08. SE MIO

2.4K 256 56
                                    

Moins on possède, moins on désire. 

~ Gandhi 

─╤╦︻ Ɀ𐤠ï𐒄 ƘǶ𐤠Ɲ ︻╦╤─

Il y a un sentiment dans le cœur qui souvent nous oppresse et nous broie. Cette délicieuse émotion qui nous prend aux tripes et nous tire notre organe si fort qu'on penserait le perdre. 

La colère. 

Et c'est ce que j'ai ressenti à l'instant où une touffe de cheveux teinture blonde est apparu dans ma vision. Ce petit bout de femme qui est resté caché, je ne sais combien de temps derrière le canapé. Cette jeune fille qui a visiblement tout entendu de ma crise. 

J'avance vers elle, alors que celle-ci se recroqueville en deux, cachant son visage dans ses genoux. Quand j'arrive à sa hauteur, ma main se pose sur son crâne pour la forcer à relever la tête, et à me regarder dans les yeux. 

Elle est peureuse et des larmes jaillissent, coulant sur ses joues rougies.

─ Je vous en prie, commence-t-elle à me dire en mandarin. Je n'en parlerai à personne.

Je suppose qu'elle me parle de la crise et non de la conversation téléphonique avec l'agent Seghir. De toute façon, peut-elle comprendre l'anglais ?

─ Depuis combien de temps tu es là ? Je lui demande sèchement dans sa langue.

Celle-ci semble vouloir ne rien dire, chialant à chaudes larmes. 

Au secours... 

Je n'ai pas le temps pour les pleurnicheurs. J'attrape une poigne de ses cheveux, ce qui la fait hurler de peur.

─ Lève-toi, je lui ordonne.

Je n'aime pas que quelqu'un soit témoin de mes moments de faiblesse. Cette bouffonne serait capable d'en parler aux autres otages, et ils m'attendraient tous au tournant. Ils attendraient que je fasse une crise pour me tuer et pouvoir se libérer. 

Je n'ai pas confiance en elle. Je n'ai confiance en personne après chaque crise. 

Mais je n'ai pas le droit de la tuer. Putain, j'ai envie de la démolir.

─ Je déteste les fouineuses.

─ Je n'ai pas fait exprès ! S'excuse-t-elle en se relevant.

Préalablement, mes frères et sœurs ont enlevé les portables des otages, les laissant dans mon bureau et les remettant à zéro pour qu'on puisse les utiliser en cas de soucis. 

J'en prends un et sors de la pièce, toujours la touffe de cheveux de la femme dans la main. Arpentant ce long couloir de marbre de noir, je descends les escaliers devant une autre foule venue déjeuner et se reposer. 

Me voyant arrivé, Estrella fronce les sourcils ne comprenant pas ce qu'il se passe, tandis que la fouineuse hurle dans sa langue, suppliant les autres de la sauver. Je la jette au plein milieu de la scène et me retourne vers ma sœur.

─ Que tout le monde rapplique ici dans moins de cinq minutes, je lui ordonne. Certains n'ont pas compris où étaient leurs places.

Elle acquiesce et s'en va chercher les autres. 

Je suis le centre d'attention de tout le monde. Au milieu à l'accueil, je suis la prestance en personne. Cette foutue femme ne cesse de pleurer et de m'implorer à genoux de la pardonner. 

J'agis bizarrement, n'est-ce pas ? 

Mais elle sait que je viens d'avoir une crise, elle serait capable d'en parler aux autres, et mes frères et sœurs seront rapidement mis au courant. 

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant