CHAPITRE 77

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Mardi 13 août.

Cette date représente tellement.

Il y a un mois pile, nous fêtions l'anniversaire de Danael. Ses 18 ans. Cette soirée m'a fait vivre des montagnes russes côté émotions. C'est simple, je suis passée par une dizaine d'entre elles : appréhension, joie, colère, vide, déception, indifférence, jalousie, folie, panique, incompréhension, fatigue, compassion, désir, ardeur, passion, douleur, honte, rage, apaisement, surprise, calme et tendresse. Je m'en souviens comme si c'était hier, alors que cela fait déjà un mois. Tout pile.

Cette date signifie également que dans douze jours précisément ma sœur revient me chercher au camping, avec son petit ami, pour me ramener à Duramene, ma ville. J'ai eu mes parents au téléphone hier. Ils me l'ont confirmé. Rien que d'y penser, mon cœur se serre. Que va devenir ma relation avec Danael après ces vacances ?

En parlant de ça, aujourd'hui marque aussi le septième jour depuis notre fameuse nuit, à Danael et moi. Celle-ci, plus que n'importe quelle autre, compte à mes yeux. Une semaine. Une semaine que je n'ai d'ailleurs pas revu Danael. Quelques réponses à mes messages quand je suis chanceuse. Rejet de la totalité de mes invitations. Et pour le reste, silence radio. Des tas de questions m'envahissent alors comme à chaque fois mais bien plus angoissantes maintenant que d'habitude. Regrette-t-il ce qu'il s'est passé ? Cela ne représente donc rien pour lui ? Est-ce aller trop vite ? Me suis-je faite de fausses idées ? S'est-il moqué de moi ? Ne ressent-il rien pour moi ? Lui ai-je simplement donné ce qu'il voulait ? J'ai envie de croire que c'est encore ma paranoïa qui me joue des tours, mais je ne peux arrêter de douter. Je suis certaine que je me trompe, qu'il y a une explication derrière ce silence, mais pour le moment, je n'en ai aucune preuve.

- Eh oh, la Terre appelle Capucine ! Est-ce que vous me recevez ?

Hana fait de grands gestes avec ses bras devant moi pour me tirer de ma réflexion. Elle crie presque.

- Je t'entends très bien, Hana, pas la peine de crier, je ne suis pas sourde.

- Ah oui ? Parce qu'il y a trente secondes encore, je n'en aurais pas mis ma main à couper.

Je souris malgré moi face à cette fille aux cheveux de lumière.

- Elle était simplement dans les nuages, Hana, tente de me défendre Maggie.

- C'est vraiment le cas de le dire !

Faute de n'avoir vu mon petit ami (car c'est ce qu'il est censé être, non ?), j'ai passé ma semaine à travailler le matin et à m'amuser l'après-midi. Quasiment toujours entourée de mes amis. Entre les après-midis avec Kat à nous enraciner dans son canapé en avalant des sucreries en tout genre en gloussant, ceux avec Hana, Maggie et une fois avec une Ania déguisée à faire du lèche-vitrine, mais aussi mes après-midis à prendre des photos avec pour la plupart du temps la compagnie d'Alex avec qui je rigole énormément et dont je me suis encore rapprochée, je ne me suis pas ennuyée. Alex et moi nous ressemblons assez dans le fond et ces après-midis passés ensembles nous ont encore rapprochés un peu plus. Bref, des journées bien chargées. Une semaine passée en un éclair. Mais toujours le même absent. Danael Poquelin.

Ce gars va finir par me rendre complètement dingue. Si ce n'est déjà fait...

- Et laisse-moi deviner, reprend Hana, ses nuages s'appelaient tous Danael, n'est-ce pas ?

- Je n'ai toujours aucune nouvelle, avoué-je avec un long soupir. On ne sait pas vu depuis une semaine... Je me pose des questions, c'est tout.

- Tu te poses trop de questions. Tu réfléchis trop.

ImprévusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant