05. Little Italy

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L'amour impatient n'apporte que déboires.

- Proverbe Marocain



𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣

Le vol est un gain de pain totalement débile. Des gens comme moi, comme nous, nous nous forçons à travailler dur pour une meilleure vie, pour une meilleure opinion de nous-même, et - pour ma part - la fierté de ma famille. Étant la plus grande d'une petite famille, et surtout la plus diplômée, il est dans mon devoir de montrer le meilleur chemin à mon petit frère, Zakaria. Mon petit frère qui préfère écouter ses absurdités sur les braqueurs masqués et leurs derniers coups au Congo.

J'ai envie de m'arracher les cheveux pour avoir été aussi nul à mon poste. Je suis censé être le négociateur de la petite bande, mais le roi des voleurs ne prête même pas attention à ma personne.

Une main dans mes cheveux, prête à m'engueuler avec mon frère, j'éteins la télévision sur laquelle il regarde le braquage de Chine. Il rouspète, mais je n'y fais pas attention, trop occupé à mettre mon gilet par balle, par-dessus ma chemise blanche. Je suis en retard, et je vais certainement me faire tuer par le patron...

─ Yousr ! Se plains de nouveau Zak quand je mets sa télécommande dans ma poche arrière du jean au lieu de mon arme. S'il te dit quelque chose, appelle-moi, je vais le flinguer !

─ T'es totalement malade Zak, je souffle en enfilant ma veste de police. Il te tuera avant que tu ne lèves le petit doigt.

Il se relève et me prend par les épaules, m'incitant à suivre le rythme de sa respiration pour que je puisse me calmer.

Nous sommes en Chine depuis deux heures, et j'aurais dû être devant la banque nationale et commerciale de Chine dès mon arrivé. Mais Zakaria s'amuse à me suivre partout, pour que je cite « apaiser nos parents à cause de ton travail. » Alors j'ai rapidement dû le ramener à l'hôtel sans même savoir qu'après une bonne douche - non méritée - je me serais assoupie dans la baignoire. Mon petit frère de vingt-cinq ans, prend déjà soin de sa sœur aînée d'à peine deux ans.

Ce boulot...

Ce boulot, c'est ma dernière chance, je ne veux pas qu'on m'envoie à New York pour rejoindre le FBI ou je ne sais quoi. La vie d'enquêteur n'est pas comme dans les films. En plus, la vie est trop chère à New York et je me retrouverai sans famille, à poursuivre des meurtriers sanglants qui voudront t'abattre dès que tu poseras le doigt sur eux. De plus, les cracks sont toujours de sortie. New York est une ville dégoutante, et l'expérience que j'ai eue pour aider une équipe de police incompétente ne m'a donné qu'une mauvaise image des Etats-Unis.

Je veux rester dans le monde Arabique, aux côtés de ma famille, aux côtés de gens que je connais, malgré l'hypocrisie qui tourne autour d'eux. Ma place est au Bahreïn, comme elle l'a été depuis ma naissance.

─ Tu vas mieux ? Me questionne mon frère en me relâchant les épaules.

─ Les arabes ne peuvent pas braquer les pays au Moyen-Orient ? Je lui demande en couinant. Pourquoi vont-ils jusqu'en Chine, au Congo, en France ou encore en Espagne ? Comment mon mental est censé suivre ?

─ Ses gars-là... mon frère lève l'index en le secouant fièrement, ce qui me fait soupirer. Ils sont des putains de génies.

J'ai besoin d'une clope. Je me penche vers la table basse, pour prendre mon paquet de cigarette et mon arme, redonnant la télécommande à mon frère avant de m'enfuir à toute vitesse de la maison.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant