Les Glorieux

CHapitre 48

🏆Kyra Stanley

Les Bears avaient perdu leur premier match contre les Fleurs ce qui voulait dire que la deuxième ronde allait durer trois matchs. Bourgeois Senior m'avait dit que j'allais jouer les prochains matchs, mais je devais me présenter aux entraînements sinon il allait retirer la somme qu'il avait mis au début de l'année et les Glorieux disparaîtraient.

Bref, notre deuxième match contre les Fleurs commençait dans cinq minutes. Ça faisait bizarre de venir à Rosemère sans aller loger chez Poulin. Je pourrais toujours faire du pouce pour retourner chez nous, mais bon, je verrai.

J'attendais à l'extérieur du vestiaire. L'atmosphère dans le vestiaire des Bears devenait de plus en plus insupportable. Bien sûr, beaucoup des joueurs des Bears me reprochaient leur défaite de la semaine passée, mais bon, je m'en foutais pas mal. Xavier vint me rejoindre.

«Ma belle, tu te tiens en dehors du vestiaire, tu veux vraiment que mon père te déteste, me dit-il en s'approchant.

- J'en ai rien à faire, lui répondis-je sur un ton sec.

- C'est ton beau-père que tu ne le veuilles ou non.

- Pour combien de temps encore?

- Encore plusieurs années.

- Je ne penserais pas, non.

- Ce n'est pas toi qui le décide, malheureusement pour toi.»

Il me prit par la taille et m'approcha de lui. Il essaya de mes ses lèvres sur mon visage, mais j'essayai de l'éviter du mieux que je le pouvais, mais il finit par réussir. Il me lâcha et j'eus un haut le cœur. Je me précipitai à la poubelle la plus proche et crachai.

La game allait commencer parce que les gars sortirent du vestiaire. Je crachai une dernière fois dans la poubelle, puis je suivis le reste de l'équipe. J'allai me placer à la mise au jeu à côté de Poulin. Je savais qu'elle était fâchée contre moi.

«J'arrive pas à croire que tu oses te présenter ici après ce que tu as fais, me dit-elle.

- Je n'ai pas eu d'autre choix.

- J'ai vu Bourgeois Junior t'embrasser.

- Ark! J'aurais aimer que tu ne sois pas pris avec cette image pour le restant de tes jours, lui répondis-je.

- Tu joues à quoi au juste? Tu as trompé Gigi!

- Je ne l'ai pas trompé!

- T'as jamais essayé de le démentir!

- Parce qu'il faut qu'il me déteste!»

Nous ne prêtions plus attention au jeu. L'arbitre avait droppé sa puck, mais je me foutais complètement de ce qui se passait sur la glace. Nous nous tenions toutes les deux une en face de l'autre et nous nous regardions.

«Tu mériterais juste que j'te batte!

- Vas-y! Je l'ai mérité. Après tout, j'ai abandonné mon équipe pour aller jouer avec l'équipe la plus détestée de la ligue et en plus, j'ai cassé avec Gigi pour aller sortir avec le pire connard que la Terre n'est jamais portée, alors vas-y. Frappe fort.»

Elle détourna la tête et s'en alla dans sa zone où les Bears maintenaient la puck. Je m'apprêtais à la suivre lorsqu'elle se retourna sans crier gare et me fourra un coup de poing sur ma visière qui éclata en morceau.

Je faillis perdre pied, mais je me rattrapai juste à temps pour parer un deuxième coup de poing. Elle avait déjà droppé ses gants et son hockey, alors que moi, j'avais toujours mes choses. Les arbitres nous séparèrent avant qu'elle n'ait le temps de diriger un troisième coup de poing dans ma direction.