𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

16. Twisted Enemies

Une victoire à l'aveugle, pas de défaites.

ℤ𝕒ï𝕞 𝕂𝕙𝕒𝕟

Plaqué contre le mur, déchaussé, Yousr Seghir s'abaisse pour agrandir le mètre jusqu'à ma taille. Le problème, c'est qu'elle est trop petite pour monter jusqu'en haut et lorsque Amir lui demande si elle veut un coup de main, celle-ci ne lui répond pas. J'attrape la chaise à mes côtés et elle comprend tout de suite en montant dessus.

Pendant tout ce temps, je dois rester impassible, restant concentré sur les battements de mon cœur pour éviter qu'ils me trahissent encore une fois. Je n'ai pas encore eu le temps de me débarrasser de la montre, mais ça ne serait tarder.

Mes yeux divaguent sur la table basse devant moi, où les trois autres hommes s'amusent à parler sur nous. Je serre les poings et contracte la mâchoire. Je vais finir par les tuer avant qu'ils ne sachent que leur braqueur chéri se trouve juste devant eux.

Yousr siffle une fois arriver sur le haut de mon crâne, ce qui me fait reprendre conscience.

─ T'es loin du un mètre quatre-vingts toi.

Les trois hommes relèvent la tête vers moi. Je fronce les sourcils et lève mon regard vers cette femme plus grande que moi désormais. Son souffle tombe sur le creux de mes lèvres et j'aurais juré voir un petit air espiègle dans ses yeux. J'arque le sourcil, attendant qu'elle finisse...

─ Un mètre quatre-vingt-dix. Sois dix centimètres de plus que ce que tu pensais.

Je ne me voyais pas si grand à vrai dire. Zafar est encore plus grand que moi, j'imagine donc qu'il se rapproche très fortement des deux mètres, à ce stade.

Yousr descend de la chaise et Amir s'approche d'elle pour lui tendre un joint et une canette de bière. Je fronce les sourcils lorsqu'elle s'en empare sans discuter et s'avance vers la table basse, me laissant planté contre le mur, les bras ballants. Je savais qu'elle fumait, Yazhïr s'est déjà renseigné, mais je ne pensais pas qu'elle le ferait devant moi. Surtout que je serais capable de tout rapporter à sa mère. Pour la canette de bière, en revanche, je ne suis pas au courant et je suppose que mon professeur, non plus.

Elle s'assied sur le sofa entre Shérif et Souhil. Amir lui est sur un fauteuil pas loin d'eux, déjà dans sa bulle de fumette.

Je soupire et remets rapidement mes chaussures avant de m'approcher de la table basse et de m'asseoir par terre. Mes yeux analysent très rapidement ce que je peux trouver et qui pourrait nous mettre en danger. Il va falloir que je trouve quelque chose pour brûler tous les papiers qu'ils ont sur nous.

Ma famille avant ma vie.

Yousr est adossée au canapé, une jambe pliée pour s'en servir comme chose plate afin de pouvoir commencer son dossier criminel. Pour le moment, je vais juste me renseigner du mieux que je peux, voler quelques petits dossiers par-ci par-là avant de tout détruire et eux avec.

Quelques fois, ce petit bout de femme lève les yeux vers moi, les plissent pour m'analyser avant de les reposer sur la feuille qu'elle est en train de remplir. Quand elle fait ça, mon cœur rate toujours un battement et je me mords souvent la lèvre inférieure pour essayer de contrôler mon stress. Je suis actuellement dans l'antre du dragon et le moindre faux pas dirigera tous les soupçons vers moi.

─ Qu'est-ce que tu fais dans la vie Zaïm ? Me demande un Amir totalement déchiré.

─ Je suis un tailleur reconnu dans le Moyen-Orient.

Tous les regards se lèvent vers moi, et du coin de l'œil, j'aperçois Yousr boire une gorgée de sa canette avant de tirer sur son joint. Si elle ne finit pas comme Amir ce soir, ça sera la bonne nouvelle de la soirée. Ou peut-être pas... Si elle est déchirée, elle se livrera sans doute plus facilement et je pourrais avoir accès à certains de ses petits secrets. Je ne sais pas si je souhaite qu'elle soit totalement pétée ou qu'elle garde encore un minimum d'esprit.