CHAPITRE 13

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Pendant les deux matinées qui suivent, je travaille à la principale boutique de souvenirs du camping.

Aujourd'hui, nous sommes vendredi, et je dois m'occuper de l'entretien des plantes du côté Est du camping.

Alors que je viens de finir de déjeuner, j'entre dans ma salle de bain. Je fais face au miroir accroché au-dessus du lavabo. J'y vois mon reflet avec mon carré noir ébouriffé et mes yeux verts encore endormis.

Je souffle, me lave puis vais enfiler mon uniforme de travail.

Ensuite, je sors et me dirige vers le cabanon où est rangé tous le matériel dont j'ai besoin pour travailler. Que la journée commence !

***

Je suis à l'ouvrage depuis trois heures et demie de temps maintenant. Il ne me reste plus qu'à m'occuper des capucines oranges à côté du cabanon, celles que j'ai prises en photo mardi, lorsque Danael m'a surprise.

Alors que je commence, j'entends une voix moqueuse derrière moi :

- Décidément, ces fleurs et cet endroit nous font nous réunir.

J'ai un léger sursaut puis lève les yeux au ciel. Je reconnais tout de suite cette voix.

- Danael, tu ne préviens donc jamais lorsque tu es là ? me moqué-je en continuant de lui tourner le dos et de m'occuper des capucines.

- Je pourrais, mais j'aime tellement te surprendre.

Je soupire. Il n'a pas changé depuis la dernière fois : toujours aussi prétentieux et insupportable.

- Qu'est-ce que tu fabriques encore ici ? lui demandé-je, en me levant et me retournant vers lui.

Mon Dieu, et toujours aussi sexy.

- Je passais seulement dans le coin, et, coup de bol, je t'ai aperçue.

Ou plutôt manque de pot...

- Je vais finir par croire que tu me suis... ironisé-je.

- Désolé de te décevoir, très chère, me répond-il, un sourire moqueur aux lèvres, mais c'est la stricte vérité, je ne faisais que passer.

Je lève de nouveau les yeux au ciel. Je le vois ouvrir la bouche comme pour ajouter quelque chose, mais, soudain, je le stoppe en levant la main pour lui faire signe d'attendre et de ne rien dire. Il a l'air légèrement vexé.

- Ecoute, lui dis-je, comme pour me justifier.

Il fait ce que je dis puis me fixe avec des yeux interrogateurs.

- Que veux-tu que j'entende ?

- Tu n'as pas entendu ? Ce petit cri ?

- Un petit cri ? Non, pas du tout. Tu es sûre de ne pas entendre des voix plutôt ?

Je le fusille du regard.

- Je ne suis pas folle ! Compris ?

Il lève les mains en l'air comme pour montrer qu'il n'a rien dit de tel, qu'il est innocent. Puis, soudain, un petit cri aigu se fait entendre de nouveau.

- Cette fois, j'ai entendu, m'affirme-t-il, l'air sérieux. D'où est-ce que ça provenait ?

- Je dirais de quelque part par ici, lancé-je en m'approchant des capucines oranges.

Je m'accroupis et mets les mains dans les fleurs, en commençant à les écarter, en cherchant l'origine du gémissement. Je suis persuadée qu'il provient de là.

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