𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

22. A la mort, à la vie...

Le cœur en fer comme Terminator.

 – Werenoi

ℤ𝕒ï𝕞 𝕂𝕙𝕒𝕟

À la place de m'embrasser, Yousr me scrute du regard. Mon souffle se coupe à la vue du nouveau visage qui s'offre à moi. Sa beauté m'hypnotise, mes yeux ne veulent se poser ailleurs que sur elle. 

D'un amour interdit, je lui offrirais toutes les cartes pour m'abattre, et je l'ai compris quand elle m'a prise dans ses bras, pour m'enlacer. Pas de baiser, mais une autre façon de toucher son cœur comme elle empoigne le mien dans la paume de sa main. 

Ses bras autour de ma nuque et les miens autour de ses hanches, je la rapproche un peu plus de moi, cachant mon visage dans ses cheveux bouclés. Ce rapprochement n'est pas amical – malgré la tape qu'elle me donne dans le dos – mais c'est un cadeau pour tous les deux. Ce petit geste qui prouve que peu importe notre caractère, nous avons besoin quelques fois d'une présence humaine qui nous prend dans ses bras. 

Puis son portable sonne et notre étreinte se sépare. 

Mal à l'aise, Yousr descend de l'îlot pour retourner dans la salle à manger. 

Me laissant seul dans la cuisine. Me laissant avec des centaines de questions qui me donnent mal au crâne. Ce n'est que le début de ma mission et plus on avance et moins j'arrive à lui faire du mal. 

Elle et moi, nous ne sommes pas faits pour être ennemi. Ensemble, on exploserait la terre avec notre puissance, mais ma famille n'est pas du même avis. Personne ne le sera et quand Yousr découvrira ma véritable identité, elle me crachera aussi au visage. 

La police et le voleur, tout qui les sépare, excepté leur honneur.

─ Comment ça, retrouvé morte ?

Je l'entends dire à cause des murs fins qui nous séparent. Je soupire et attrape un chiffon pour nettoyer l'îlot en marbre blanc, en attendant qu'elle termine sa conversation. Mon cœur bat si brutalement contre ma poitrine et mon estomac se tord, comme un mauvais pressentiment.

─ Préparez-moi un billet pour la France, j'arrive dans les vingt-quatre heures qui suivent.

La France ? 

Je fronce les sourcils et me rappelle le message que j'ai reçu. L'un de mes frères est allé en France aussi et comme par hasard, Yousr doit s'y rendre. 

Celle-ci entre dans la cuisine, le teint aussi pâle qu'une assiette de porcelaine tout droit venu de Londres.

─ Mon... Mon amie s'est fait assassiner. Désolé, je dois te laisser.

Sans que je n'aie le temps de répondre, Yousr sort de chez moi, me laissant dans un silence total qui m'insupporte rapidement. Trop de questions se bousculent à l'intérieur de moi, mais je ne pourrais y répondre qu'en me rendant au manoir des Khan. 

Alors d'un geste rapide, j'attrape mes clés de voiture et sort de chez moi en furie. De loin, j'aperçois Yousr monter dans une voiture de police et nos chemins se séparent quand elle va vers la droite et moi vers la gauche. 

Tout est connecté dans ma tête. Les mauvais pressentiments, l'amie de Yousr qui meurt, le voyage en France d'un de mes frères. S'ils sont liés, je risque d'exploser leurs têtes dans le mur pour qu'il comprenne que je gère tout concernant cette femme. Que personne d'autre, excepté moi, n'a le droit de lui faire du mal. 

Elle et sa famille. 

Le pied à fond sur l'accélérateur, échappant à la mort, j'arrive rapidement au manoir des Khan. Je dérape avant de sortir de ma voiture, puis d'un pas rapide, je rentre à l'intérieur.