Les Glorieux

CHapitre 57

🏆Kyra Stanley

La game était terminée. Tous les Glorieux sautèrent sur la patinoire. Je les évitai tous pour aller voir Anto qui était toujours sur la glace. Je ne pus m'empêcher de me mettre à rire. Nous avions gagné 52-0 et la Coupe.

«Anto! Félicitation pour ton premier but en carrière. Avec ton cul en plus!

- Espèce de grosse torche! Je suis en douleur par ta faute! C'était quoi ton but de me faire un criss de gros slapshot de même sur le cul?

- Il fallait que tu scores un but, alors j'ai profité de ta démonstration de la technique de jeu de Tokarski et tu as fait un but avec ton cul. Bravo!

- Prochaine fois, dis-le-moi comme ça, je vais pouvoir la faire dévier dans le but!

- Peut-être, mais les chances de réussite étaient plus élevées avec ma méthode qu'avec la tienne.»

Nous nous mîmes à rire. Je lui tendis la main pour l'aider à se relever, mais à la seconde où elle avait remis ses deux patins sur la glace, nous fûmes assaillies par une bande de Glorieux fou de joie d'avoir gagné la Coupe. Bref, nous nous ramassâmes les quatre fers en l'air avec le reste de l'équipe.

Nous nous relevâmes après que Gast nous ait traité de gang de caves qui ne savent pas vivre. Ce fut une étape très minutieuse parce que nous ne tenions pas à tous nous tuer avec nos patins. Au bout de dix minutes, nous étions tous de nouveau debout.

Il y eut notre poignée de main officielle au milieu de la place. Je voyais bien que les Bears étaient furieux parce qu'ils étaient sûrs d'avoir la victoire dans la poche. Ce qu'ils n'avaient pas eu l'air de comprendre encore, c'était que les Glorieux étaient une équipe soudée et que même si l'un d'autre nous veut se la jouer solo, les autres ne le laisserons pas faire. Cette victoire, nous étions allés la chercher en équipe.

«Tu vas voir, l'année prochaine, les Bears vont revenir plus puissants que jamais, me dit Bourgeois Junior.

- On verra bien. Les Glorieux pourraient revenir encore plus puissants qu'ils ne le sont déjà, mais une chose est sûre, nous nous rappelons ce que c'est d'être des champions. Je ne crois pas que le reste de l'équipe et moi-même sommes prêts à nous départir de ce sentiment.

- Vous allez vous en départir, parole de Bears.

- Parole de Glorieux, nous allons vous battre toute l'année prochaine encore.»

Il ne rajouta rien. Les Bears se dirigèrent vers le vestiaire des Bears sous les insultes de leur coach. Nous restâmes sur la glace à célébrer. Poulin me fit signe de venir la voir. Ce qui je fis rapidement.

«Stanny, est-ce que tu veux que je t'envoie la vidéo du but d'Anto? me demanda-t-elle.

- Ouais, est-ce que tu peux lui envoyer à elle aussi? Je pense qu'elle aimerait ça avoir un souvenir de son premier but à vie.

- Depuis quand t'es gentille avec Anto?

- Je viens de gagner la Coupe et complètement anéantie les Bears. J'vais être gentille jusqu'à ce que ce sentiment d'euphorie disparaisse.

- Je comprend, je t'envoie ça tout de suite.

- Merci!»

La Coupe arriva sur la glace. Je vis Gast écraser une larme qui lui coulait sur le bord de l'œil. Je vis Anto et Roby s'embrasser... Enfin, tous les couples s'embrassèrent. Les gars qui n'étaient pas en couple et moi, nous regardâmes la Coupe arriver sur la glace.

Gast s'en approcha. Il voulut la prendre, mais il s'arrêta et me fit signe de venir le rejoindre. Je fis signe à mon capitaine et l'autre assistant de me suivre aussi. Nous prîmes une photo devant la Coupe, puis je laissai la place à un des gars pour qu'il la prenne en premier.

«Stanny, c'est à toi que revient l'honneur de lever la Coupe en premier, me dit Gigi.

- Quoi? Pourquoi moi?

- Parce que, sans toi, on ne serait pas ici aujourd'hui. Tu as accompli tellement de chose pour l'équipe et nous ne t'avons jamais remercié à ta juste valeur, m'expliqua-t-il. Alors, voici notre remerciement... Enfin, en partie parce qu'on ne pourra jamais te remercier assez.»

Je lui souris. C'était tout un honneur qu'ils me donnaient là. Je me plaçai devant. Je crus apercevoir mon père à côté d'elle. Il fit signe de la prendre et qu'il était vraiment fier de moi. Avec une boule d'émotions dans la gorge, je soulevai la Coupe au-dessus de ma tête.

Je fis le tour de la patinoire. Mes coéquipiers se mirent à crier à tue-tête et la foule en faisait autant. Je remis la Coupe à Gast qui était au bords des larmes. Elle se promena de main en main. Anto la pris avec l'aide de Roby parce qu'elle ne voulait pas prendre le risque de tomber avec et de la casser.

Elle fut posée sur la glace et nous nous précipitâmes tous par terre pour prendre notre photo d'équipe avec. J'allais me rappeler de cette soirée jusqu'à la fin de mes jours. Notre équipe était encore plus unie que jamais et je pouvais le voir.

Nous transportâmes la Coupe dans notre vestiaire après un énième au revoir à la foule. Nous commençâmes à nous changer tout en chantant. C'était une vraie cacophonie, mais nous avions du fun.

Momo dansait avec son jackstrap sur la tête, Ti-Guy, Nono, Ped, Sen, Roby et Rob chantaient We Are The Champions debout sur un banc, Lamouche, JJ et Gasp se lançaient leurs jambières, les filles faisaient la macarena, Swifty, Cast et Blondin faisaient une danse russe ou écossaise, je n'étais pas très sûre de ce qui se passait dans leur tête, mais c'était vraiment drôle.

Pour ma part, je m'étais changée. J'avais jeté le gilet des Bears que j'avais, après, bien sûr, l'avoir réduit en guenilles. Gigi vint se placer à côté de moi. Il passa un bras autour de mes épaules et nous regardâmes notre équipe faire les fous dans le vestiaire.

«Stanny, Gigi?» entendis-je dans notre dos.

Nous nous retournâmes d'un seul et même mouvement. Gast se tenait dans l'embrasure de la porte du vestiaire. Il eut un mouvement de recul en voyant ses joueurs célébrer de la sorte, mais il eut un sourire par la suite et son attention se reporta sur nous.

«Il y a quelqu'un qui veut vous voir.»