CHapitre 47

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🏆Kyra Stanley

Cela faisait une semaine que je n'avais pas joué au hockey. Je skippais les pratiques obligatoires des Bears parce que je n'en avais pas besoin. Xavier essayait toujours de mettre ses lèvres sur les miennes, mais je réussissais à l'éviter assez bien, surtout lorsque j'étais devant les Glorieux.

Les Nordiques étaient sortis victorieux de la première ronde et allait jouer contre les Glorieux ce soir à Montréal. Pour ma part, j'allais jouer contre les Fleurs ce soir. Du moins, si Bourgeois Senior ne me benchais pas pour manque de collaboration. Si ça l'arrivait, j'allais simplement aller travailler. Il ne me manquait que 750$.

Lorsque je me présentai à la game, Bourgeois Senior me montra immédiatement la sortie du vestiaire. Je fis une révérence et m'en allai sans en demander plus. Pour être honnête, je redoutais le moment où je devrais jouer contre Poulin parce que je savais qu'elle était très fâchée contre moi.

Je m'en allai rapidement porter mes choses Chez Gast. J'appelai mon boss pour savoir si je pouvais entrer travailler, mais il me dit qu'il n'avait pas besoin de moi ce soir. Adieu mes belles heures supplémentaires que je voulais faire.

Je me trouvais dans une impasse. Je pouvais aller chez moi et risquer d'être prise avec ma mère ou je pouvais aller me promener dans Montréal. Les deux possibilités ne me tentaient pas vraiment. J'aurais pu aller chercher mes choses d'écoles et aller commencer à étudier pour mon examen de science la semaine prochaine dans le Spot, mais ça me tentait moyen.

Je pris donc une décision stupide comme je le faisais souvent lorsque je n'avais rien à faire. Je textai Anto pour savoir si elle allait à la game des Glorieux, elle me répondit que oui. Je lui demandai de me réserver un siège. Je m'en allai chez moi où je gardais bien cacher mon jersey des Glorieux et m'en allai vers l'aréna.

Anto n'arrêtait pas de me texter pour me dire que ce n'était pas une bonne idée de venir, que j'allais déranger les joueurs et que Gigi allait sûrement se mettre à pleurer s'il me voyait. Je ne changeai pas d'avis pour autant. J'avais besoin de voir mon équipe jouer.

Ça faisait tellement longtemps que je les évitais. Je décidai de quand même y aller, mais de dire à Anto que j'allais rester chez moi finalement. J'entrai dans l'aréna et me plaçai dans le haut des estrades où aucun joueur ne regardaient jamais.

Ils jouaient bien. Pour être honnête, les Nordiques de Saint-Jérôme étaient pour les Glorieux un peu ce qu'était les Nordiques de Québec au Canadiens à une certaine époques. C'était une équipe que nous aimions battre. Il n'y avait pas vraiment de rivalité entre nos deux équipes, mais nous gagnions toujours lorsque nous jouions contre eux.

Je voyais comment les Glorieux jouaient. Ils jouaient avec rage. Ils jouaient en équipe et je voyais bien qu'ils n'arrêteraient pas de se battre avant que la dernière minute de la dernière période ne se soit écoulée. Ils allaient gagner ce match. Tout comme ils avaient gagné les matchs précédents et qu'ils allaient gagner les prochains.

À la fin de la deuxième période, je me levai pour me diriger vers les vestiaires. L'atmosphère qui régnait dans le vestiaire des Glorieux me manquait. Je m'ennuyais des insultes qui fusaient de part et d'autre de la pièce. Le silence écrasant dans le vestiaire des Bears était énervant.

Anto se tenait dans l'embrasure de la porte du vestiaire. Je m'approchai silencieusement. Elle parlait avec les autres. On entendait très bien la voix grave de Popo qui insultait à tour de bras Lamouche en compagnie de Momo. Cast et beaucoup d'autres gars chantaient l'arrivée de la Coupe.

Un sourire naquit sur mes lèvres en me remémorant tous les bons moments que j'avais passé avec mon équipe. La vie dans ce vestiaire n'était pas comparable à nul part ailleurs. Dans aucune autre équipe de la ligue, on ne pouvait entendre de très loin et encore très clairement les voix de tous les joueurs de l'équipe.

Mon sourire disparut. Je n'entendais pas tous les joueurs des Glorieux. Un des plus bruyants d'habitude lorsque nous menions une game 3-1 comme en ce moment était le capitaine et c'était celui que je n'entendais pas. Je retournai m'asseoir dans les gradins.

Je m'installai et commençai à me plonger dans mes pensées. Je n'avais pas fait ça depuis le 15 avril. On était le 9 mai. Je m'étais interdite de le faire parce que je savais que j'allais me mettre à pleurer et je ne le voulais pas. Je n'étais pas une personne braillarde. Je détestais brailler. Pourtant, je n'aurais fait que ça dernièrement.

Je secouai la tête pour chasser les larmes qui me montaient déjà aux yeux. J'ouvris mon cell que j'avais gardé fermer pour la game. J'avais reçu une cinquantaine de messages de Xavier. Il me disait de revenir, que ce n'était pas contre moi que j'avais été benchée, mais parce que son père devait rester impartiale avec tous ses joueurs et bla, bla, bla.

Je refermai mon cell. La game allait recommencer. Il ne restait qu'une période. J'avais regardé la performance de l'équipe en générale durant les deux premières périodes. Je décidai de regarder la performance de Popo à qui Gast avait remis mon A.

Honnêtement, je n'aurais jamais cru possible de la voir jouer comme ça. Elle faisait très peu d'erreurs en défensive et lorsqu'elle en faisait, elle les corrigeait rapidement, sauvant l'équipe du trouble. Ça me donna une idée pour l'entraînement d'Anto.

Il restait 2 minutes et les Nordiques venaient d'égaler. Je voyais les efforts des Glorieux baisser, alors que ce n'était pas le temps. Au contraire, c'était le temps d'aller scorer un but important. C'était ma job d'habitude, mais je n'étais plus là. Je me demandais qui m'avait remplacé. J'espérais voir Gigi s'enfuir rapidement avec la puck, mais il n'en fit rien. Il jouait encore plus mollement que le reste de l'équipe. Je textai Anto:

~Grosse Torche: Tu engueuleras Gigi pour moi après la game. Il est censé être le capitaine pas jouer pire que toi!

Elle ne me répondit pas, mais je vis qu'elle me cherchait parmi les spectateurs. Heureusement, il y en avait beaucoup. Mon attention se reporta sur la game. Nous avions eu un tir de pénalité. Popo s'en chargeait.

L'arbitre siffla. Popo regardait dans l'assistance. Je la regardais. Nos regards se croisèrent et je lui fis un signe de tête pour lui dire d'y aller. Elle s'élança et scora. Il ne restait que dix secondes à la game. Je me levai et m'en allai. En sachant pertinemment que Popo me cherchait après avoir scoré le but gagnant.

Les GlorieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant