21 | YARA

83 9 0
                                    


SONG : Paradise –Harry Styles


🕯


─ Qu'est-ce que tu me veux ?

J'ai juste envie de retourner dans ma chambre sans prendre la peine de m'excuser. 

En vérité, j'ai juste horreur de devoir demander pardon alors que la personne en face de moi ne le mérite pas. 

Lorsque Zafar ouvre plus grand la porte de sa chambre, je m'invite à l'intérieur. Il n'a pas encore pris possession des lieux. Son sac de sport est posé au pied de son lit. Je m'assois sur le rebord de celui-ci, laissant Zafar s'adosser au mur face à moi. 

Comme toujours, il y a une distance qui nous sépare et elle me glace le sang. Je lève la tête afin de contempler les traits de son visage qui m'ont toujours coupé le souffle. 

Plus nous prenons en âge et plus il est mon type d'hommes. Je n'aurais pas pu l'ignorer par le passé, comme je suis incapable de le faire dans le présent.

─ Je voulais m'excuser.

Il se redresse surpris, avant de se racler la gorge et de croiser ses bras contre son torse. Son regard me scrute si profondément, j'ai l'impression que son âme et la mienne sont encore liées.

─ Je... Je sais que tu fais ça pour ma sécurité. Mais j'avais juste l'impression... De ne plus retrouver mon chez-moi. Le seul endroit où je n'ai rien pour m'enfermer.

Il se gratte la nuque, l'air impuissant.

─ Je crois que je suis désolé aussi, m'intime enfin sa voix grave. Putain Yara, le danger ne cesse de rôder autour de toi. Je n'ai pas envie que quelque chose t'arrive.

─ Est-ce que c'est le garde du corps qui me parle ou...

─ Les deux. C'est le garde du corps qui te parle et ton ami d'enfance.

Aïe... 

Ami d'enfance... 

Préférant ne rien dire, je me lève doucement du lit et me dirige vers la sortie de sa chambre, mais sa main brûlante attrape mon poignet, me forçant à me retournant vers lui. 

Je ne veux pas être son ami d'enfance. 

Je veux entendre que je suis son premier amour, la personne qu'il ne peut pas oublier, celle qui lui a tout apprit.

─ J'ai l'impression qu'en quittant ma chambre, tu me feras toujours la gueule.

Bien joué Sherlock. 

Je retire mon bras de sa poigne en le fusillant du regard. Il soupire et plante ses mains derrière mon dos en ancrant ses yeux dépareillés dans les miens.

─ Je pensais que t'étais venue pour qu'on enterre la hache de guerre...

─ Ouais, mais tu viens de la déterrer.

─ Yara...

─ Une amie d'enfance ? Je pouffe face à cette connerie. Et puis quoi encore ? Tu baises tes amies d'enfance toi maintenant ?

─ Tu m'as fait la même chose, papillon. À la signature de notre contrat, tu as utilisé le mot « frère » pour définir notre relation. Et toi, t'embrasse sauvagement tes frères ?

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant