Ce n'est pas possible ! Il en sort de partout !
Effectivement, tout comme Alexandre, Harry et Danael, Hana et Maggie font, elles aussi, parties de mon lycée. A eux cinq, ils forment la bande la plus populaire de notre école.
Les trois garçons sont toujours entourés de groupies prêtes à tout pour les séduire, tandis que eux ne se préoccupent quasiment pas d'elles. D'ailleurs, Maggie et Hana sont les seules filles que les garçons ne repoussent pas, pour deux bonnes et simples raisons. La première étant que Maggie est la petite amie d'Alexandre, et ce, depuis neuf mois maintenant. Ils forment sûrement le couple le plus admiré et le plus envié de tout notre lycée. La seconde raison est que, selon les rumeurs, Hana est une très grande amie d'enfance des deux frères, et a toujours été très proche d'eux.
Alors que je n'ai pas bougé depuis l'arrivée de la belle blonde, Danael est en train de poser Maggie sur une chaise qu'Harry a tirée.
Tout comme leur amie un peu plus tôt, les deux nouveaux arrivants ne semblent pas du tout m'avoir remarquée.
- C'est bon, Danael, commence Maggie, je peux marcher. Je n'ai pas si mal que ça.
Alexandre se précipite vers sa petite amie.
- Eh ! Comment vas-tu ? lui demande-t-il, inquiet.
- Ça va, ça va. C'est douloureux sur le moment, mais ça va passer, lui répond Maggie avec un sourire craquant. Danael et Hana en ont fait des tonnes.
- Danael en fait toujours des tonnes, maugrée Hana.
Danael se retourne vivement vers son amie, la fusillant du regard.
- Tu te fiches de moi, Hana ?! Elle aurait vraiment pu se faire mal !
- Je t'ai déjà dit que j'étais désolée et que je ne l'avais pas fait exprès !
- Encore heureux que tu ne l'as pas fait exprès ! Il ne manquerait plus que ça !
Harry soupire, puis tente d'intervenir :
- Aller, les gars, arrêtez de vous disputer. Ça ne sert à rien. Maggie va bien. Il y a eu plus de peur que de mal.
- Ouais, heureusement, lâche Danael en lançant un regard noir à Hana.
- Garde tes reproches pour toi, Dan. J'ai bien compris que c'est de ma faute. Mais ce n'est pas la peine de te comporter ainsi avec moi, ni de passer tes nerfs sur moi ! Si t'es énervé à cause de ton père, va t'expliquer avec lui.
- Je t'interdis... commence-t-il.
- Avoue que tu t'es encore disputé avec lui, et que tu passes juste tes nerfs sur moi, une fois de plus ! le coupe Hana.
Danael se passe une main dans ses cheveux châtains foncés, et est sur le point de répondre, quand, soudain, je craque :
- Mais vous allez vous la fermer à la fin !
Un silence tombe net dans la pièce et tous les regards se tournent vers moi.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de crier ça, mais une chose est sûre : si les trois nouveaux arrivants ne m'ont pas remarquée lors de leurs arrivées, c'est désormais le cas. Toute leur attention est concentrée sur moi, ce qui me met mal à l'aise. Danael est le premier à réagir :
- T'es qui, toi, au juste ?
Son ton est un mélange de mépris et de curiosité. Hana intervient :
- Elle me dit quelque chose...
Je prends mon courage à deux mains et assume ce que je viens de faire :
- J'étais en Première, cette année, dans le même lycée que vous. Et, avant que l'un de vous ne me le demande une fois de plus : oui, je suis l'ex de Scott. Maintenant, au lieu d'étaler votre vie et de crier comme si vous étiez les seuls ici, vous feriez mieux d'aller chercher de la glace pour en mettre sur la cheville de votre amie, si son bien-être a plus d'importance pour vous que vos disputes.
Il y a encore quelques secondes de silence avant que Kateline annonce :
- Je vais chercher la glace.
Elle me regarde et j'acquiesce de la tête, la remerciant mentalement. Puis, elle s'élance en direction de la cuisine.
Harry et Maggie ne disent rien, et Alexandre me fait un signe de tête, comme pour me dire "merci". Hana et Danael continuent de me fixer. La première semble encore surprise de la façon dont je suis intervenue dans leur scène de ménage, tandis que le second semble s'interroger à mon sujet.
- T'as raison, finit par lâcher Hana avec un léger sourire. Désolée pour ce spectacle pitoyable.
C'est à ce moment que Kateline revient dans le réfectoire et donne un sachet rempli de glaçon à Hana. Celle-ci se dirige vers son amie, toujours assise sur sa chaise, avec Alexandre à côté d'elle qui lui tient la main.
Danael n'a, lui non plus, pas bougé d'un centimètre, et continue de me fixer comme s'il cherche à lire en moi. Son regard me met vraiment mal à l'aise et je tente de le soutenir, mais je finis par détourner le mien en premier.
- Bon, euh... Je vais y aller, murmuré-je, embarrassée.
Je n'attends aucune réponse ne sachant même pas si quelqu'un m'a entendu et je me dépêche de sortir de cette pièce où je commence à me sentir à l'étroit. Je dévale les escaliers à toute vitesse et trébuche lorsque j'arrive à la dernière marche. Alors que je chute la tête la première, je sens une main puissante empoigner mon bras et me retenir.
Je souffle de soulagement, remarquant que j'ai retenu ma respiration au moment de ma chute. Je commence à me retourner pour voir qui est mon sauveur et à le remercier :
- Merci beaucoup de m'avoir...
Les mots meurent sur mes lèvres lorsque je reconnais la personne qui vient de m'éviter une grande chute.
- De t'avoir sauvé la vie ? ricane Danael, sarcastique.
Je ne réponds rien, et fronce les sourcils quand je vois qu'il me tient toujours le bras. Je me dégage vivement et me retourne en commençant à m'en aller.
- Attends ! me lance-t-il.
Cependant, je ne m'arrête pas. Je l'entends s'élancer derrière moi. Il me reprend le bras et me retourne de façon à ce que je me retrouve face à lui.
- C'est comme ça que tu remercies la personne qui vient de t'éviter une grosse gamelle ?
- J'aurais préféré me retrouver à terre, je crois, lancé-je, agacée par sa simple présence et ses manières prétentieuses.
Je regarde sa main sur mon bras. Je me fâche :
- Maintenant, lâche-moi !
- Eh ! On se calme, la tigresse, me dit-il en levant les mains comme s'il voulait éviter que je lui saute dessus comme un fauve enragé.
- Ne m'appelle pas comme ça.
Je me retourne pour partir quand il me dit :
- Et je dois t'appeler comment, alors ?
Sans me tourner vers lui, je lui réponds :
- Tu ne m'appelles pas. C'est aussi simple que ça.
Toujours en m'éloignant et en étant dos à lui, je lui fais un signe de la main, comme pour lui dire "Salut ! Et à jamais !". Puis, j'entends quelqu'un l'appeler derrière nous, et, sans vraiment réfléchir, je me retourne en regardant dans sa direction.
Danael est toujours au même endroit où je l'ai laissé, et me fixe.
Je me maudis de m'être retournée, et continue d'avancer un peu plus vite, sans faire de nouveau la même erreur.
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Imprévus
RomanceCapucine Roger a 17 ans et s'apprête à passer ses grandes vacances, avant son année de terminale, à travailler dans un camping. Et pas n'importe lequel. Non, c'est celui du père du riche, arrogant et provocateur Danael Poquelin qui étudie dans le mê...