CHAPITRE 76

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Un bruit strident me réveil. Je ne me trouve ni dans le lit de mon mobil-home, ni dans le canapé où je me suis endormie. Je remue un peu et me retrouve nez à nez avec un Danael qui dort profondément. Nous sommes dans son lit. Je ne me souviens pas y être montée. Est-ce Danael qui m'y a porté ? C'est la seule possibilité. Je souris en regardant son visage. Il a un bras sur moi. Je le vois froncer ses sourcils.

- Putain, mais il va s'arrêter ce bruit ?! grogne-t-il d'une voix rendue grave par le sommeil.

J'avais presque oublié cette sonnerie. Je cherche d'où elle provient. Le téléphone de Danael. Je l'attrape. Il a mis un réveil...

Un réveil ?... Merde ! Un réveil !

Je l'éteins et saute en bas du lit. Heureusement pour moi, je ne suis pas encore en retard pour le travail mais il faut que je retourne à mon mobil-home pour me changer. Danael ronchonne quand je le repousse et fait bouger le matelas en me levant.

Il a pensé à moi. Il aurait pu ne pas mettre ce réveil et pourtant il l'a fait. Je souris de plus belle en l'observant tendrement. Je me penche vers lui, dépose un baiser sur sa tempe et il entrouvre ses paupières.

- Merci, lui soufflé-je. Il faut que je file.

Il referme ses yeux en même temps qu'il me répond d'un simple "Hm". J'attrape mes affaires qui trainent encore, éparpillées par terre, dans la pièce. Je sors rapidement de la chambre. Aucun bruit ne règne dans le couloir. Dans la maison entière. Les portes à l'étage sont toutes fermées. Est-ce que tout le monde dort encore ? Je prie en tout cas pour ne croiser personne et surtout n'avoir réveillé personne.

Sur la pointe des pieds, je dévale les escaliers, traverse le couloir et au moment où j'ouvre la porte d'entrée pour sortir... Boum! Je me cogne à quelque chose. Ou quelqu'un.

- Aïe ! Merde !

- Bonjour à toi aussi, me dit une voix moqueuse.

Alex ! Habillé de vêtements aussi froissés que les miens, aussi décoiffé que moi, il me sourit. Il se frotte la nuque, un peu gêné, tout comme moi, comme pris sur le fait. Mais quel fait ?

Minute.

Il rentre. Je sors. Il est 7h15.

- Où est-ce que tu étais ? l'interrogé-je, suspicieuse.

- Et toi ? s'amuse-t-il, malicieux.

- Je ne dirais rien, même sous la torture, ricané-je.

Mais je sais qu'il sait. Qu'il a deviné.

- J'ai passé la soirée avec Maggie.

Je arque un sourcil et lui fais un sourire coquin comme pour lui dire "Ah oui ? Petits coquins !" Il rigole doucement mais me demande :

- Et toi, avec mon frère ?

OK, ils ne sont peut-être pas les seuls petits coquins finalement...

Je hausse les épaules, nonchalamment, mais mes joues me chauffent rien qu'aux souvenirs de ce qu'il s'est passé hier soir entre Danael et moi. Je me remémore ses mains sur moi. Sa voix. Ses baisers. Ma peau frissonne au simple fait d'y repenser.

- OK, tu ne m'as pas croisée, lui lancé-je.

- Seulement si tu ne m'as pas vu non plus, me réplique-t-il.

- Marché conclu. Je n'ai vu personne.

- Moi non plus.

Je lui souris et il me retourne un même sourire complice.

- Mon père ne va pas tarder à se lever. Si tu ne veux pas qu'il nous surprenne...

Il laisse trainer sa phrase sans la finir, mais j'ai très bien saisis le message. Et puis, je vais vraiment finir par être en retard si je ne me dépêche pas.

- Il faut que je file de toute façon ! On remet cette discussion matinale sur le pas de ta porte à une autre fois, ça ne te dérange pas ? le taquiné-je, en lui faisant un clin d'œil.

Il acquiesce, amusé, se décale de l'embrasure de la porte pour me laisser passer.

- A plus, Alex.

- A plus !

Je m'éloigne au pas de course. J'entends le léger bruit de la porte se refermant derrière moi, m'indiquant que mon ami est maintenant à l'intérieur. Lorsque je me retourne pour observer la villa, plus personne n'est dehors, mais mon cœur se gonfle en pensant que beaucoup de choses se sont déjà passées ici pour moi durant ces vacances de folies. Et quelque chose me dit que ce n'est pas encore fini...

Bon, faut te magner maintenant, Capucine !

Je cours, le sourire aux lèvres, le cœur rempli de joie, en direction de mon petit chez moi pour ces vacances.

ImprévusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant