𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

38. Duniya

Je me sens ennuyé sans toi et fatigué de souffrir

 – Dystinct

𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣

Humiliée par un homme. Ça m'est déjà arrivé, mais là, je ressens ce sentiment en fois mille. Je pensais qu'on arrivait enfin à être proche avec Zaïm, mais le fait de passer pour quelqu'un de collant – qui est ma hantise – j'ai juste l'impression de tomber de haut. 

Il m'est difficile de faire confiance aux gens et je crois qu'après hier, c'est devenu pire. Depuis mon réveil de ce matin, je ne fais que de procrastiner, les rideaux de ma chambre m'enfermant dans le noir. 

Je ne devrais pas me mettre dans cet état juste pour un homme, je devrais avoir l'habitude. 

Moi-même, j'insinue qu'ils sont tous les mêmes. Donc... Donc je n'ai pas le droit de me sentir mal. Le seul traître dans l'histoire, c'est mon cœur qui pensait pouvoir enfin s'ouvrir à quelqu'un. 

Le fait d'avoir une épaule sur laquelle je peux me reposer quelques fois, ça faisait du bien et c'est sans doute la raison pour laquelle je me sens mal intérieurement. J'ai cru pouvoir faire confiance à quelqu'un, mais on m'a rappelé à l'ordre. Me montrant que ma confiance, il n'y a que moi qui la mérite. 

Je déteste Zaïm d'avoir découvert une facette fragile que je m'efforce de cacher aux autres, ce côté sentimental et sur-protecteur quand il s'agit de quelqu'un que j'affectionne en particulier et surtout mes problèmes familiaux. 

D'une main hargneuse, je m'arrache presque les cheveux en passant les doigts dedans emplis par la rage qui surplombe mon être. Je suis celle qui revendique la place de la femme dans la société et pourtant, c'est toujours par un homme que je me fais abattre. Ça prouve qu'ils méritent d'être exterminés, tous et un par un. Je m'en donnerai à cœur joie de le faire à la place des autres. 

Un coup à la porte me fait gémir de plainte. 

Ma mère entre dans ma chambre sans que je ne lui en donne l'autorisation – comme d'habitude – et allume le lustre du plafonnier qui m'aveugle les yeux immédiatement. 

Une douleur au crâne, le matelas qui s'affaisse et les larmes qui me montent aux yeux. J'ai beau me montrer forte, je craquerai toujours devant ma mère si je me sens trop humiliée. C'est comme si c'était mon super-héros, la seule personne capable de baisser les barrières de mon cœur. 

Elle s'assoit à mes côtés et me force à poser ma tête sur son ventre avant de caresser mes cheveux. Rapidement ce geste me soulage, mais je me rappelle bien vite l'avoir fait avec Zaïm pour gérer sa crise de panique. Ma mâchoire se crispe et mon corps entier se tend. 

C'est un retour à la case départ auquel je n'ai rien prévu. Ni ma chute ni même la façon dont je vais me relever en faisant semblant de rien auprès des autres au boulot. 

Le silence pesant installé déjà depuis un certain temps dans ma chambre me fait davantage bouillir de rage. Il est hors de question que cet homme m'atteigne autant. Ce n'est pas le premier avec qui j'ai baisé et encore moins le dernier.