CHAPITRE 2

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Le lendemain matin, mes parents finissent de charger leur voiture avec leurs bagages, tandis que pendant ce temps-là, j'aide ma sœur à mettre nos valises dans sa voiture.

Je suis en train d'organiser les valises dans le coffre quand j'entends le son du moteur d'une vieille voiture que je connais par cœur. Mon cœur se serre quand je vois Scott, mon ex-petit ami et actuel voisin, avec plusieurs de ses amis, remonter la rue. Depuis l'extérieur, on entend de la musique sortir de la voiture.

Lorsque Scott croise mon regard à travers son pare-brise, il stoppe sa voiture. Ses amis ont l'air surpris par son acte jusqu'à ce qu'ils m'aperçoivent à leur tour. Scott leur dit quelque chose puis sort de la voiture, alors que son meilleur ami fait de même, et la contourne pour prendre le volant à sa place. Celui-ci me fait un signe de tête, comme pour me dire "salut", puis redémarre et part avec les autres en direction de la maison de Scott. Ce dernier se dirige vers moi.

- Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps, dis-je à ma sœur lorsqu'elle arrive vers sa voiture pour y fermer le coffre.

Elle jette un coup d'œil en direction de Scott, et elle semble vouloir me dire quelque chose, mais se résigne. Je me dirige vers Scott.

- Salut, Capucine, me dit-il, l'air un peu mal à l'aise lorsque j'arrive à sa hauteur.

- Salut. Pourquoi tu t'es arrêté ?

- Je voulais te parler... Tu pars quelque part ? Me demande-t-il en montrant la voiture de ma sœur du menton.

- Je pars en vacances. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

- Oh, je ne savais pas que tu partais cette année.

- Je ne savais pas non plus jusqu'à hier. Et après tout, tu n'es plus obligé de tout savoir à mon sujet, non ? Bref, arrête de dévier la conversation Scott, qu'est-ce que tu me veux ? Car, au cas où tu ne l'aurais pas vu, je suis occupée en ce moment même, je lance, agacée de le voir et qu'il me fasse perdre mon temps.

- Ne réagis pas comme ça, s'il-te-plaît, Capucine. Je voudrais qu'on parle, de ce qu'il s'est passé, plus particulièrement. Et de nous. Depuis le temps, maintenant...

Sa remarque a le don de m'énerver encore plus :

- Comment voudrais-tu que je réagisse, hein ? Tu aurais réagis comment si les rôles avaient été inversés ? De toute façon, on a déjà parlé de tout ça il me semble, et j'avais été claire, non ? Et ne parle plus jamais de "nous", car cela n'existe plus, et n'existera plus. Jamais. Compris ?

Pendant quelques secondes, il a l'air décontenancé.

- Laisse-moi une chance de m'excuser et de me racheter, s'il-te-plaît ! me supplie-t-il.

Il a presque l'air désespéré à ce moment-là. Presque. Exaspérée, je lui dis :

- Ecoute, je voudrais passer à autre chose, OK ? Je ne veux plus parler de tout ça. Il me faudra du temps pour tout accepter et pour pouvoir te regarder, enfin, vous regarder de nouveau sans sentir une rage immense gonflée en moi. Vous m'avez blessée comme personne ne l'avait fait avant.

- J'en suis conscient, et je suis sincèrement désolé !

Je ne réponds rien, et je réfléchis quelques secondes, avant de le questionner :

- C'est elle qui t'a demandé de venir me voir ?

- Non. On ne s'est pas vraiment reparlés depuis...

- OK, je vois, le coupé-je ne voulant pas connaître la fin de sa phrase. J'accepte tes excuses si ça peut te faire plaisir. Mais n'attends rien de plus de ma part. J'ai encore besoin de temps.

- Ça fait quatre mois maintenant, Capucine !

- Et alors ?! Tu n'as pas idée du mal et de la honte que j'ai pu avoir ! Encore aujourd'hui, les gens ont pitié de moi lorsqu'ils m'aperçoivent ! Tout ça, c'est de votre faute, à tous les deux ! Tu ne peux même pas savoir comme je vous ai haïs.

- J'en suis conscient, mais...

- Il n'y a pas de "mais", Scott. Ça ne faisait peut-être que deux mois qu'on était ensemble, mais, même si apparemment notre relation n'avait aucune importance pour toi, elle en avait pour moi. D'ailleurs, je ne vois toujours pas pourquoi tu viens aujourd'hui me voir, grondé-je, intriguée malgré ma colère.

- Ce n'était pas prévu, mais... Je ne sais pas... Quand je t'ai vu, j'ai juste arrêté ma voiture, sans réfléchir, et je suis venu.

- Je vois... Bon, de toute manière, rien ne redeviendra comme avant.

Il va me répondre quand, soudain, Shanaëlle m'appelle :

- Capucine ! On doit y aller maintenant !

Je me tourne vers Scott :

- T'as entendu le chef ? Je dois y aller.

Scott esquisse un petit sourire, avant de redevenir sérieux. Il évite mon regard, et finit par me dire :

- Je suis désolé, pour ce qu'il s'est passé. Pour tout même, en fait.

Puis, il me regarde enfin dans les yeux :

- Vraiment. Je suis sérieux.

- Si tu le dis... Bref, je dois y aller, alors, merci d'être passé.

L'idée de partir directement m'effleure l'esprit. Mais sans réellement savoir pourquoi, je continue :

- Ça m'aidera peut-être un peu à avancer, le fait que tu sois passé et qu'on ait parlé. Quoique j'en pense, je suppose... Prends quand même soin de toi, et passe le bonjour à... Qui tu sais. Tes amis doivent t'attendre, tu devrais aussi y aller, Scott.

Je me retourne pour partir, lorsqu'il me dit :

- Merci, Capucine... Prends soin de toi aussi, et, euh... Bonnes vacances ?...

Son affirmation sonne plutôt comme une question. En lui tournant toujours le dos, je réponds simplement :

- Ouais...

Espérons, pensé-je.

Puis je pars pour de bon, le laissant seul.

ImprévusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant