CHapitre 52

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🏆Kyra Stanley

Nous étions vendredi soir, Anto avait décidé qu'elle ne voulait pas passer la soirée avec Roby qui était vraiment sur les nerfs à cause de la game de demain. Je n'avais dit à personne que je ne jouais pas demain. Anto n'arrêtait pas de parler de son retour au jeu imminent et comment elle avait hâte que les Glorieux gagnent la Coupe.

Je ne l'écoutais pas vraiment. Depuis que j'avais reparlé avec Gigi et que j'avais vu la lueur d'espoir dans son regard, je ne cessais de penser à lui et ça me rendait triste. Nous marchions dans les rues de Montréal, Anto sautait partout et moi, j'étais perdue dans mes pensées.

«Stanny, tu ne m'écoutes pas, me dit soudainement Anto.

- Désolée, tu disais?

- À quoi tu pensais?

- Ce n'est pas important.

- Tu ne m'accordais aucune attention, alors que d'habitude tu le fais pour ne pas me manquer si j'me pète la gueule. Y'a quelque chose qui cloche et je ne vais pas te lâcher avec ça, tant et aussi longtemps que tu ne me l'auras pas dit.

- C'est bon! Je ne jouerais pas demain.

- Pourquoi? Attend! Tu ne joueras pas avec les Bears demain?

- Je ne jouerais pas point. Ma petite manigance pour aider les Glorieux à gagner la semaine passée n'est pas passée inaperçue malheureusement.

- Comment est-ce que tu veux qu'on gagne contre les Bears sans toi pour nous aider! s'exclama-t-elle.

- Honnêtement, j'aimerais mieux que les Glorieux perdent demain.

- Pourquoi? me demanda-t-elle, horrifiée.

- Ton médecin t'a dit que tu allais pouvoir revenir au jeu pour le dernier match des Séries s'il y a un troisième match. Si les Glorieux gagnent demain, tu n'auras pas aidé l'équipe à aller la chercher la Coupe. Ton nom ne sera pas sur le trophée.

- MAIS J'EN AI RIEN À FAIRE QUE MON NOM SOIT SUR LE TROPHÉE! JE VEUX QUE MON ÉQUIPE LE GAGNE SANS AVOIR CONNU LA DÉFAITE DANS LA SÉRIE EN ENTIER! MAIS TOI, T'ES VENUE TOUTE GÂCHER AVEC TA BRILLANTE IDÉE DE JOUER COMME UNE MARDE SUR LA GLACE! me cria-t-elle après.

- MAN! TU TE PRENDS POUR QUI? TU VOULAIS QUE JE FASSE GAGNER LES BEARS LA SEMAINE PASSÉE OU QUOI? J'AI TOUT FAIT POUR AIDER L'ÉQUIPE! JE N'AI RIEN À ME REPROCHER!

- Il te manque combien? me demanda-t-elle soudainement calme.

- 500$. Pourquoi?

- Parce que comme tu peux le voir, il te manque encore 500$ pour pouvoir revenir avec les Glorieux. Tu ne l'accumuleras pas ça en deux semaines. Je ne veux pas recommencer à jouer si tu n'es pas là pour corriger mes erreurs.

- Tout ce que je veux, c'est que vous gagniez la Coupe. Je vais revenir quand j'aurais ramassé l'argent. Je vais pouvoir travailler demain soir, donc j'vais ramasser plus d'argent, lui assurai-je.

- MAIS TU NE COMPRENDS VRAIMENT RIEN? MÊME AVEC TOUTES LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES QUE TU POURRAIS FAIRE CETTE SEMAINE ET LA SEMAINE PROCHAINE, TU NE POURRAIS PAS RAMASSER LES 500$ QU'IL TE MANQUE! KYRA, IL FAUT QUE TU NOUS LAISSES T'AIDER!

- NON! JE ME SUIS EMBARQUÉE DANS CE MERDIER TOUTE SEULE ET JE VEUX M'EN SORTIR TOUTE SEULE! JE N'AI PAS BESOIN DE VOTRE AIDE!

- Mais nous, on a besoin de la tienne pour vaincre les Bears.» me dit-elle simplement.

Elle tourna les talons et s'en alla en courant. Je la laissai faire. Je ne courais pas après les gens. Elle avait besoin de temps. J'avais besoin de temps, mais j'avais surtout besoin d'argent et je laissais tomber mon équipe en refusant leur aide.

Mon boss m'appela pour savoir si je pouvais rentrer travailler ce soir. Je lui dis que oui. Je me dirigeais vers ma job en courant. Je courrai très vite. Ça me faisait du bien et me défoulait en même temps.

Je terminai la job vers minuit. Anto ne m'avait pas texté rien. Je ne m'attendais pas à avoir de textes de personne d'autre, mise à part Xavier qui m'envoyait des textes disant qu'il me voulait dans sa chambre le plus rapidement possible.

J'ignorai ses messages comme je le faisais tout le temps. J'allai courir un peu dans Montréal. Au bout de deux heures, je décidai d'aller faire des sprints à mon ancienne école primaire. J'allai dans le terrain de basketball parce que les lampadaires autour étaient allumés et que je ne voulais pas me pèter la gueule parce que je ne voyais pas où je mettais les pieds.

Je me mis à courir le plus vite que je le pouvais. Il était deux heures du matin. Je venais souvent ici avec Gigi faire des courses à la même heure. Avant. Nous avions toujours beaucoup de fun. Des souvenirs de nos nuits blanches passées ici qui se terminaient souvent par une douche tout habillés dans les jeux d'eau.

La nuit, nous étions de vrais enfants. Je me rappelais la fois où nous avions invité Anto et Roby à se joindre à nous. Nous avions joué à «fish» dans le parc. J'aurais pu me mettre à rire en me rappelant comment Anto s'était faite mal en fonçant dans un poteau, mais je ne pus empêcher mes larmes commencées à couler sur mes joues.

Je finis par m'arrêter. Je m'effondrai en sanglot. Toutes les images de ce qui c'était passé cette année et les années précédentes. Lorsque Gigi m'avait demandé de sortir avec lui il y a quatre ans en se brisant presque le cou en tombant de l'araignée dans ce même parc. Je m'en rappelais comme si c'était hier.

Il m'avait donné rendez-vous dans le parc et lorsque j'étais arrivée, il était dans l'araignée. Je lui avais crié que j'étais arrivée et ça l'avait déconcentré. Il avait perdu pied et était tombé. Il s'était rattrapé juste avant de ne s'écraser au sol comme une crêpe. Il m'avait ensuite demandé pour sortir avec lui et j'avais dit oui.

Je me rappelais de notre premier baiser, de notre première fois. Tous ses souvenirs revenaient et repassaient en boucle dans ma tête. Sa presque demande en mariage, notre dernière St-Valentin. Le collier.

J'avais collé mes deux mains sur mes tempes. J'avais mal à la tête et je pleurais. C'était trop. Beaucoup trop. Je ne pouvais plus vivre ainsi. Je criai et dans ma détresse, j'arrachai mon collier et le lançai le plus loin possible. Je partis à courir dans la direction opposée pour rentrer chez moi.


Les GlorieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant