Moi je peux te décrocher la lune en gardant les pieds sur terre
– Sexion d'Assaut
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Il est difficile de comprendre le moment où une personne perd pied dans sa vie. Difficile de comprendre où sont passées ses années de folies et d'euphories. Difficile de comprendre qu'il faut laisser la personne mourir au lieu d'essayer de la sauver.
Alors je suis assise en tailleur sur ma chaise, encore avec le pyjama de la veille, et un stylo dans la bouche contemplant le tableau avec toutes mes recherches, devant moi. Cinq masques me regardent et dans la nuit me filent la chair de poule. Ils sont terrifiants bien qu'ils soient beaux visuellement. Un si beau gâchis qu'a dû faire le créateur... S'il en existe un. J'ai depuis longtemps éloigner la piste d'un homme susceptible de construire des masques pour les bandits.
─ Purée ! Je m'exclame en furie, lorsque le stylo explose dans ma bouche.
Je crache rapidement l'encre qui se faufile dans ma bave sur un mouchoir déjà usagé. Heureusement que personne ne surveille mes faits et gestes, on me prendrait pour une crado. Ma chambre est dans un bordel qui ferait enrager même les gosses de cinq ans et surtout les femmes de ménage, qui ne tarderont pas à venir.
Je me relève de la chaise et m'approche du tableau face à moi, une main dans les cheveux. Je plisse les yeux et essaye d'analyser tout ce que j'ai pu rater d'un clignement. D'un côté, j'ai une sphère remplie de fils rouges, naviguant au travers la planète sur chaque endroit où Sarqan a attaqué. Je peux essayer de comprendre, s'ils s'attaquent seulement aux grandes banques du monde, mais je ne vois pas ce que le Congo peut faire dans leurs listes de braquages. J'en viens même à me demander si c'étaient vraiment eux...
Une notification sur mon portable me force à me défaire du tableau. Je me dirige vers mon bureau et récupère mon cellulaire, avant de voir le message que mon frère envoie ;
« Ta brigade de trois policiers sont en bas de la maison, en train de prendre du thé avec m'man.»
Je pouffe légèrement de rire avant de me dépêcher d'enfiler un pantalon à pinces et une chemise. J'attrape mes cheveux bouclés dans un chignon, et récupère mon gilet par balle, et mes bottes avant de fermer la porte de ma chambre à clé, et de descendre rejoindre mes coéquipiers.
Comme l'a dit mon frère, ils sont dans le salon des invités, chaussures en dehors du tapis et un verre de thé marocain à la main, gênés de devoir répondre aux questions de ma mère.
─ Où est p'pa ? Je demande à mon frère qui passe à côté de moi.
─ Il a une chimio, il se prépare.
Mon sang se glace et je me crispe sans le vouloir. Dans l'état où il se trouve, j'aimerais rester à ses côtés. J'aimerais tout lui donner même. Depuis que je connais sa maladie, je me demande parfois si ce n'était pas mieux de les avoir écoutés, et d'être resté à la maison comme ils me l'ont demandé, une centaine de fois. Je secoue négativement la tête, poussant ses pensées à disparaître de mon cerveau. Je ne suis pas vraiment heureuse dans mon job, mais j'aime quand même ce que je fais. Ça montre que je n'ai pas étudié toutes ces années pour rien, et qu'une fille – surtout l'ainée – n'a pas besoin de devoir toujours écouter ses parents.
─ On y va ! J'ordonne à mes collègues qui se lèvent automatiquement.
C'est bizarre qu'ils viennent me chercher pour aller au travail.
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𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |
Acción𝐒𝐚𝐫𝐪𝐚𝐧 𝐈 : Zaïm Khan & Yousr Seghir [ TERMINÉ ] Night est le nom de code que l'on donne à cet intrépide braqueur masqué qui fait vibrer le monde à travers ses exploits. Derrière son masque, Zaïm Khan et sa famille n'ont qu'une mission avant l...