Une bonne demi-heure plus tard, j'ai pris toutes les photos que je voulais. Finalement, je ne me suis pas seulement limitée à l'océan, j'en ai profité pour prendre en photo la villa, l'allée que j'aime tellement, et pleins d'autres petites choses. Je suis contente, je pourrais montrer tout cela à mes parents dès mon retour, même si pour le moment, la fin de ces vacances me semble encore bien loin.
Il est maintenant 17h15. Durant toute la demi-heure, je n'ai pas revu une seule fois Danael, et j'ai du mal à cacher ma déception. Et pourquoi suis-je déçue, au juste ? Impossible de le dire.
Alex et les autres ne devraient peut-être plus tarder ? Mais je ne suis sûre de rien, je ne sais pas pour combien de temps ils en avaient ni à quelle heure ils rentrent. Je sais seulement qu'ils seront là pour le soupé.
Le soupé... Alex m'a proposé de rester, et je sais que je devrais rester. Pour le remercier d'une part, mais aussi pour passer un peu de temps avec lui et les autres. Pourtant, je n'ai qu'une envie : m'en aller. Je ne vais pas rester indéfiniment ici, en les attendant bêtement et seule.
Avec un soupire, je me redirige vers la porte d'entrée de la villa. Je décide que je vais rentrer au mobil-home et que je reviendrais vers 18h30. Mais avant – je ne sais pas pour quelle raison – je préfère prévenir Danael que je m'en vais, malgré le fait que je sois sûre que cela lui est complétement égal.
Je sonne. Attends. Rien. Je sonne de nouveau. Attends. Toujours rien.
Mais que fait-il, bon sang ?
Je suis tentée de partir sans le prévenir finalement, mais une autre idée me vient en tête. J'appuie sur la poignée de la porte. Elle s'ouvre. Il ne l'a pas fermée à clé. J'entre dans la villa et j'ai l'impression d'y entrer pour la toute première fois, que c'est un endroit totalement différent de celui du soir de la fête d'anniversaire de Danael. Sans toutes les personnes, en plein jour, cela semble un tout autre endroit. Le carrelage blanc me semble plus aveuglant, le couloir plus grand et long. Aucun bruit ne règne à l'intérieur, mis à part celui des vagues de l'océan. J'en déduis donc qu'une fenêtre doit être ouverte. J'avance dans le couloir et m'arrête devant l'ouverture sur le salon. Lui aussi me semble encore plus spacieux qu'à la soirée, c'est pour dire ! Maintenant qu'il est vide, nettoyé, à la lumière, il me parait même un peu froid et triste, mais toujours aussi gigantesque, voire même encore plus. Je repère la cuisine de l'autre côté mais n'y vais pas. J'aperçois aussi l'une des portes-fenêtres du salon qui est ouverte ; le bruit des vagues provient de là.
Soudain, ma contemplation est perturbée par un boum! à l'étage. Je m'y précipite donc. La porte de la chambre de Danael est entrouverte.
- Putain...
La voix de Danael me parvient, il a l'air irrité. J'hésite, mais m'approche de sa porte. D'une voix mal assurée, j'appelle, devant sa porte :
- Danael ?
J'entends du bruit et la porte s'ouvre en grand.
- Capucine ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je veux dire, t'étais pas dehors ?
- Si, mais j'ai fini. Je voulais venir te prévenir que je partais. J'ai sonné, mais tu n'es pas venu, et la porte n'était pas fermée à clé, alors...
J'ai parlé à toute vitesse. Danael hoche la tête, toujours dans l'embrasure de la porte. Je ne me suis que rarement sentie petite de par ma taille, mais en ce moment, j'ai cette sensation face à Danael et à sa grande taille. Il a enfilé un tee-shirt bleu marine au col en V mais est toujours pieds nus. Je passe ma langue sur mes lèvres, et demande, en indiquant l'intérieur de la chambre :
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Imprévus
RomanceCapucine Roger a 17 ans et s'apprête à passer ses grandes vacances, avant son année de terminale, à travailler dans un camping. Et pas n'importe lequel. Non, c'est celui du père du riche, arrogant et provocateur Danael Poquelin qui étudie dans le mê...