Imprévus

CHAPITRE 89

- Coucou Shanaëlle, comment vas-tu ?

Ma voix est quelque peu tendue. Je n'ai pas reparlé avec ma sœur depuis le soir où elle m'a appelée très tard la nuit, totalement bourrée, je suppose.

- Très bien et toi ? Ça fait un sacré moment que je n'ai pas eu de tes nouvelles.

Sa voix ne sonne pas vraiment comme un reproche, plutôt comme un constat.

- Euh, ouais. Tu te rappelles que la dernière fois que tu m'as appelée, il était presque 1h30 du mat' et que tu étais totalement déchirée ?

- Waouh ! l'entends-je rigoler au bout du fil. Je ne m'en rappelle absolument pas !

Tu m'étonnes...

- Tu viens toujours me chercher dimanche matin pour que l'on rentre à la maison ?

- Bien entendu, je serais sûrement avec Max.

Je grimace. Génial ! La vérité, c'est que je n'aime pas vraiment son petit ami. Il me donne l'impression d'avoir un mauvais effet sur ma sœur, et même parfois d'en profiter. Je crois même qu'il ne me porte pas non plus dans son cœur. Au moins, c'est réciproque. Donc je mens :

- Pas de problème.

- Tu as eu des nouvelles des parents ?

- Ouais, je les ai appelés tout à l'heure, je réponds en tapant la pointe de ma Converse contre le sol. Ils rentrent samedi.

- OK, ça marche, je pense les appeler cet après-midi.

Je vais pour lui répondre, mais au loin, dans le téléphone, j'entends qu'on l'appelle, et elle me dit :

- Je vais devoir te laisser, Capucine. Je pense qu'on sera au camping vers 8 ou 9 heures dimanche. Bisous !

- D'accord, bisous...

Mais elle a déjà raccroché.

Je soupire en rangeant mon téléphone portable dans la poche arrière de mon short. Dimanche est à peine dans trois jours et je l'appréhende déjà. Je ne veux absolument pas partir.

En attendant, je patiente avant l'arrivée de mes amies pour notre après-midi shopping. J'avais prévu d'arriver en avance pour appeler ma sœur, mais je n'avais pas prévu que notre conversation ne durerait qu'à peine cinq minutes. Alors je m'assois sur un banc en pierres au soleil et je ferme les yeux laissant les rayons réchauffer mon corps.

Je ne sais pas exactement combien de temps s'est écoulé quand Hana vient me cacher du soleil, tout sourire. Maggie et Kat sont à ses côtés.

- Encore en avance ? ricane Kat.

- Ne t'y habitue pas.

- J'aurais dû le deviner.

Je souris et me lève.

- Bon, on y va ou on prend racine ici ? s'exclame Hana.

- On devrait se dépêcher si on ne veut pas rater notre bus, intervient Maggie.

Après une vingtaine de minutes de trajet en bus, à étouffer de chaud et à rire avec les filles, nous arrivons enfin au centre-ville. Pendant une bonne heure nous flânons dans les rues, entrons dans certains magasins sans jamais trouver notre bonheur.

- OK, est-ce que quelqu'un connait un bon magasin avec de belles tenues pour ce genre d'évènements ? nous interroge Maggie en allant se mettre à l'ombre d'un arbre.

Nous réfléchissons puis Kat s'exclame :

- Mais si ! Pourquoi on n'y a pas pensé avant ! (Elle se tourne vers moi.) Rappelle-toi le petit magasin rempli de superbes robes où on a acheté la robe que tu as porté à l'anniversaire de Danael. En plus, elles ne sont pas hors de prix.