29. Trop proche des étoiles

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Je vais forcer le destin, si tu tombe sur mon chemin, ça va mal terminer. 

– DADJU


𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣


─ Ça fait quoi de revenir parmi nous ?

La question de Shérif me fait reprendre conscience doucement alors que j'étais perdu loin dans mes putains de pensées. 

Revenir, c'est bizarre pour moi, comme si j'étais parti plus d'un an, mais ce n'est pas le cas. Ce n'était que pour quelques jours, alors pourquoi je ne me sens plus comme chez moi ? Je hausse les épaules à mon collègue, me concentrant à nouveau sur l'écran d'ordinateur face à moi, un soupir quittant mes lèvres lourdes. 

Mama dit qu'elle n'a pas vu Zaïm chez lui depuis que je lui ai dit qu'il est rentré au Bahreïn. Quand elle a voulu vérifier que tout allait bien chez lui, les meubles étaient recouverts d'un drap blanc alors que mama n'avait vu personne rentrer ou sortir de chez Zaïm. 

Alors c'est comme ça... Il couche avec quelqu'un avant de complètement disparaître de sa vie et de la laisser avec des centaines de questions ?

─ On veut nous mettre sur un autre dossier en attendant, ajoute Souhil à mon attention. Ça fait plusieurs semaines que les braqueurs n'ont pas donné signe de vie...

─ Et donc ? Je le coupe. Ce n'est pas une excuse pour délaisser notre taf. Depuis des années, on doit courir après ses connards.

─ Ce n'est pas un choix à prendre, intervient mon nouveau directeur. Mais à respecter.

Dans un costume trois pièces grises, qui me rappellent étrangement celui de quelqu'un, il avance vers nous, la tête haute. Nous nous relevons de nos chaises, par respect, restant debout à côté de nos bureaux respectifs. 

Je jette un coup d'œil à Amir qui préfère totalement m'ignorer et je le conçois. Si je peux me tenir encore loin de lui, ça sera mieux pour moi. J'aurais voulu qu'il change d'équipe, mais il nous suit depuis le début de l'enquête de Sarqan. Ça serait injuste si l'un de nous ne participait plus à l'enquête après des centaines de nuits sans dormir. 

Le nouveau directeur s'avance vers moi. Tellement proche que le bout de ses mocassins touche mes boots. Je garde la tête haute pour lui faire face, les lèvres pincées et le cœur battant à la chamade. 

Ses cheveux poivrés et sa barbe longue avec quelques poils blancs sur un teint mate, il est le genre d'homme chanceux question vieillesse.

─ Kays Al Kawthar, se présente-t-il avec un infime sourire au coin de ses lèvres. Nous n'avons pas eu le temps de nous présenter avant qu'on ne retire la vie de votre amie. Mes sincères condoléances.

─ Yousr Seghir, je me présente à mon tour sans argumenter davantage sur la mort d'Anna.

Il doit en savoir plus que moi dans cette histoire. 

Monsieur Al Kawthar fini par se détacher de moi et s'oriente au centre de la pièce afin d'avoir l'attention de tout le monde. En espérant que celui-ci ne nous oblige pas à nous agenouiller pour garder un poste avant de crever avec une balle dans la tête.

─ Pour commencer, parlons un peu de Sarqan. Vous êtes une piètre équipe d'enquêteur et ça me désole que vous soyez il parait  les meilleurs.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant