La matinée du dimanche passe rapidement étant donné que je dors jusqu'à midi. Je m'extirpe de mes draps et me dirige presque immédiatement jusqu'à ma salle de bain. Le visage que me reflète le miroir au-dessus de mon lavabo montre parfaitement l'état dans lequel je me sens : fatiguée. Mes cheveux noirs sont en bataille, mon teint est encore un peu plus blanc qu'à l'accoutumé, et mes yeux verts ont du mal à rester ouverts.
Je n'ai aucune énergie, et aucune envie de faire quoi que ce soit. Heureusement pour moi, le dimanche est le seul jour de la semaine où je ne travaille pas de toute la journée.
Je me passe un grand coup d'eau sur le visage pour essayer de me réveiller un peu plus et brosse mes cheveux. Une fois fait, je donne le biberon à Blue. Encore un ou deux jours et il pourra s'en passer.
Lorsque j'ai fini, j'engloutis à mon tour un bol de céréales car je n'ai, pour le moment, envie de rien d'autre.
Tandis que j'ai ma tête posée sur ma main et que je touille sans grande conviction ma cuillère dans mon bol, j'entends mon portable sonner dans ma chambre. Toujours en pyjama, je me traine jusqu'à celle-ci et attrape mon téléphone posé sur ma table de nuit à côté de mon lit.
Je viens de recevoir un message de Kat :
Coucou ! :) On se retrouve chez toi à 17h30 ? D'acc ?
Je réponds :
Coucou ! Pas de soucis ! :)
Avec la nuit et ma fatigue j'en ai presque oublié la soirée chez Alex et Danael, ce soir. Hana doit venir nous retrouver à mon mobil-home à 18 heures. Je ne suis plus très sûre de vouloir m'y rendre, mais j'ai promis à Alex que j'y serais, alors je ne peux plus reculer. De plus, je sais que Kat est heureuse que nous y allions.
Mais cette bande d'amis me met vraiment mal à l'aise et j'ai du mal à m'imaginer amie avec eux ou faisant partie de leur groupe. C'est comme si on mélangeait les torchons et les serviettes.
Je les ai toujours regardés de loin, ayant mes idées toutes faites à leurs sujets et préférant croire que je suis peut-être plus heureuse qu'eux, que je ne voudrais jamais leur ressembler. J'avais tort. Plus je discute avec eux, et plus mon opinion change à leur sujet. Au final, ils sont peut-être même plus heureux que moi et sont soudés les uns les autres. Je dois être la pire, car je les ai tous jugés sans les connaître, juste en m'appuyant sur mes préjugés et sur les ragots. Je ne vaux sûrement pas mieux, et, quelque part, je m'en veux.
Le seul qui me reste le plus mystérieux est, bien sûr, Danael. J'ai autant envie de le fuir qu'il m'intrigue. Plus j'essaye de le cerner et moins je le comprends. A lui seul il est une énigme qu'il m'est pour le moment impossible à résoudre. Ses sautes d'humeurs sont accablantes, ses moqueries insupportables, son arrogance enrageante. Pourtant, il arrive à se montrer gentil. Quelque chose en lui m'attire et m'empêche de prendre mes distances alors que je sais que c'est la meilleure chose à faire et que tout le monde me conseille.
Je souffle et sors de mes pensées. Mieux vaut ne pas penser à tout ça pour le moment.
Je prends dans mon armoire les premiers habits qui me tombent sous la main : un short kaki et un débardeur blanc. Ça fera l'affaire.
***
Je passe une grande partie de mon après-midi à écouter de la musique assise en tailleur sur mon canapé, en triant des photos que j'ai prises. Blue, quant à lui, s'est couché en boule à côté de moi et dort à point fermé, levant la tête vers moi de temps à autres quand je fais mine de chanter ou danser sur place, ce qui fait bouger le canapé et le dérange.
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Imprévus
Roman d'amourCapucine Roger a 17 ans et s'apprête à passer ses grandes vacances, avant son année de terminale, à travailler dans un camping. Et pas n'importe lequel. Non, c'est celui du père du riche, arrogant et provocateur Danael Poquelin qui étudie dans le mê...