CHAPITRE 44

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Quand nous sommes revenus, Nicole et Gaëtan étaient partis. Environ quinze minutes après, Danael et Harry ont prétexté avoir à faire au niveau de la moto de ce premier. Danael a embrassé sa cousine, puis, m'ignorant royalement, ils sont partis aussi vite qu'ils sont arrivés, sans que je n'aie eu le temps de poser une seule question.

Ensuite, Hana a proposé que nous allions nous baigner à la villa, mais je n'avais vraiment pas envie de croiser Danael. Le fait qu'il m'ignore totalement, comme si de rien était, comme si rien ne s'était passé entre nous, m'a énervée au plus haut point.

J'ai donc décliné l'invitation.

Ania a accepté, tandis que Kat a hésité. J'ai bien vu qu'elle voulait y aller, mais elle ne voulait pas me laisser seule et surtout elle voulait que nous discutions. Elle m'a consultée du regard et je lui ai fait signe de ne pas hésiter et d'aller se baigner.

J'avoue que j'aurais adoré passer du temps avec elle, j'en mourrais d'envie, et j'ai été un peu déçue car cela faisait longtemps que nous n'avions pas passé un moment que toutes les deux à rire. Mais le problème est que je savais pertinemment qu'avant de rire, il faudrait que je m'explique au sujet de Danael. Chose que je ne suis absolument pas prête à faire étant donné que je ne sais pas moi-même ce que nous sommes, ce que je ressens, ni ce que je pourrais dire à ce sujet. Alors j'ai utilisé ma nouvelle technique qui marche du feu de dieu et que je ne cesse d'utiliser ces dernier temps : la fuite. Minable. Pitoyable. Je sais. Je suis lâche et je n'arrive pas à faire autrement dernièrement. Ce n'est que partie remise de toute façon.

Le jour suivant, j'ai passé la matinée à travailler, puis l'après-midi à faire le ménage dans mon mobil-home, la musique à fond dans le petit logement. Ensuite, je me suis amusée avec Blue. Heureusement pour moi, personne n'est venue se plaindre du bruit. Je ne suis donc pas sortie et je n'ai alors croisé personne, encore moins Danael ; après tout, c'était le but de la manœuvre. Nous en sommes revenus là apparemment : je fais tout pour l'éviter.

Bref, le lundi est passé rapidement et sans accroche.

Alors me voici, aujourd'hui, mardi. J'ai passé ma matinée à nettoyer le côté Est du camping. Maintenant, je profite de mon après-midi. Je traine au camping, mon appareil photo à la main, et je mitraille chaque petite chose qui me semble intéressante même si elle peut sembler futile.

Une abeille sur une capucine orange.

Une femme, la cinquantaine, qui rigole assise à une table de Chez Patou.

Une petite fille qui boude dans les bras de son papa.

Un pigeon grignotant des miettes au sol.

Un nuage en forme de lapin.

Des ados sautant dans une des piscines d'extérieures du camping.

Les mains liées d'un couple se promenant.

La boule de glace au citron sur un cône que j'ai commandé.

Je continue ainsi encore et encore. De temps en temps, je demande aux personnes pour les prendre en photo, d'autres fois, je préfère voler ces petits moments qui sont ainsi plus réalistes, plus naturels. Souvent, personne ne me remarque et le rendu est super.

Il n'y a qu'une seule chose que j'adorerais prendre en photo, mais que je n'ai pas encore réussi. L'océan. Depuis le camping, on peut l'apercevoir, mais je ne me trouve pas assez prêt. J'aimerais être encore plus proche. Evidemment, je pourrais me rendre sur une plage publique, mais je devrais alors soit marcher sous cette chaleur, soit prendre le bus. Dans les deux cas, la perspective ne m'enchante guère. De plus, comme son nom l'indique, ces plages sont publiques. Je n'arriverais donc jamais à prendre de belles photos sans une seule personne dessus. Je ne serais pas tranquille.

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