CHapitre 32

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🏆Kyra Stanley

Aujourd'hui, nous étions le lendemain de mon retour au jeu mémorable. J'allais passer l'après-midi avec Anto parce que je voulais faire sûre qu'elle était prête pour notre combat de calcul mental de demain. Nous étions en équipe et nous étions les deux bollées de la classe, il ne fallait donc pas que nous fassions trop dur en avant.

«Si c'est pas la joueuse étoile des Glorieux de Montréal? s'exclama Anto en m'ouvrant la porte.

- La seule et l'unique!

- Haha! Allez entre.»

J'entrai, déposai mon sac à dos, enlevai mes bottes et mon manteau et la suivis jusque dans la cuisine. Nous allions être seule un moment parce que ses parents étaient partis faire l'épicerie. Nous nous installâmes à la table à manger et je commençai à lui poser une série de questions à laquelle elle répondit très bien.

«Honnêtement, je ne comprend pas pourquoi tu me fais étudier, alors que, comme tu peux le voir, je suis correcte pour demain. On ne perdra pas la face.

- Ouais, mais je veux quand même faire sûre. Bourgeois Junior t'as quand même endommagé l'endroit qui régit tes facultés intellectuelles, tes analyses et ton interprétation de l'information alias ton cerveau.

- Comment est-ce que tu fais pour te rappeler d'informations qu'on a apprises en secondaire 3?

- Je l'ai beaucoup étudié cet examen-là avec Sen et j'avais eu quelque chose comme 93%, donc c'est normal que certaines infos soient restées dans ma mémoire.

- C'est vrai, tu étudies toujours avec Sen.

- C'est mon partner d'étude! Tu devrais t'en trouver un, tu augmenterais tes notes!

- J'peux prendre Sen aussi, t'sais.

- Non! Voler un partner d'étude, c'est comme voler un chum! Ça ne se fait pas!

- Parlant de chum, pourquoi tu n'étudies pas avec lui, comme ça, j'pourrais étudier avec Sen.

- Attend là, tu me demandes de commencer à étudier avec un gars qui a une moyenne de 78% en science à la place de quelqu'un qui a une moyenne de 100%. Je ne sais pas si tu trouves une logique d'en ça, mais personnellement, je garde le scientifique.

- T'es pas cool! Tu ne veux même pas partager?

- J'partage déjà Beaulieu, Price et pleins d'autres joueurs de la NHL, non. J'garde Sen pour moi. Roby a juste à devenir un super bollé de science et tu vas pouvoir étudier avec lui!

- J'pourrai jamais étudier avec Roby même s'il serait un bollé!

- Ah! C'est vrai, j'avais oublié que quand vous êtes seuls ensemble, votre libido est pas mal dans le plafond.

- T'es conne.

- C'est fort probable.

- Mais j'suis sûre que tu n'es pas mieux avec Gigi.

- C'est quoi, tu veux savoir tous les détails de ma vie sexuelle avec Gigi?

- Eh bien! Elle doit être palpitante vu le nombre de fois où tu dors chez lui.

- Tu sauras que, contrairement à vous, nous, on est capable de se contrôler.

- J'ai de la misère à te croire.

- C'est vrai pourtant.»

Nous nous mîmes à rire et je savais que nous avions terminé d'étudier pour la journée. Tant pis pour demain. Elle sortit une boîte d'Oréo que nous commençâmes à manger en parlant de n'importe quoi. Ses parents arrivèrent quelques temps plus tard. Ils avaient acheté de la pâte à biscuits. Nous décidâmes d'en faire.

Anto en faisait souvent, mais je n'en faisais presque jamais. J'étais du genre à mettre du sel à la place du sucre et Anto le savait. C'est pour ça qu'elle surveillait le moindre de mes gestes. Nous finîmes par mettre les biscuits dans le four et nous continuâmes à parler tranquillement accoter chacune de notre bord du comptoir de la cuisine.

«J'pense à ça...., commençai-je.

- T'es capable de faire ça toi, penser?

- Va chier. Non, j'suis sérieuse. Qu'est-ce que j'vais faire moi maintenant que tu es blessée? J'peux plus t'entraîner pis j'avais vraiment du fun à le faire!

- No shit! Tu vas passer du temps avec ta meilleure amie pour que vous arrangiez vos choses.

- Étrangement, cette perspective ne m'enchante guère, dis-je tout bas.

- Comment ça? Vous avez eu une autre shit? Raconte-moi tout!»

Elle s'assit sur une chaise et mit sa tête dans ses mains pour me montrer qu'elle m'écoutait attentivement. C'était bien elle. Elle voulait tout savoir lorsqu'il y avait une shit, mais si elle était impliquée dans la shit, elle se sentait super mal pour aucune raison. Je m'en moquais souvent. D'ailleurs, je me moquais pas mal tout le temps d'elle, mais elle en faisait autant, alors nous étions quitte.

«Non, il ne s'est rien passé. C'est juste que... Tu sais que j'ai été la voir quelques jours après le jour où on s'est pogné et que tu t'es faite littéralement casser la gueule par Bourgeois Junior?

- Ouais, tu me l'as dit. Vous avez réglé vos affaires.

- Ouais, bon. Mettons que j'ai beaucoup réfléchi à comment je me suis sentie quand elle m'a engueulée et quand elle s'est excusée et, honnêtement, je ne la considère plus comme ma meilleure amie.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

- Eh bien! Je la considère encore comme mon amie, c'est sûr, mais s'il m'arrivait quelque chose d'important, ce n'est plus à elle que j'irais le dire après l'avoir dit à Gigi. On s'est éloignée et on a changé. Du moins, moi, j'ai changé.

- Je comprend. Tu te sens comment par apport à ça?

- Je ne ressens rien pour être honnête. C'est un peu comme si je le savais depuis longtemps, mais que je n'avais pas vraiment fait attention à ce changement, alors, maintenant que je m'en suis rendue compte, ça ne me fait pas grand chose.

- Okay.

- C'est drôle.

- Quoi?

- On ne parle jamais de comment on se sent. On est toujours là à s'insulter des pires façons au monde, mais tu ne m'as jamais demandé comment j'allais et moi non plus d'ailleurs.

- C'est vrai que c'est drôle. Ça doit être ma commotion qui me joue des tours.

- Ça doit être ça.»

Nous nous mîmes à rire pour une énième fois aujourd'hui. Nous passions toujours du bon temps ensemble. La minuterie sonna nous indiquant que les biscuits étaient prêts. Anto les sortit du four et nous en prîmes chacune un pour y goûter. Nous eûmes la même réaction. Ils étaient dégoutant.

«Tabarnaque! Ça goûte le sel! s'exclama-t-elle.

- Me semblait aussi que le sucre avait une drôle de texture.

- T'as scrapé la batch de biscuits!

- Peut-être pas, on peut toujours en laisser pour ton frère pour le punir de toujours tout manger les biscuits que tu fais et apporter le reste pour les membres de notre équipe.

- Hahahaha! Ouais, bonne idée!»

Nous séparâmes les biscuits pour en avoir assez pour notre équipe et le frère d'Anto. Il restait encore de la pâte à biscuits. Je laissai donc Anto les faire pour faire sûr que je ne scrape pas une autre batch de biscuits.

«Stanny? m'interpela-t-elle au bout de quelques minutes.

- Hum?

- S'il t'arrivait quelque chose d'important, maintenant, c'est à qui que tu irais le dire tout de suite après l'avoir dit à Gigi?

- Par expérience, toi, lui répondis-je en toute honnêteté.

- Cool.» me répondit-elle avec un sourire en coin.


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