𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

15 | YARA

SONG : Come Throught – The Weeknd

🕯

Zafar me surprend ce soir et à plusieurs reprises. 

La première, c'est lorsqu'il m'a tendu sa main pour sortir de la voiture. Dur et brûlant, son contact m'a donné un frisson qui a parcouru l'entièreté de mon épiderme avant de s'y loger profondément dans mon estomac. 

Et c'est pire lorsqu'il a laissé sa main se balader dans le creux de mes reins, m'emmenant droit vers la table où Nathaniel Kavinsky – qui est censé être mon petit ami – m'attend avec un large sourire aux lèvres qui s'abaisse en constatant la proximité et le toucher de Zafar à mes côtés. 

Je m'efforce de sourire en retour afin de ne pas l'inquiéter, mais difficile lorsque Zafar tire ma chaise et m'aide à m'asseoir avant de s'installer à côté de moi.

─ Mais vous n'êtes pas censé rester debout un peu plus loin ?

Zafar n'en a que faire de ses remarques. Au contraire, il installe son long bras musclé sur le dos de ma chaise et se rapproche de moi, ne laissant aucun espace entre nos deux jambes qui se touchent complètement. Son autre bras se pose sur la table et du coin de l'œil, je le vois pencher la tête sur le côté pour analyser Nath en face de nous.

─ J'ai un peu l'impression que c'est compliqué qu'un gars comme toi comprenne qu'il n'a aucune chance avec Yara.

─ Et moi j'ai l'impression que tu ne connais pas ta place. On te paye pour nous protéger, pas pour bouffer à l'œil et te rincer les yeux sur le corps de ta patronne.

─ Est-ce que tu sais à quel point je suis riche même ?

J'ouvre grand les yeux, surprise par le ton sombre que Zafar emploie, pourtant la chaleur qui s'échappe de son corps me donne soudainement chaud. 

Oui, Nath ne peut pas imaginer à quel point mon garde du corps est sans doute même plus riche que moi et plus dangereux que tous les hommes de ce restaurant réunis.

─ Je ne travaille pas pour l'argent, il ajoute en pouffant. Je peux me payer la ville où tu manges, la marque que tu portes peut devenir la mienne, et ton film, je peux le faire disparaître en un claquement de doigts. Du moins, juste ton rôle parce que ça me ferait bien rire de voir ton visage quand tu remarqueras que tu n'es sur aucune scène.

─ Ça suffit Zafar.

─ Si monsieur veut se la jouer pour mon patron, qu'il sache bien que c'est moi son boss, renchérit celui-ci d'un ton tranchant. Tu peux exhiber ton argent si c'est de cette façon que tu comptes draguer Yara avant de lui demander sa main, mais... J'aimerais bien voir qui de nous est capable de lui offrir le plus gros diamant.

Mon cœur a cessé de battre quelques secondes avant de reprendre à toute vitesse. 

Le sang flux tellement dans mes tympans que j'ai du mal entendre ce que Zafar a dit. Ou j'ai dû rêver. 

Les yeux écarquillés, je tourne la tête vers celui-ci qui ne semble pas se soucier de ma présence, préférant s'amuser avec Nathaniel Kavinsky grâce au charisme inégalable qu'il dégage. 

Une telle prestance ne peut être en compétition, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle la plupart des femmes se tournent vers Zafar, le lorgnant comme s'il était un animal bestial avec lequel vous prendriez votre pied avant même qu'il ne vous touche.