𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

14. You're mine

Les yeux ne mentent jamais. 

𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣

Je ne pensais pas qu'un jour, mon corps tremblerai d'effroi. Quand cette ombre avance doucement vers moi, je me recule, toujours l'arme dans ma main. Mon cœur pulse brutalement contre ma poitrine, me donnant la sensation de planer.

─ Maintenant que je suis devant toi Rebelle, qu'est-ce que tu vas me faire ? Moi qui ai tué ton boss suprême et qui rétablis ta dignité...

Ses boots noirs sont la seule chose qui sort de la lumière. Je sais que s'en suit d'un cargo vert militaire, mais le haut reste encore dans l'ombre. Je plisse les yeux, le souffle court. Reconnaissant petit à petit son masque à l'effigie d'un corbeau, mes mains tremblent. L'homme qui préoccupe chacune de mes pensées depuis des mois, se tient devant moi. Les mains en l'air et tout à moi.

─ Fais-le Rebelle, reprend celui-ci d'une voix rauque derrière ce qui est modifié. Attrape-moi ou je te traquerai jusqu'au bout du monde.

Il sort totalement de l'ombre et mon cœur cesse de battre. Il porte un pull avec une capuche, ne me permettant pas de trouver le moindre indice sur la personne qui puisse se cacher derrière son masque de corbeau. Ses mains sont vêtues d'une paire de gants noire, aucune partie de son corps n'est visible. 

Une aura terrifiante jaillit autour de lui alors qu'il m'est à portée de main. Un frisson me parcourt l'épiderme et j'ai du mal à reprendre mon souffle.

─ Je suis à toi Rebelle, qu'est-ce que tu attends ? Attrape-moi...

En reculant encore un peu, je me prends les pieds sur un bout de carton, et tombe sur les fesses. Mon arme glisse à cinq mètres de mon corps. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe qu'il est si proche de moi. L'un de ses genoux touche le sol, et une étrange atmosphère tourne autour de nous. Je lève doucement la tête vers la sienne, essayant de chercher le moindre indice sur le visage caché sous le masque. 

Mon souffle rapide me rend folle. Il prouve que je suis surprise de l'avoir devant moi. Il me prend à mon propre piège. 

Je tourne la tête, repérant mon arme de service. Si je lui flanche un coup dans le torse, j'aurais le temps d'aller la récupérer et de tirer sur lui. 

Sa main gantée agrippe ma gorge, me faisant hoqueter de surprise. Il me force à tourner la tête vers lui. Mes poings se crispent et mes pensées se bousculent. Je n'ai pas réussi à aligner un mot depuis que je suis à terre. La surprise me prend aux tripes et je ne digère pas le fait d'être si fragile et impuissante devant lui. 

Sa main qui m'agrippe, glisse jusqu'à mon épaule et mon bras avant de rencontrer ma main et de l'enlacer dans la sienne. Je regarde stupéfaite ses actions sans pouvoir dire quelque chose. Le bourreau entrelace nos doigts ensemble, et les porte à sa poitrine. 

Le silence qui pèse entre nous devrait me mettre mal à l'aise, mais en me concentrant davantage, j'arrive à sentir son cœur battre sous la paume de ma main, malgré la couche de son pull qui me gêne.

─ Tu sens ça Rebelle ? Je viens d'apprendre que mon cœur est faible face à toi. Son corps se rapproche davantage de moi, manquant d'emmêler toutes les émotions dans mon cerveau. Le tien, l'est-il aussi face à moi ?

Son cœur, qui bat fort contre ma paume, me réveille et me rend davantage idiote que surprise. Mon coeur l'est aussi, mais je me reprends rapidement et me dégage brutalement de lui. 

Toujours à terre et face à face, les cris des autres policiers me font reprendre conscience. Je suis face à ce braqueur qui a failli gâcher ma vie avant de la rétablir. Il a tué mon boss et sauvé ma dignité avec.