Les Glorieux

CHapitre 58

🏆Kyra Stanley

Je ne savais pas qui voulait nous parler à moi et Gigi. C'était peut-être son père, je l'avais vu dans la foule. Gast nous indiqua un homme que je ne connaissais pas. Je jetai un coup d'œil à Gigi, il ne paraissait pas le connaître non plus. Gast, lui, paraissait très fier de nous. Puis, je me rappelai.

Le recruteur!

Lorsqu'il nous vit, il nous fit un grand sourire. Il était assez petit. Je lançai un regard à Gigi. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Je vis apparaître Bourgeois Senior derrière le recruteur. Il ne comprenait pas ce qui se passait lui non plus.

«Hum... Bonsoir, est-ce que vous avez aimer la game? demanda Bourgeois Senior au recruteur.

- Oui, j'ai trouvé deux jeunes espoirs très prometteurs, lui répondit-il en se tournant vers lui.

- Ah oui? Qui sont-ils?

- Ces deux jeunes-là.» lui répondit-il en nous pointant.

Je crois que Gigi comprit à ce moment ce qui se passait parce qu'il me lança un regard perplexe. Pour ma part, je gardais le mien fixer sur Bourgeois Senior. J'essayais tant bien que de mal de me retenir pour ne pas me mettre à rire.

Bourgeois Senior avait demandé à ce recruteur de venir pour voir son fils jouer avec moi et non pour me voir jouer avec Gigi. S'il avait porté une casquette, je suis sûre qu'il l'aurait jeté par terre et aurait sauté dessus à pieds joints tellement il était furieux par la tournure des événements.

«Vous vouliez nous voir monsieur? demandai-je pour qu'il retire son attention du père de Xavier.

- Oui. Je m'appelle Trevor Timmins, je suis le vice-président du personnel des joueurs et directeur du recrutement amateur des Canadiens de Montréal. Je suis venu ici aujourd'hui sous la demande de mon bon ami Éric Bourgeois pour venir voir jouer son fils. Il était bon, mais pas assez bon pour jouer dans la NHL. Par contre, vous deux, vous avez l'étoffe, Kyra, je me suis renseigné et tu es une joueuse de hockey hors pair et Richard, tu es très bon aussi. Vous pourriez tous les deux jouer dans la NHL un jour. Peut-être même l'année prochaine.

- C'est gentil, mais je refuse, me surprit Gigi.

- Attendez deux secondes, il ne sait pas ce qu'il dit.» dis-je en amenant Gigi un peu plus loin.

Je le traînai par le bras. Il n'avait pas le droit de renoncer à son rêve. Je lui interdisais. Je savais que le coach des Bears allait essayer de convaincre Timmins de donner une chance à son fils, mais je m'en foutais. Bourgeois Junior n'allait pas prendre la place à Gigi.

«C'est quoi ton problème? C'est ton rêve de jouer dans la NHL! Tu n'as pas le droit d'y renoncer!

- Je ne renonce à rien Stanny. Mon rêve n'est plus de jouer dans la NHL depuis longtemps. Je veux reprendre le garage de mon père. C'est ça que je veux faire dans la vie. Par contre, toi, jouer dans la NHL, je sais que c'est ton rêve même si tu ne me l'as jamais dit.

- Pourquoi tu ne me l'as jamais dit que ce n'était plus ton rêve?

- Parce que tu avais l'air d'aimer ça croire que mon rêve était de devenir hockeyeur professionnel.

- Je ferais le grand saut toute seule alors?

- Pas toute seule. Toute l'équipe va être derrière toi et rien ne nous dit que tu ne vas pas être repêchée par les Canadiens. Tu pourrais rester à Montréal ou tu pourrais te faire échanger à Montréal. On va toujours être là pour toi Stanny. Je vais toujours être là pour toi. On est une équipe.