Les Glorieux

Épilogue

🏆Kyra Stanley

Dans quelques heures, j'allais prendre l'avion pour la Floride où avait lieu le repêchage de 2015 dans la NHL. J'étais super stressée. Je savais que j'allais être repêchée dans les premières personnes, donc je n'avais aucune chance d'être repêchée par les Canadiens qui eux repêchaient en 26ièm position.

J'avais commencé à me magasiner un agent et mon choix était tombé sur Pat Brisson. Il m'avait expliqué qu'étant donné que j'avais été découvert très tard et que j'étais une fille et qu'on ne savait pas comment j'allais jouer dans la NHL étant donné que la seule autre femme avant moi n'avait joué que deux matchs et qu'ils étaient préparatoires, j'allais être repêchée avec un autre joueur. L'équipe qui voulait me repêcher, devait me nommer en premier et après que j'aille reçu le gilet de l'équipe pour laquelle j'allais jouer et qu'on aille pris la photo, ils allaient nommé une autre personne.

J'espérais de tout cœur de ne pas être repêcher par les Bruins, les Sénateurs, les Maple Leafs ou le Lightning. Elles étaient toutes des équipes que je détestais au plus au point et que j'allais me faire un moyen plaisir à battre.

J'avais déjà fait mes valises. Je ne reviendrais pas à Montréal tout de suite si je n'étais pas repêchée par eux. J'allais aller dans la ville dans laquelle j'allais faire mes débuts pour la visiter un peu. J'étais sur la patinoire sur laquelle j'avais grandi, dans mon aréna.

J'en avais vécu des histoires sur cette glace. J'avais appris à patiner, j'étais tombée amoureuse, j'avais appris à haïr, je m'étais battue, j'avais scoré des buts, j'avais créé un esprit d'équipe puissant avec les autres membres de mon équipe et finalement, j'avais gagné la Coupe.

Je n'avais pas mis mes patins. J'avais des espadrilles et je me tenais en milieu de la patinoire. Je me remémorais tous les bons moments que j'avais passé ici. J'étais fière de ce que j'avais accompli. Je savais que mon équipe allait être correcte pour l'année prochaine, qu'elle n'allait pas mettre par terre tout ce dont nous avions battis cette année.

J'avais remis mon A à Anto pour plusieurs raisons, mais les principales étaient 1- il fallait qu'une fille soit un leader, 2- elle nous avait prouvé qu'elle le méritait en mettant au péril notre amitié pour m'aider à amasser les 10 000$ dont j'avais besoin pour rembourser les Bourgeois et 3- elle savait se faire comprendre des autres. Je savais qu'elle serait excellente.

Moi et Gigi étions et allions resté de bons amis. Nous avions décidé qu'il en était mieux ainsi parce que d'une manière ou d'une autre, j'allais partir et lui, voulait rester ici. Pour l'équipe, pour poursuivre ses études, car il avait décidé qu'il ne voulait pas jouer dans la NHL.

Joséphine allait me remplacer dans l'équipe. J'espérais qu'elle ne détruirait pas tout et qu'elle apportera du talent à cette équipe. Un espoir de gagner la Coupe de nouveau et qui les forcera à se forcer le cul à chaque soir et de toujours donner les 200%.

J'entendis quelqu'un tomber sur la glace. Je savais que c'était Anto. J'avais beau avoir réussi à la faire patiner avec un stabilisateur, je n'avais jamais réussi à la faire embarquer sur la glace sans qu'elle ne se pète la gueule. Si je revenais à Montréal pour plus longtemps qu'un été, j'allais continuer à tenter de réussir ce défi de taille.

«Qu'est-ce que tu fais ici? me demanda-t-elle en venant me rejoindre au centre de la patinoire.

- Je me remémore mes bons moments ici. Je fais mes adieux en quelque sorte.

- Mais tu vas revenir.

- Oui, mais je ne sais pas quand. Je dis adieu à mon ancienne vie. C'est une nouvelle aventure que je m'apprête à commencer. Seule cette fois.

- Tu ne seras jamais seule. On va toujours être derrière toi pour t'aider du mieux que l'on peut. Glorieux un jour, Glorieux toujours.

- C'est sûr.»

Nous restâmes silencieuses un moment. Anto avait été la seule à avoir continué de me parler après que je leur aie appris que l'argent qui avait permis de payer l'aréna était celle des Bourgeois. Elle m'avait demandé de continuer à venir m'entraîner avec elle et de l'aider à patiner.

«Alors c'est vraiment fini maintenant, dis-je finalement.

- Quoi?

- Notre merveilleux trio de moi, toi et Gigi.

- Je vais continuer de jouer avec Gigi.

- Je sais. Ça va me manquer de ne plus jouer ici sur une base régulière.

- Tu vas t'en remettre. Tu vas quand même jouer dans la NHL et on va garder contacte.

- Promis?

- Promis. Peu importe dans quelle équipe tu aboutis, j'vais toujours être ta fan #1.

- Même si j'aboutis à Boston?

- Même si tu aboutis à Boston, sauf que t'auras jamais le droit de scorer contre le beau Carey Price.

- Si j'ai l'honneur de scorer contre Carey Price, je vais le faire.»

Nous nous mîmes à rire. Puis, un silence apaisant tomba entre nous. Je devais partir bientôt. Je redoutais le moment où mon iPhone allait sonner, m'annonçant que je devais quitter cet endroit et mon amie. Il sonna environ deux minutes après que nous eûmes terminer de parler.

«Bon, faut que j'y aille moi. Mon taxi devrait arriver bientôt. Je t'appelle quand j'arrive en Floride.

- De quoi tu parles tu m'appelles quand tu arrives en Floride. J'vais être juste à côté de toi dumb ass. Tu vas pouvoir me parler, pas besoin de m'appeler.

- De quoi tu parles?

- Brisson te l'a pas dit? La NHL fournit le voyage gratuit à la famille proche de la personne qui est invitée au repêchage. Tu es une personne invitée au repêchage et nous sommes ta famille proche, alors on ne va pas dire non à un voyage gratuit en Floride, pour qui tu nous prends!

- T'ES PAS SÉRIEUSE!?

- Oui madame! On s'en va en Floride et je vais être là pour te dire ne pas pleurer quand tu vas te faire repêcher par une autre équipe que les Canadiens.

- C'est vrai. J'avais oublié que ma meilleure amie était une bitch!»

Nous partîmes bras dessous bras dessus rejoindre les autres qui nous attendaient dans l'entrée de l'aréna. Nous allions en Floride ensemble. Comme une équipe. Finalement, je n'allais pas commencer cette nouvelle aventure seule. J'allais avoir tous mes amis qui allaient me soutenir tout au long de ma carrière et je savais aussi que ma fan #1 allait être mon ancienne centre de trio.