J'ai peur de rire quand tu pleures secrètement.
ZΛïM KΉΛП
Descendant dans la cuisine, je retrouve Zak et sa mère, rangeant les boites de nourritures dans mon frigo. Je m'approche d'elle et lui embrasse doucement le front.
J'ai l'impression que ma mère m'a envoyé une femme Salima Seghir pour veiller sur moi. Uniquement sur moi, puisque celle-ci ne connaît pas l'existence de mes autres frères et sœurs. Du moins, c'est de cette façon que je le vois. Malgré tout, il y a des distances que je dois vite installer entre elle parce qu'arrivera le jour où je ne serais plus capable de rabaisser Yousr au statut d'un moins-que-rien à cause de l'amour que sa mère m'aura porté tout le long. Je n'ai pas peur de faire du mal à quelqu'un qui est dans ma tranche d'âge. Je crains de briser le cœur d'une vieille dame qui se pensait importante dans la vie de quelqu'un avant qu'on ne lui la brise.
Une enveloppe posée sur l'îlot central, attire mon attention. Je lève le regard vers Zak qui hausse les épaules, lui aussi ne sachant pas le contenue à l'intérieur de celle-ci.
Je l'ouvre et fronce les sourcils, et c'est au même moment que la mère Seghir se poste à mes côtés, l'éclat dans les yeux. Un billet pour la France.
─ Je sais que toi et ma fille, êtes un peu triste maintenant. Ne me demande pas comment je le sais, c'est l'intuition maternelle. Alors rejoins ma fille et aidez-vous à vous sortir la tête sous l'eau.
─ Khalti... Je ne crois pas ce que soit une bonne idée.
Surtout que c'est ma famille qui a tué son amie.
Celle-ci fronce les sourcils, la mâchoire crispée. Puis elle semble revenir à elle-même et balaye ma remarque d'une main en levant les yeux au ciel. Je la questionne du regard essayant de comprendre ce que ce bordel veut dire.
Je ne veux pas aller en France et rejoindre Yousr pour que nous nous aidions à sortir la tête de l'eau. J'aime me noyer dans mes pêchers et dans mes peines. J'ai grandi comme ça. Baignant dans ce sang lunaire, aussi rouge et noir que l'enfer qui nous attends après notre mort. La lumière ne m'intéresse pas. J'aime ce que je suis. Noyé dans les ténèbres.
Mais khalti Salima n'est pas du même avis. D'ailleurs, celle-ci récupère mon bras et me porte – presque – jusqu'aux escaliers, donnant sur ma chambre.
─ L'avion décolle bientôt alors prépare tes affaires.
Je crispe les muscles, détestant qu'on me donne des ordres. Tant que ce n'est pas Yazhïr qui me l'ordonne, je ne fais rien. Mais lorsque je me retourne pour me débarrasser de son étreinte, khalti me regarde presque les larmes aux yeux.
─ Fais ça pour moi Zaïm, sa voix est tremblante et sa main agrippe désespérément la mienne. Yousr ne supporte pas la mort comme elle semble le dire. Ramène-moi ma fille en parfaite santé mentale. S'il te plaît, mon fils...
Que dire ?
Rien.
Il n'y a rien à dire.
J'ai pris la force qu'il me restait pour monter ses putains de marches d'escalier afin de préparer ma valise. Pourquoi sauver quelqu'un qu'on doit détruire ? Et même, quelle sera sa réaction en me voyant ?
Je finis par m'asseoir sur le rebord de mon lit en soupirant. Mes yeux balayent la chambre et mes pensées divaguent vers ma famille.
J'ai ce besoin de vouloir retourner vers eux. Leur demander pardon à genoux presque. J'ai cette envie de les remercier pour avoir assassiné la femme qui aurait pu tout détruire. Ses vingt ans à se préparer pour ne jamais aller en prison. Ses vingt ans à devenir fort et sans craintes. Ses vingt ans à mettre son cœur de côté pour ne pas tomber dans le piège d'une de nos missions. À cet instant, je me sens faible.
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𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |
Acción𝐒𝐚𝐫𝐪𝐚𝐧 𝐈 : Zaïm Khan & Yousr Seghir [ TERMINÉ ] Night est le nom de code que l'on donne à cet intrépide braqueur masqué qui fait vibrer le monde à travers ses exploits. Derrière son masque, Zaïm Khan et sa famille n'ont qu'une mission avant l...