Richard «Gigi» Gignac dans le média
🏆Kyra Stanley
Les cours furent très long. Je passai mes pauses et mon heure du dîner avec Gigi pour qu'on peaufine notre stratégie pour ce soir. Nous avions demandé aux autres d'apporter un objet qui leur est précieux à la rencontre de ce soir.
La cloche annonçant la fin des cours, mais surtout la fin de ce cours de math qui n'en finissait plus, sonna enfin. Je me précipitai vers mon casier, y rangeai mes affaires et sortis dehors. Gigi me rejoignit rapidement.
Il m'embrassa, puis prit ma main avec un grand sourire. Nous commençâmes à marcher vers chez nous. Nous étions voisins, alors nous allions pratiquement au même endroit. Nos parents n'avaient pas assez d'argent pour payer pour que nous puissions prendre l'autobus, alors nous devions marcher les deux kilomètres qui nous séparaient de chez nous.
Nous y étions rendus habituer. Nos parents économisaient un maximum d'argent pour s'il arrivait un bris dans la maison ou avec l'auto ou encore si j'avais besoin de nouvel équipement de hockey ou si j'avais un tournoi de hockey.
Nous profitions de ce temps que nous avions ensembles, seuls. Nous étions les deux seuls de notre équipe à marcher dans cette direction. Les autres habitaient plus proche de l'école. Ça nous allait. Parfois, nous faisions la course, mais, ce soir, nous voulions marcher tranquillement, en amoureux.
Nous parlions de tout et de rien, essayant, j'imagine, de ne pas penser au mal de tête que nous allions avoir après cette rencontre. Nous arrivâmes devant chez moi au bout de 30 minutes. Gigi m'embrassa, puis se dirigea vers chez lui pour aller chercher son objet précieux.
Je rentrai chez moi et me précipitai vers ma chambre pour aller chercher le mien. Mon objet le plus précieux était un cadre de moi et mon père. Il avait gagné une paire de billets pour aller voir les Canadiens au Centre Bell. Ils avaient gagné. Ça avait été la dernière journée que j'avais passé avec lui. Il était mort pendant la nuit, juste après la game, d'un arrêt cardiaque. J'avais 9 ans. Je me rappelle lui avoir dit: «Papa, un jour, je vais jouer pour les Canadiens de Montréal!»
Il avait bien ris de moi. Je crois qu'il avait parlé à Gast de ce que je lui avais dit pendant la game avant de mourir, car Gast était venu me demander quelques jours plus tard si je voulais jouer dans son équipe de hockey. Je lui avais demandé quelle équipe de hockey parce qu'il n'en n'avait pas à l'époque.
Il m'avait expliqué, par la suite, qu'il voulait créer une équipe de hockey amateur. Que c'était une idée qu'il avait eu avec mon père et qu'il voulait la rendre vivante. Nous avions recruté l'équipe que nous avons aujourd'hui. Je porte le numéro 11 en l'honneur de mon père qui avait porté ce numéro au rang junior lorsqu'il était plus jeune.
Il avait mis fin à sa carrière parce que ma mère était enceinte de moi et qu'il voulait être impliqué à 100% dans sa famille. Il s'était trouvé une job dans un bureau et ne l'avait jamais quitté.
Je portais aussi le numéro en l'honneur de Saku Koïvu qui avait longtemps été mon joueur préféré, mais il avait été remplacé à la fin de sa carrière par Carey Price, naturellement, et, il y a quatre ans, par Brendan Gallagher qui portait lui aussi, maintenant, le numéro 11.
Je pris la photo et allai rejoindre Gigi qui m'attendait dehors. Juste avant de sortir, je lançai une note à ma mère pour lui dire que je soupais chez Gast et que je ne savais pas à quelle heure j'allais rentrer pour qu'elle ne s'inquiète pas.
Ma mère travaillait toujours très tard le soir et commençait à travailler super tôt. Je ne la voyais presque jamais. Le pire dans tout ça, c'est que son patron ne lui donnait pas beaucoup d'argent pour tout le travaille qu'elle faisait. Elle ne cherchait pas un autre homme et, honnêtement, je pense qu'elle n'avait toujours pas fait son deuil de papa et qu'elle se cachait de la réalité derrière une tonne de travaux.
J'avais une sœur trois ans plus jeune. Je ne m'entendais pas très bien avec elle. En fait, avec ma mère qui n'était jamais à la maison et une sœur qui passait sa vie sur l'ordinateur à jouer aux Sims et à écouter des émissions du genre des Simpsons, je ne passais pas beaucoup de temps à la maison.
Je venais manger chez moi, mais, sinon, j'étais tout le temps chez Gigi ou quelqu'un d'autre de l'équipe. Encore ce soir, je fuyais ma famille détruite par la mort de mon père.
Je rejoignis Gigi et il m'enlaça. Nous marchâmes jusque Chez Gast. Il me montra ce qu'il avait choisi: son inséparable puck signé par Maurice Richard. Son grand-père lui avait donné lorsqu'il était jeune et il la gardait précieusement. Maurice Richard avait toujours été son joueur préféré.
Par chance, nous n'aurions pas à marcher longtemps pour nous rendre Chez Gast. Sa brasserie était à environ dix minutes de voitures, à pied, ça nous prenait environ quinze minutes. Nous arrivâmes rapidement. Nous entrâmes dans la cuisine par la porte de derrière comme nous le faisions tout le temps.
Léopol, le cuisinier, nous accueillît avec un grand sourire. Nous allâmes rejoindre les autres qui nous attendaient tous déjà assis à la table que Gast avait fait emménager dans un coin de la cuisine pour que nous puissions venir ici après et avant les matchs pour manger et parler.
Tout le monde avait apporté leurs objets précieux. Je voyais qu'ils ne comprenaient pas pourquoi ils avaient dû les apporter. Léopol vint nous servir un club comme il le faisait toujours lorsque nous venions. Ses clubs étaient délicieux!
«À ma connaissance, y'a pas d'game avant le mois prochain, j'me trompe? nous demanda-t-il.
- Non, on se rencontre parce qu'on veut se créer un esprit d'équipe et, pour ça, il faut qu'on commence à traîner ensemble et à apprendre à se connaître, expliquai-je.
- Oh! vous avez une rencontre d'équipe top secrète, s'exclama-t-il.
- C'est ça, approuvai-je.
- J'vous laisse dans ce cas.» dit-il en retournant à ses fourneaux.
La rencontre pouvait maintenant commencer.
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Les Glorieux
Teen FictionKyra Stanley jouait au hockey dans une ligue de garage. Elle était la joueuse la plus talentueuse de son équipe. Chaque fois qu'elle lançait au but, la puck rentrait. Malheureusement, son équipe n'était pas très riche et le manque d'esprit d'équipe...