Les Glorieux

CHapitre 17

Normand Éthier dans le média

🏆Kyra Stanley

Lorsque j'avais été portée mon CV au Subway, la patronne m'avait engagée tout de suite et m'avait demandé si je pouvais commencer à travailler à la minute parce que la personne qui était censée commencer à travailler allait arriver en retard. J'avais accepté.

Je servais ma première cliente lorsque j'avais vu mon chum entrer. Je n'avais pas le goût de lui parler, mais je savais que je n'aurais pas le choix. J'espérais que la dame allait rester pour manger son Sub, mais elle partit. J'allai le voir et lui demandai qu'est-ce qu'il faisait ici.

Lorsqu'il me tendit son CV, je n'en revenais juste pas. Il me faisait si peu confiance? Je ne pouvais pas travailler pour me faire de l'argent pour rembourser les Bourgeois et ainsi ne pas être obligée de changer d'équipe et de sortir avec Xavier sans que lui ne veuille venir travailler au même endroit pour me surveiller à cause de son problème de jalousie compulsive.

J'étais vraiment fâchée et je ne voulais plus le revoir avant la game de demain. Ça me laisserait le temps de figurer si, nous deux, ça peut continuer. J'aimais Gigi, mais à un moment donné, faut qu'il apprenne à me faire confiance et il n'était clairement pas capable de le faire.

Après qu'il soit parti, je continuai de travailler. Je faisais de mon mieux pour l'écarter de mon esprit, mais ce n'était pas facile. J'avais hâte que mon shift finisse. Je devais me réfugier dans moi-même pour réfléchir sur ce que j'allais faire de moi et Richard.

Je ne voulais pas casser avec lui, mais il ne me faisait clairement pas confiance et la confiance est la base dans une relation. Ça ne pouvait pas marcher s'il essayait de toujours tout contrôler quant à ce que je fais et à qui je parle. Je suis assez grande pour prendre des décisions par moi-même. Je n'avais pas besoin de lui.

Mon shift finit par finir. J'allais faire les même heures tout le temps. Je ferais de 13h à 17h le samedi et le dimanche. J'allais réussir à me ramasser un peu d'argent. Je ne pouvais pas prendre de jour de travaille la semaine parce que nous avions souvent des games et je ne pouvais pas travailler de jour à cause de l'école.

Je marchai jusque chez moi. Je n'avais pas l'intention de rester là. J'avais besoin de penser à autre chose, de dépenser de l'énergie pour avoir les idées plus claires. Je rentrai dans ma maison et allai m'habiller pour aller jogger dehors.

Je courus pendant deux heures à une vitesse modérée. Puis, j'allai dans la cour de mon ancienne école primaire. Elle était toujours déneigée et déglacée l'hiver. Je vérifiai quand même toujours pour faire sûr avant. Je ne tenais pas à me blesser.

Je me délimitai une aire d'environ vingt mètres avec des cailloux. Je mis à faire des sprints entre mes deux lignes de cailloux pendant une autre heure. Je m'arrêtai quand je commençai à m'essouffler. J'avais vraiment un très bon cardio. Mon médecins m'avait dit que ce n'était pas normal de courir pendant deux heures à une vitesse modérée sans arrêt et d'ensuite faire une heure de sprint sans arrêt encore une fois et d'être à peine essouffler.

Je n'avais jamais été battue à la course grâce à ce cardio de malade. Ça faisait quand même plusieurs années que je travaillais dessus. Depuis que je sais marcher environ. J'adore courir. Mon père m'avait déjà dit que j'aurais fait une bonne marathonienne, mais je préférais jouer au hockey.

J'avais décidé d'aller dans le sous-bois proche de chez moi. Je voulais commencer mon cadeau pour l'échange, mais je n'étais plus sûre si je voulais faire ce que je voulais faire. J'allai tout simplement marcher à la place. Je venais souvent marcher dans le sous-bois avec mon père quand j'étais jeune.

On ne pouvait pas appeler ça une forêt parce qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup d'arbres, mais lorsqu'on fermait les yeux, on avait l'impression d'être dans une forêt. Je marchai jusqu'à une grosse roche et m'assis dessus. C'était ici que je venais avec mon père quand j'étais plus jeune. C'était mon coin à moi.

Ce n'était pas grand chose, mais venir ici me calmait. J'y venais lorsque j'avais une grosse décision à prendre. Je n'avais révélé cet endroit à personne. Pas même Gigi ou Coco. C'était mon endroit secret à moi. Peut-être, un jour, je le partagerais avec quelqu'un, mais pas pour l'instant.

Cet endroit m'aidait à m'éclaircir les idées. Je fermai les yeux et pris de grandes inspirations. Il n'y avait rien de mieux que de venir ici après un entraînement. J'avais l'impression de ne faire qu'un avec la nature. Je me balançai tel un arbre dans le vent et laissais mes pensées vagabondées partout où elles voulaient aller. C'était relaxant.

Je ne pouvais plus endurer les crises de jalousie de Richard, mais je l'aimais plus que tout au monde. Je ne pouvais pas me résoudre à le laisser tout de suite. Pas quand je sais que je vais être obligée de le laisser en mai.

Je ne laissai pas mes problèmes prendre le dessus sur la paix que j'avais réussi à créer. Je refermai mes yeux et pris de nouveau de grandes inspirations pour retrouver ma paix. J'en avais besoin pour pouvoir prendre une décision éclairée.

Je n'étais pas une fille qui avait besoin d'un gars pour être heureuse. Je le savais très bien. Richard me rendait plus heureuse encore, mais je ne voulais pas avoir à toujours surveiller ce qui je disais ou faisais parce que j'avais peur qu'il ne me pique une crise de jalousie.

J'ignorais s'il allait tenter quoi que se soit demain. Il me connaissait mieux que quiconque. Il savait comment se faire pardonner. Il savait ce que je m'attendais de lui. Il savait quoi faire. Il m'aimait. Je le savais. Ça ne rendait la décision que plus compliquée encore.

Une pensée terrible me traversa l'esprit.

Et si je cassais avec lui demain, nous aurions le temps de tourner la page d'ici en mai. Ça le blesserait moins quand j'irai avec Xavier...