Chapitre 2.

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Je déambule dans les rues sombres. Je suis bourrée et mon jean est troué. Je ne marche pas droit et tombe plusieurs fois sur le trottoir et me relève en riant, me disant que je ne vaut rien comme me le répète si souvent mon oncle.

À force d'insulter une personne, elle se recrocqueville sur elle-même et crois que c'est réel alors que tout sort de la bouche d'un con.

J'ai horriblement mal aux hanches et au ventre, mes ématômes se réveillent lorsque je tombe. De nouvelles plaies se créent et tâche mon jean skinny gris. Mais, je m'en fiche. Je me vois moi, seule, dans la rue et c'est tout. Je suis seule, un point c'est tout.

- Tu ne devrais pas rester ici, quelqu'un pourrait te faire du mâl.

J'ouvre de grand yeux et éclate de rire.

- Qu'il m'achève, je suis bien amochée d'jà !

Je manque de tomber en continuant ma route quand l'Inconnu bienveillant me lance :

- Tu ne peux pas te défendre, rentre chez toi.

Ses paroles résonnent comme un défi dans ma tête et mon bon sens est déjà noyé dans l'alcool. Je rebrousse chemin et m'approche du coin d'ombre à coté duquel je suis passée il y a peu. Je lève le menton vers celui qui s'y cache.

- Tu me défiiiis peut-êtrrree ? articulais-je

- Rentre chez toi, sois résonnable.

- Je sais me défeeenndre okaay ?

Les mots ont du mal à sortir de ma bouche et s'agrandissent quand ils parviennent à résonner.

- Allez viens, je te ramène.

- Paaas question, on va se battre.

- T'es bourrée, rentre.

Je suis en train de discuter avec un Inconnu et, ne tenant pas à la vie, c'est limite si je lui demande de me finir comme mon oncle l'a commencé.

- Ma vie n'a aucun sens. dis-je en tombant sur le trottoir.

Des bras me portent mais je me débats et retombe. J'ouvre les yeux et tente de voir le visage de celui qui veut tant que je rentre et que je me calme.

- J-James ?

- Rentre chez toi.

Je suis soudainement inintéressée par le fait qu'il m'est rabaissée. Bien que je ne ressente aucun sentiment de peur envers lui, je pars et continue mon chemin. Je danse dans la rue, totalement saoule.

Une voiture s'arrête à coté de moi. Une mercedes aux vitres teintées noires, très classe.

- Monte.

Je reconnais une fois de plus James, tentant de me résonner. À croire que le jour il me pousse à boire et que le soir il se rattrape.

- Je t'ai dit que je n'vaais pas b'soin de toi.

Je continue ma route mais il me suit dans sa voiture. Je ne le regarde même plus, je chante à pleine voix << Dora>>.

- Monte. C'est un ordre. fit-il d'un ton sec et autoritaire

- P'tit pshycopathe ! rigolais-je. Tu ne crrrois pas que je vais monter dans ta voiture ?

- Je suis sûr que si car tu vas te faire violée ici.

- Mh... Je mourrais pas pucelle.

Mes mots sont horribles mais ma vie n'est plus une priorité désormais. Je ne me drogue pas, mais çela ne saurait tarder.

James sort de sa voiture enragé et me tire par le bras en me poussant dans sa voiture. Je me prend au passe le dessus de portière, ce qui m'assomme un peu.

- Pourquoi tu fais ça ? lui crachais-je, me rappelant de la journée d'aujourd'hui

- Je m'amuse. Et puis je ne voudrais pas avoir ta mort sur la conscience ! rit-il

Je pose ma tête sur la vitre et y écrase ma joue. Je lui balance mon adresse avant de m'endormir.

- Bouge ! me dit-il

Je secoue ma tête, désorientée. Je ne me souviens de rien et je suis dans une voiture, allongée. James me regarde, quelque peu pressé. Je sors mes fesses de la voiture et lui hurle qu'il restera un connard toute sa vie.

Je n'arrive même pas à rentrer ma clé dans la serrure, alors je m'endors sur le perron.

*

- Mademoiselle ? Ça va ? me demande mon voisin, très intello.

- Oui Jacques, c'est bon... fis-je en me relevant dûrement

- Tu as bu ?! s'égosille t-il

- Ah ah... Juste un verre... Ou peut-être six...
Je sais plus compter tu sais...
Il est quelle heure ?

- 4:30 du matin.

- Qu'est c'que tu fiches avec moi alors ?

- Tu fais largement pitié. Je t'ai ouvert chez toi.

- Merci, rentre chez toi.

Il s'éloigne et je repars comme je suis venue. Je ne vais certainement pas rentrer alors que mon oncle est dans cette maison, pour ma survie. J'ai eu mon massacre aujourd'hui, et je déprime en pensant à celui de demain.

*

-Alors bien dormis ? me dis James, en privilégiant l'humour afin de me sortir de ma bulle

- Ferme-là.

Il rit dans ses moustaches et j'enfonce ma mine de compas dans son poignet. Il couine de douleur et je lui jette des regards noirs avant de le retirer. Il me toise telle une folle en se frottant la main où l'on peut aperçevoir un point légèrement rouge.

- Tapette... soufflais-je

Nous continuons à écouter le cours, chacun de son coté. La révolution française est passionnante et vu mon état d'hier soir, je ne m'y consacre pas plus que d'habitude.

- Travail de bînomes : Exercice 4 / 5 /6 p234

Je proteste mon mécontentement pendant que James pouffe avant de me tapoter le dos. Je lui lance une nouvelle fois des éclairs et il a retire tout de suite avant de sortir son manuel. Il commence les exercices et me dit d'écrire comme lui.

- Eh ho !

-Putain mais vas te faire ! lui crachais-je

- Et les deux du fond, ils vont se taire un peu ?

Je toise la prof avant de reposer mes yeux sur James, m'écrivant un mot sur un morceau de feuille

Pourquoi tu repousses tout le monde ?

Mêles toi de ce qui te regarde.

Tu traînes avec les putes du lycée, bois et reste dans la rue le soir en dormant dehors au lieu de dormir chez toi. Je ne suis pas aveugle Elia...

Contente pour toi. En attendant retournes avec tes potes et laisse moi en paix.

Tu as un problème, je le sais. Et je veux juste t'aider...

La dernière personne qui a voulu faire ça c'est cassée à Rio de Janero avec une autre fille, donc laisse moi. Stp.

Je range mon crayon et chiffone le mot. Je ne veux pas me confier à lui et encore moins qu'il découvre des choses sur ma vie.

Il ne sait rien.
Et il ne saura rien.

Bad-Boy, shut up !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant