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07 Mars 2016 : Retrouvailles
Cette journée n'avait pas été la meilleure qu'Emily ait vécue dans sa vie. Elle avait été éreintante physiquement et surtout moralement. La brune se sentait au bout du rouleau. Devoir enterrer sa mère avait été une horreur mais devoir entendre sa famille, leurs amis et même des inconnus lui rappeler quelle femme formidable sa mère avait été de son vivant, avait été une véritable torture. Ils croyaient quoi ? Qu'elle ne la connaissait pas ? Ce n'était pas comme si Debbie Larkin avait été... Sa mère !
Elle grogna et termina d'une traite son verre. Mais finalement, ce qui l'énervait le plus était elle-même. Emily se sentait tellement coupable envers sa mère qu'elle se torturait l'esprit. La dernière conversation qu'elle avait eue avec elle, avait été une dispute. Elle avait osé lui dire des choses qui étaient totalement fausses, seulement pour la blesser et cela avait fonctionné. Voilà les derniers souvenirs que sa mère avait eus d'elle avant de tomber dans le coma. Elle était la pire fille au monde qu'une mère puisse avoir.
Elle se retint de pleurer et chercha un instant du regard Brahim dans le pub jusqu'à ce qu'elle se souvienne qu'il était déjà reparti à Londres. Pour son travail. Pour son club chéri. Parfois, elle se demandait si sa boîte de nuit n'était pas plus importante qu'elle mais à chaque fois, elle se repassait tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il lui avait promis et alors elle oubliait ses doutes. Mais au fond d'elle, ils étaient toujours là.
Elle se passa une main sur le visage et regarda l'heure sur son portable. 20h53. Elle soupira au moment où Ben la rejoignit mais il resta debout de l'autre côté de la table. Il la surplombait complètement. Il lui fit un petit sourire avant de prendre la parole :
« Elena est rentrée à la maison pour s'occuper d'Adele et moi, je vais ramener ton père chez lui. Il ne reste plus beaucoup de monde mais... Ca ne te dérange pas de rester ici pour t'occuper d'eux le temps que je revienne. Tu sais, il faut quelqu'un de la famille pour... »
Elle se contenta de secouer la tête de haut en bas ce qui lui valut un sincère « Merci » de son beau-frère qui était accessoirement son ex-copain aussi. Il partit et elle le suivit du regard mais son attention fut attirée par Nick qui marchait dans sa direction. Elle ouvrit les yeux en grand sous la surprise. C'était déjà incroyable qu'il soit venu mais qu'il soit resté jusqu'à maintenant... Elle ne comprenait pas pourquoi il était venu, ce qu'il attendait de cette affreuse journée.
En tout cas, une chose était sûre, il était toujours aussi séduisant, toujours aussi beau, toujours aussi... lui. Et il était indéniable pour elle qu'elle était toujours attirée par lui. Puis ceci se confirma quand il s'installa à sa droite sur la banquette défoncée. Elle s'attendait à ce qu'il dise quelque chose mais au lieu de ça, il se contenta de lui prendre la main et soudain, la culpabilité envers sa mère et la peine d'Emily s'allégèrent un peu.
Instinctivement, elle posa sa tête sur l'épaule de Nick, épuisée. Même si après cette journée à parler, à répondre toujours aux mêmes questions, le silence qui s'était fait entre eux lui faisait du bien, elle ne pouvait s'empêcher de se poser dix mille questions sur le comportement du blond.
« Pourquoi tu... »
« Je vais rien dire. » la coupa-t-il, d'une voix douce. « Parce que tu as dû écouter aujourd'hui tout ce qu'il est possible et inimaginable dans ce genre de situations. Tout ce que je veux que tu saches, c'est que je serai là pour toi aussi longtemps qu'il le faudra. »
Sans savoir pour quelle raison, quelques larmes s'échappèrent de ses yeux, ne pouvant pas les retenir. Tout se mélangeait. La peine, la colère, la fatigue et la gratitude. C'était la gentillesse de Nick qui avait fini par briser sa carapace mais elle se reprit très vite et lui bredouilla :
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Just Give Me a Reason (Tome 2)
ChickLitSuite de "Learn to Love Again" Ne supportant pas de passer de l'ombre à la lumière à cause de la vie médiatique de Nick, Emily a préféré mettre fin à leur relation amoureuse au désespoir du guitariste. Par téléphone. Les mois ont passé et tous les d...