11 | ZAFAR / YARA

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SONG : Can We Chill ? – Ne Yo


🕯


ZAFAR


Elle ne m'a pas une fois lâché. 

Yousr a voulu la faire monter dans sa propre voiture, mais Yara n'a pas voulu. C'est en s'accrochant à ma taille comme si j'allais disparaître que moi-même, je n'ai pas pu conduire ma propre voiture. Quelqu'un a dû le faire à ma place. Et comme il était préférable de la ramener chez nous pour le moment, plutôt que chez sa grand-mère, j'ai dû la coucher. 

Elle ne s'est endormie dans mes bras qu'une fois que je lui caressais la tête et le dos. Comme autrefois. 

Et pour me sortir de son étreinte, c'était encore plus compliqué parce que ses jambes s'emmêlaient aux miennes. Mais avec son sommeil lourd quand je suis dans les parages, j'ai réussi à me tirer et à la laisser avec les filles sans qu'elle ne s'en aperçoive. De plus, mon odeur reste sur les draps, c'est comme si j'étais encore avec Yara, quelque part. 

Maintenant, je me retrouve face à Alister qui est bien amoché, à lui demander des explications. Si Zak ne s'est pas douté qu'il arriverait quelque chose à Yara parce que son garde du corps était avec elle, je veux savoir où ils allaient.

─ On devait rejoindre Nathaniel Kavinksy pour une sortie au restaurant. Comme il n'est qu'à quelques pas, miss Sultani souhaitais qu'on s'y rende à pied. Malgré le pressentiment qui se logeait à l'intérieur de moi, mon devoir n'est censé être que de la protéger et non de contredire ses projets. C'est dans ce que j'ai signé, sinon ça portait atteinte à sa liberté.

─ Et des nouvelles de Kavinsky juste après ? Demande Yazhïr en prenant des notes sur son ordinateur portable.

─ Il m'a appelé plus d'une dizaine de fois, mais entre-temps, mademoiselle Sultani se faisait enlever et moi abattre.

─ Et son manager, réplique mon ancien patron. Gabri je ne sais quoi ?

─ Nous devons être ce soir en Oman, je suppose qu'elle fait comme d'habitude à réaménager les emplois du temps.

─ Je vais vérifier si elle est chez la grand-mère, ajoute Zak avant de partir verifier à travers la fenêtre.

Je lance un regard interrogateur à Zaïm qui comme moi, ne prend pas part à l'interrogatoire, préférant écouter à la place. Il hausse les épaules, lui aussi plus perdu que moi. 

C'est mal barré. 

Une seule personne réussit à être plus forte que nous et ce n'est pas bon. Et je jure que j'aurais eu des doutes sur l'identité si je n'avais pas vu de mes propres yeux, le cadavre de mon petit frère Zuhïr. Mais Zaïm l'a ramené, et nous lavé, enveloppé d'un drap blanc avant de l'enterrer. 

Yousr et Zefira reviennent au salon, m'indiquant que la jolie femme est enfin réveillée. Yazhïr me tend des bouts de papiers que je ne prends pas le temps de lire avant de m'enfoncer dans ma chambre. Je sais de quoi il s'agit, c'est moi-même avec son aide qui l'avons créé. 

Lorsque je referme la porte derrière moi, je sens l'odeur magique de Yara qui s'immisce dans mes narines. 

Difficilement, je pose mon regard sur elle, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. 

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant