CHAPITRE 42

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Nous continuons à tous discuter ainsi – enfin, tous, sauf Danael qui, lui, ne fait qu'écouter – pendant encore une bonne heure. Pendant tout ce temps, mes doigts et les siens ne se quittent pas, pas une fois, continuant toujours de se toucher. Je ne sais pas si quelqu'un l'a remarqué mais je crois que cela m'est bien égal. Je m'attends, à tout moment, à ce qu'il enlève sa main, mais il ne le fait pas. C'est moi qui les sépare en me levant lorsque Kat me demande si je rentre avec elle vers les alentours de deux heures du matin. Les heures ont filé à toute vitesse sans que je m'en sois rendu compte.

Lorsque je me lève, Danael me jette un coup d'œil, et pendant une fraction de seconde je crois y lire de la déception, mais elle disparait si vite que je mets cela sur le compte de la fatigue.

Je dis au revoir à tout le monde. Maggie s'est endormie sur l'épaule d'Alex, et ce dernier me fait signe de la main tout en me gratifiant d'un clin d'œil, que je lui renvoie. Hana vient quant à elle me prendre dans ses bras. Je suis toujours surprise par sa facilité à montrer ses émotions contrairement à moi, mais je lui rends son étreinte. Danael reste assis lui aussi, comme son frère et Maggie. Je le regarde, tout comme lui. Je lui souris et lui fait un petit signe de la main. Il parait un peu confus, comme s'il s'attendait à ce que je l'ignore royalement. Peut-être que c'est ce que j'aurais dû faire si j'étais « normale », mais peut-être ne le suis-je pas après tout. C'est en tout cas l'impression que je me donne depuis mon arrivée ici.

Quoi qu'il en soit, je me détourne vite de Danael, avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, et je me dirige vers Kat qui se trouve en compagnie d'Harry. Ils sont en train de discuter et il a dû lui dire quelque chose de drôle car elle se met à rire.

Lorsque que je m'approche d'eux, ils me sourient. Nous disons au revoir à Harry, et nous éloignons tandis qu'il me donne une tape amicale sur l'épaule. Je lui souris.

Kat a la délicatesse de ne pas me parler de Danael sur le retour.

Quand nous arrivons à hauteur des mobil-home, nous nous séparons. J'entre dans le mien et me dirige presque illico dans ma chambre. Encore toute habillée, je me laisse tomber sur le lit où Blue est couché en boule. Il dresse les oreilles et se lève pour venir se recoucher contre moi. Son ronronnement et sa respiration régulière m'emporte peu à peu aux pays des songes. Je n'ai pas le temps de réfléchir ni de repenser à quoique ce soit de cette folle soirée car déjà je m'endors d'un sommeil sans rêve.

***

Lorsque je me réveille encore habillée de ma robe de la veille, il est déjà midi. Encore une matinée de loupée...

Blue m'a abandonnée pendant que je dormais car il ne se trouve plus sur le lit. J'arrive à m'extirper des draps dans lesquels je m'étais enroulée, et je me traine jusqu'à ma salle de bain. Après une bonne douche, j'enfile un débardeur simple noir avec mon short en jean clair. Quand je croise mon reflet dans la glace, quelque chose attire mon œil sur ma peau. Le suçon. Je me dépêche d'appliquer un peu de fond de teint sur celui-ci, et en le faisant, je repense au moment au Danael me l'a fait... Je secoue alors vivement la tête pour chasser ces pensées. Ne pense pas à ça, pas à lui.

Quand je consulte mon portable à 13h48, j'ai trois messages très enthousiastes d'Hana me demandant de la retrouver à 14 heures à un des petits restaurants du camping. Elle insiste sur le fait que c'est "suuuper important" et que je dois "absooolument" m'y rendre.

Je rigole toute seule devant ses messages. Hana ne change pas, elle reste toujours elle-même. Toujours aussi enjouée et vive.

Lorsque je regarde de nouveau l'heure, je sais d'avance que je serais en retard. On ne change pas les bonnes habitudes. Je chausse mes Converses noires basses et je sors du mobil-home après avoir remplie la gamelle de croquettes de Blue qui s'amuse à faire des roulé-boulé au milieu du salon. Je n'arrive pas à croire que cela fait maintenant plus d'une semaine que j'ai ce petit fauve chez moi.

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