. Des choses que nous n'aurions jamais cru possible d'arriver l'année passée comme le fait que nous n'ayons perdu que deux games sur vingt jusqu'à présent et qu'il y ait vraiment des gens qui viennent nous voir. C'était deux exploits irréalisables l'année dernière et même nos parents ne venaient pas nous voir tellement nous étions mauvais.

Ma mère ne venait toujours pas nous voir, mais honnêtement, je m'en foutais et je préférais qu'elle ne vienne pas. Elle n'avait jamais rien compris au hockey même si mon père passait son temps à lui expliquer.

J'allais devoir demander à Gigi comment il avait fait pour qu'Anto réussisse à faire plus que trois coups de patin sans stabilisateur avant de se pèter la gueule. Je n'avais jamais découvert le secret de la pochitude d'Anto en trois mois de recherche intense. Lui, il m'arrive tout bonnement avec une Anto qui est capable de faire plus que trois coups de patin. Nous allions avoir une petite conversation là-dessus plus tard.

Après la game, je m'en allai chez Gigi. Je ne voulais pas dormir chez moi ce soir parce que je venais de me réconcilier avec mon amoureux et que je voulais passer du temps avec lui. Son père n'était pas là ce soir, alors nous allions sans doute en profiter même si nous avions de l'école demain. De toute façon, je dormais presque dans tous mes cours, alors ça ne ferait pas changement si je le faisais demain aussi.


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