𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

14 | ZAFAR

SONG : Doubt – Twenty One Pilots

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Je me tiens à l'écart sur la terrasse lorsque Yara part prendre l'air. 

La foule est immense ce soir et si je ne la connaissais pas aussi bien, je ne l'aurais pas cru capable de faire une crise d'angoisse quand elle est entourée de trop de monde. 

Le silence pèse entre nous, et même si elle se tient à la rambarde en pierre en me tournant le dos, je reste sur mes gardes, pour empêcher tout danger qui guette. Sa respiration rapide se calme petit à petit, calmant mon angoisse avec. 

C'est compliqué d'agir comme son garde du corps et de rester éloigné de Yara alors que je connais toutes les techniques pour qu'elle puisse reprendre son calme. Et la première consiste à l'étreindre dans mes bras. C'est la raison pour laquelle je détourne le regard de sa silhouette, soupire un grand coup et essaye de penser à autre chose que la chaleur de son corps contre la mienne. 

Je me sentais si enfermé et entouré au Pakistan que j'en oubliais, qu'ici à New York, c'est encore pire. 

Le bruit d'une fermeture éclair me fait tiqueter et j'inspecte Yara ouvrir son sac à main avant d'y sortir une petite boite en plastique, sûrement jaune. La pénombre de la terrasse m'empêche d'analyser les pilules qu'elle fourre dans sa bouche. 

Si c'est pour calmer son angoisse, alors peut-être que nos rêves d'adolescents n'étaient que de simples illusions avant que le monde ne nous fasse voir son vrai visage et les problèmes qui vont avec. 

Il y a seulement quelques jours que j'agis en tant que son garde du corps et les journées sont tellement fatigantes pour moi, que je n'imagine pas ce qu'elle vit elle, et la pression aussi que celle-ci subit. 

En se tournant vers moi, Yara prend une grande inspiration avant de quitter la rambarde et de remettre son masque qui cache les véritables traits de son visage, définissant la fatigue et l'angoisse. 

Si c'était à refaire, alors je crois bien que j'aurais jamais aidé Yara à réaliser ses rêves, seulement pour son bien.

─ Je suis prête à retourner, me fait part celle-ci en inspirant profondément.

Et quand elle cherche à me contourner pour entrer à l'intérieur d'une salle remplie de riches qui ne savent pas comment dépenser tout leur argent, j'attrape son poignet et l'incite à ancrer son regard dans le mien. Son pouls, qui bat contre mes doigts est si rapide, que je me demande si Yara ne serait pas capable de me faire une crise cardiaque et de claquer entre mes mains.

─ Je préfère que l'on rentre à la maison, je lui dis doucement, d'un ton rassurant.

Mais son bras se dégage de ma poigne et sans me lancer un autre regard, elle y retourne, ne me laissant d'autres choix que de la suivre à mon tour pour éviter de la perdre dans cette masse de foule. 

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'une grande chanteuse américaine qui a décidé de faire une grande fête dans sa villa et d'y inviter toutes les personnes mondialement connues. 

Yara en faisant partie, n'a pas pu refuser l'invitation à cause de Gabriella. Par chance, Nathaniel Kavinksy n'est pas de la partie, ce qui me permet de me concentrer uniquement sur Yara Sultani ce soir.