CHapitre 29

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🏆Kyra Stanley

Je me dirigeai rapidement vers le banc des joueurs où n'était plus Gast. L'arbitre vint me voir pour me dire que j'étais expulsée du match et que j'étais suspendue pour cinq games. Je m'en foutais vraiment pour honnête. Je devais retrouver Anto et Gast.

Je me précipitai vers les vestiaires, elle n'y était pas. Sans enlever mes patins, je me précipitai vers l'entrée de l'aréna. Je tombai nez à nez avec Gast. Il m'avait l'air très inquiet, mais soulagé en même temps.

«Où est Anto? Est-ce qu'elle est correcte? le questionnai-je.

- Sa mère l'amène à l'hôpital. Elle est à demi-consciente, mais elle devrait être correcte. Malheureusement, elle va sans doute manquer quelques matchs.

- Okay, l'important c'est qu'elle soit correcte. Maintenant, il faudrait peut-être que tu aies voir les pénalités qui ont été données.

- Tu ne viens pas?

- J'ai été expulsée et suspendue pour cinq games.

- Kyra! On a besoin de toi là!

- Ce n'est pas de ma faute!

- T'as cassé deux hockey! Est-ce que tu vas rembourser celui de Cast?

- Non, j'vais lui donner une branche et du duct tape pis va falloir qu'il le fabrique lui-même!»

Il roula des yeux, mais il s'en alla vers la patinoire. Je retirai mon gilet des Glorieux et le pitchai dans le vestiaire. J'étais curieuse de savoir ce qui s'était passé. Les combats avaient cessé et les arbitres se consultaient pour savoir qui méritait une pénalité. N'ayant pas de reprises vidéos, la tâche devait être assez ardue.

Le verdict fut finalement rendu: Cast était lui aussi expulsé du match, mais il n'était pas suspendu pour aucune game après. Aucun joueur des Bears ne reçut de pénalité ce qui mis Gast en beau joualvert. Il engueula l'arbitre et manqua de ce faire expulser du match lui aussi.

Il restait une quinzaine de minutes au moins. Blondin allait devoir être solide parce qu'il manquait trois joueurs à l'équipe. Cast et moi étions allés nous changer, mais nous revîmes au banc pour le reste de la game. C'était vraiment stressant parce que nous arrivions à peine à sortir de notre zone. Nos joueurs étaient épuisés.

Les Bears réduisirent l'écart grâce à un but de Bourgeois Junior. Il vint nous narguer au banc. Nous avions encore une avance de deux buts, mais il restait dix minutes et j'avais vraiment envie de prendre un hockey et de le casser en arrière de sa tête, mais je me retins de justesse. Je ne voulais pas me faire suspendre pour plus de match.

Ils scorèrent un autre but, alors qu'il ne restait que deux minutes. Nous ne pouvions pas perdre ce match. Je n'avais jamais coûté de match. Ça ne pouvait pas arriver aujourd'hui. Bourgeois Senior retira son goaler et Gast mit son fils sur la patinoire. Il était temps que Gasp fasse son but de prédilection, soit dans un filet désert.

Les Bears avaient la possession de la rondelle. Les secondes passaient. Je capotais. Il ne fallait pas qu'ils égalent. Popo réussit à reprendre la puck in extremis et la refila à Gasp qui l'envoya dans le filet désert. Je recommençai à respirer.

La lumière annonçant notre victoire s'alluma. J'avertis Gigi que j'allais aller chez Anto pour voir si elle était de retour chez elle, sinon, j'allais aller à l'hôpital. Popo, qui avait écouté notre conversation, me demanda de l'attendre.

Nous nous précipitâmes vers chez Anto qui vivait à dix minutes d'auto de l'aréna. Je courus jusque chez elle oubliant complètement Popo qui venait de jouer près de dix minutes en quinze minutes. Lorsque j'arrivai, je sonnai son père vint me répondre.

«Est-ce qu'Anto est revenue de l'hôpital?

- Non, pas encore.

- Okay, merci!»

Je me retournai et repartis à courir. J'arrivai devant Popo qui me fit signe de m'arrêter.

«Qu'est-ce que tu fais? me demanda-t-elle.

- Je m'en vais à l'hôpital.

- Attend un peu. J'appelle ma mère. Je ne me rendrai jamais à Sacré-Cœur en courant!

- Okay, on se rejoint là-bas!

- Non! Tu attends avec moi. Ça ne sera pas long.»

Elle appela sa mère et elle vint nous chercher quelques minutes plus tard pour nous amener à l'hôpital Sacré-Cœur. Nous arrivâmes en même temps qu'un Roby paniqué. Nous remerciâmes la mère de Popo et entrâmes en courant dans l'hôpital. Je demandai à la secrétaire où je pourrais trouver Antoinette Thibault. Elle me dit qu'elle était dans la chambre 27 dans le couloir à gauche.

Nous nous précipitâmes tous dans le couloir gauche. Les médecins et les infirmières se tassaient à notre passage. Nous avions l'air d'une gang de gens désespérés qui avaient encore trente secondes pour voir une personne qui leur est chère. C'est ce que nous étions, mais pour nos raisons à nous.

Roby était éperdument amoureux d'Anto, moi, je me sentais vraiment mal parce que je l'avais laissée se battre et Popo était sa meilleure amie. Je trouvai finalement la chambre 27 parce que les deux autres étaient à deux doigts de s'effondrer de fatigue un peu plus loin.

J'entrai dans la chambre. Sa mère se leva pour venir à ma rencontre. Je lui demandai comment allait sa fille. Elle m'expliqua qu'elle avait une commotion et qu'elle avait une légère fêlure à la maxillaire inférieure. Son nez était cassé aussi. Je m'avançai pour voir à quoi elle ressemblait.

Popo et Roby arrivèrent dans la chambre. La mère d'Anto leur donna les mêmes explications qu'à moi, puis quitta la pièce. Je savais qu'elle resterait près de la porte pour s'assurer que tout était correct avec sa fille. La mère d'Anto était du genre surprotectrice, mais elle était cool aussi, donc nous l'aimions tous.

Roby s'effondra à côté d'Anto en pleurant. Il embrassait sa main en lui disant à quel point il l'aimait. Je regardai Popo qui devait trouver la situation aussi bizarre que moi. Elle réprima un rire. C'était indéniable, il allait la demander en mariage bientôt parce que ces deux-là étaient faits pour être ensemble.

«Tu sais Roby, Anto n'est pas en train de mourir, dit Popo en s'efforçant pour ne pas se mettre à rire comme une mongole.

- Ta gueule! s'exclama-t-il.

- Popo a raison. Elle s'est un peu fracturée la face, mais au nombre de fois qu'elle s'est cassée la gueule dans sa vie, il fallait bien qu'un jour elle se fasse mal, dis-je.

- Parle pas! C'est de ta faute si elle s'est faite pêter la gueule! Si tu avais laissé Cast aller se battre à sa place, on ne serait pas là!

- Non, dit faiblement Anto, j'ai réussi à frapper Bourgeois Junior et je peux vous dire que les petites blessures que j'aie sont bien minimes face à la satisfaction que j'éprouve. Stanny, dès que je sors d'ici, tu m'apprends à me battre aussi, je veux prendre ma revanche!»

Les GlorieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant