CHAPITRE 67

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J'ai réussi à négocier avec Danael pour qu'il me laisse au moins cinq minutes pour que je puisse changer de vêtements. Il attend à l'extérieur du mobil-home, toujours aussi impatient qu'à son habitude. J'opte pour mon débardeur trois quart blanc et moulant à bretelle et ma salopette-short en jean que j'accompagne de mes sandales blanches.

Quand je ressors, Danael me reluque de la tête aux pieds, s'attardant sur mes longues jambes nues, sans aucune gêne.

- Où est-ce que l'on va ?

- En ville.

Il n'a pas l'air décidé à m'en dire davantage. Je le suis à travers tout le camping et nous arrivons à la villa. Je ne vois pas vraiment ce que nous faisons ici, au lieu de nous rendre à l'arrêt de bus vers le camping. Danael contourne la maison et je découvre que deux portes de garage se trouvent à l'arrière de la villa. Danael en ouvre une des deux à l'aide de ses clés.

- Attends-moi ici.

Pour une fois, je fais ce qu'il me dit. Il pénètre dans le garage et en ressort une ou deux minutes plus tard... au volant d'une vieille voiture américaine. Je suis à deux doigts de me décrocher la mâchoire. Combien d'argent a donc cette famille ?! Je suis certaine que cette voiture est loin d'être donnée...

Il s'arrête à ma hauteur, ouvre la fenêtre passager et me lance :

- Aller, grimpe !

Je me ressaisis et monte dans la voiture rouge. Sur le capos de celle-ci deux grands traits blancs sont dessinés. L'intérieur est très propre, je suis sûre que Danael en prend très soin, tout comme sa moto.

- T'en fais une de tête.

Il me tire de ma rêverie.

- J'étais juste en train de me dire qu'on se croirait vraiment dans un film.

- Pourquoi ?

- Pour tout. Ton père qui est patron d'une firme multinationale et toi qui récupéreras l'entreprise après. Votre villa. Ta moto. Ta vieille voiture.

Il sourit, moqueur.

- C'est une Ford Mustang de 1967 et non "une vieille voiture". C'est même mon grand-père qui me l'a offerte. Et alors, ça te dérange tout ça ?

Je ricane de sa correction.

- Oh, excuse-moi !

J'éclate de rire. Pour moi, ce n'est qu'une voiture, mais pas pour lui apparemment. Il se met à bouder et je tends la main vers lui pour lui caresser la joue.

- Je plaisante !

Il a l'air surpris par mon geste et je me rappelle que c'est encore plus nouveau pour lui que pour moi. Il n'a absolument pas l'habitude du moindre signe d'affection. Je retire alors ma main un peu gênée. Il ne rajoute rien et je me racle la gorge.

- Et pour te répondre, non, ça ne me gêne absolument pas. Tu pourrais être pauvre que ça ne changerait rien. Tant que tu es toi...

Il tourne la tête pour me regarder, son regard est profond et me trouble. Je me sens rougir et détourne le visage vers la vitre pour regarder le paysage défilé. Il pose une main sur ma cuisse.

- Capucine...

- Hm ?

Je n'ose pas le regarder en face, trop gênée par mes paroles.

- Regarde-moi.

Finalement, je tourne la tête vers lui et croise ses yeux.

- On ne me l'avait jamais dit. Et je... je...

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