Édouard Larrivée dans le média
🏆Kyra Stanley
Nathan Beaulieu se tenait devant moi tout sourire. J'étais bouche-bée. Je ne comprenais pas comment Anto avait bien pu s'arranger avec l'organisation des Canadiens de Montréal pour que Nathan Beaulieu vienne dans notre aréna. Ça avait dû lui coûter une fortune!
«Allô, me dit-il en anglais.
- A... Allô, bégayai-je dans la même langue.
- Tu ne t'attendais pas à m'avoir pour Noël?»
Je me retournai vers Anto.
«Quelle partie de: «On n'est pas censé dépenser d'argent pour le cadeau» tu n'as pas compris? lui demandai-je.
- Je n'ai rien dépensé. J'ai finalement gagné un concours de dessin sur Snapchat, alors je me suis arrangée avec l'organisation pour qu'il puisse venir ici après la game contre les Islanders.
- Wow! Merci!»
Je me retournai vers Beaulieu.
«Je ne m'attendais pas à vous voir en effet.
- Ouais, elle m'a dit que j'étais ton cadeau de Noël pour un échange. Elle m'a aussi dit que tu étais une joueuse de hockey exceptionnelle.
- Effectivement.
- Tu ne joues pas avec ça j'espère? me demanda-t-il en pointant mes patins.
- Non, mais je les utilise pour m'entraîner.
- T'entraîner?
- Ouais. Je patine beaucoup plus vite avec ces patins qu'avec mes patins de hockey.
- Sauf que tu ne patines pas de la même façon avec des patins de filles et avec des patins de hockey.
- Tu veux faire une course? Je suis sûre que je vais te battre facilement.
- Je suis un joueur de la NHL et tu penses qu'une petite fille de 17 ans peut me battre dans une course? Tu es sûre de toi et assez prétentieuse je dirais.
- Possible. Est-ce que tu veux faire cette course?
- Oui. Juste pour que tu te fasses battre à plate couture.
- Je ne perds jamais une course.»
Avant de mourir, mon père m'avait appris à bien parler anglais. J'étais parfaitement bilingue grâce à lui. Gigi me fit signe qu'il avait mes patins de hockey, mais je lui répondis que je n'en avais pas besoin. J'allais gagner cette course avec mes patins de filles.
Les filles avaient déniché des cônes et les placèrent au deux bouts de la patinoire. Nous nous plaçâmes à l'extrême gauche pour attendre le signal de départ donner par Anto. Nous devions faire dix aller/retour.
«Tu peux encore abandonner et te sauver la face devant ton équipe, me dit Beaulieu.
- Dans tes rêves. Tu devrais abandonner, juste pour sauver ton égo.»
Il sourit et se plaça en position pour pouvoir partir aussitôt qu'Anto aurait annoncé le départ. Je restai debout, bien droite. Je voulais que Beaulieu pense que j'allais être une victoire facile, mais je savais qu'en ce moment je le faisais douter de ses chances de victoire.
Anto donna le départ et je partis en flèche. Je fis chacune de mes aller/retour et je terminai la première. Beaulieu n'était rendu qu'à sa septième. Il demanda un rematch en disant qu'il avait eu un faux départ. Nous refîmes la course, mais le résultat resta le même. Nous refîmes la course au moins dix fois et, à chaque fois, l'écart entre nous augmentait parce qu'il s'épuisait et moi non.
«Je veux recommencer! s'exclama-t-il après sa dixième défaite.
- Non. Tu n'en n'as fait que deux cette fois-ci. Tu ne vas qu'encore plus t'humilier. Fais juste le dire que je suis plus rapide que toi.
- Mais je ne comprends pas! On a fait 100 longueurs de patinoire et tu ne sembles pas du tout essoufflée! répliqua-t-il.
- Kyra peut jouer une game de hockey complète sur la glace et être à peine essoufflée à la fin. Tu n'avais aucune chance en tentant de l'essoufflée, lui expliqua Anto dans un anglais parfait.
- Mais ce n'est pas normal!
- On le sait, mais on en profite. Elle est la meilleure joueuse de notre équipe. Elle a une moyenne de deux buts par match depuis le début de l'année, expliqua-t-elle.
- Et ce, malgré les quelques matchs que tu as été expulsée, rajouta Gigi.
- Expulsée? Comment ça?
- Eh bien, disons que si tu as l'audace de scorer un tour du chapeau contre nous, il se pourrait fort bien qu'un bâton de hockey se casse "accidentellement" en arrière de ta tête, dis-je tranquillement.
- Ce n'est pas dangereux?
- C'est bien ça le but. Comme ça, le joueur va y penser deux fois la prochaine fois qu'il va vouloir retenter son exploit.
- Et si les joueurs des autres équipes te faisaient ça, qu'est-ce que tu ferais? me demanda Beaulieu.
- Il faudrait qu'il soit en mesure de m'attraper et encore là, je leur souhaite bonne chance.
- Elle est un cas désespéré, l'avisa Anto.
- Je vois.»
Nous restâmes encore deux heures à l'aréna. Beaulieu donna des trucs à nos défenseurs. Disons que certains en avaient grandement besoin. Puis, il dût partir et nous aussi. Il était quand même rendu 3h. Lorsque Beaulieu fut parti, Gasp fit le Supplice de Nono, puis nous partîmes aussi.
Nous rentrâmes au Spot. Une fois de retour à la brasserie, nous nous précipitâmes vers le frigo pour voir ce que Popol nous avait laissé à manger. Il y avait des clubs, des poutines, des hot-dogs, des pogo et du 7up. Toutes des choses super bonnes pour la santé dans le fond. Nous prîmes ce que nous voulions et nous installâmes par terre. Certains jouaient aux cartes, d'autres à des jeux de sociétés. Pour ma part, je jouais à 7 Wonders avec Coco. Je la battais toujours parce que j'étais très bonne, mais nous adorions jouer à ce jeu.
Nous ne vîmes pas l'heure passer. Si bien que nous fîmes le saut lorsque Popol entra dans la cuisine. Certains d'entre nous c'étaient endormis sur les sofas, mais je jouais encore avec Coco et Gigi avait sa tête de coucher sur ma jambe que je laissais dépliée. Il dormait le temps de la game, mais quand je gagnais, je le réveillais pour qu'il le sache. Je savais qu'il me trouvait fatigante, mais ça ne me dérangeait guère.
«Vous avez passé la nuit ici? nous demanda Popol.
- Oui, mais on a été faire un tour à l'aréna de genre 1h à 3h, lui répondis-je.
- Est-ce que vous parents savent que vous êtes ici?
- Non, mais les autres oui.
- Kyra. Combien de fois il va falloir que je te le répète qu'il faut que tu avertisses ta mère de où tu couches le soir?
- Elle n'a pas envoyé la police après moi, donc elle n'a sûrement pas remarqué que je n'étais pas rentrée à la maison pour la nuit. Est-ce que tu veux que je l'appelle à 6h du matin?
- Non, mais prochaine fois, appelle-la.
- On verra.»
Coco se tanna de se faire battre. Elle réveilla Nono qui dormait à côté d'elle. Il avait de la glace un peu partout sur lui parce que les lancées de Gasp avaient été un peu plus puissant qu'il ne l'aurait cru. Ils nous dirent «Au revoir» en s'en allèrent chez eux. Je commençais à être fatiguée moi aussi. Je décidai de réveiller de nouveau Gigi.
«Bravo, tu as encore gagné! Laisse-moi dormir maintenant, me dit-il les yeux fermés.
- Lève-toi gros bêta! On s'en va chez vous. Je suis épuisée.
- Excellente idée!»
Nous dîmes «Au revoir» à Popol et au peu de gens qui étaient réveillés et nous nous dirigeâmes vers chez Gigi. Son père dormait toujours, alors nous nous dirigeâmes silencieusement dans la chambre à Gigi. Nous nous écrasâmes sur son lit et tombâmes endormis.
VOUS LISEZ
Les Glorieux
Ficção AdolescenteKyra Stanley jouait au hockey dans une ligue de garage. Elle était la joueuse la plus talentueuse de son équipe. Chaque fois qu'elle lançait au but, la puck rentrait. Malheureusement, son équipe n'était pas très riche et le manque d'esprit d'équipe...