17 | YARA

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SONG : House of Ballons – The Weeknd


🕯


« Si ça te fait mal quand tu respires, ouvre la fenêtre. Ta tête te dit de partir, mais tu en es incapable. C'est la maison du bonheur. » 

J'ai connu cette phrase il y a longtemps maintenant. Le genre de moment où tu veux t'en aller, quitter ce qui te rends toxique et essayer de recommencer une nouvelle vie. 

Mais plus jeune, alors que tu n'es que mineure, tu n'es jamais préparé à partir. 

Mes parents me mettaient la pression pour les études, sûrement parce que je suis leur seul enfant donc leur seul espoir de pouvoir friper auprès de la famille. Mais leur petite fille chérie a changé ses projets et à la place de l'astronomie, elle a préférée s'intéresser au mannequinat, sans savoir que ça la rendrait aussi malade. 

Finalement, je suis en train de vomir mes tripes parce que rien ne passe dans tout ce que Zafar m'a acheté comme nourriture. En parlant de lui, il me tient les cheveux en me tapotant doucement le dos pendant que je me vide depuis cinq minutes déjà. J'ai l'impression que mes côtes vont se casser à forcer comme ça, mais mon estomac en a beaucoup à éjecter encore. 

Les larmes aux yeux, je vois à quel point j'ai fissuré – même brisé – ma vie.

─ Ça va aller Yara...

Non, c'est trop tard pour aller bien. 

Quand il remarque que je suis totalement vidé, Zafar m'attrape en dessous des bras, m'asseyant correctement au sol avant de se relever. J'entends l'eau couler, mais je n'y prête pas attention. 

Je pense à ce que j'aurais été si je n'avais pas changé mes rêves. Les étoiles m'intéressaient avant que je n'en devienne une. Dans tous les cas, ma personne brille parmi les autres, mais c'est moi que l'on regarde avec des yeux brillants. 

Le corps de Zafar s'agenouille devant moi et levant la tête vers lui, je remarque sa mine légèrement inquiète pendant que sa main m'essuie le visage avec une serviette chaude et je me laisse faire, refermant les yeux. 

Ça fait du bien quand quelqu'un s'intéresse à vous, s'inquiète pour vous, essaye de soigner vos plaies pour vous. 

J'ai comme l'impression de retrouver le Zafar de mon adolescence. Un petit garçon qui pourrait offrir sa vie en échange d'un sourire de votre part. C'est lui, la première personne à avoir fait de moi une étoile dans son univers. 

Sa main aussi brûlante que la serviette, caresse doucement mes cheveux avant qu'il ne me prenne dans ses bras. J'aimerais tomber malade plus souvent si ça signifie qu'il agira comme ça à chaque fois. 

Dans ses bras, je me détends complètement, l'impression d'être dans un cocon si bien enfermé et protégé que personne ne pourrait m'atteindre. La chaleur de son corps et les battements de son cœur me font papillonner des yeux.

─ Repose-toi, Hobi, me souffle en arrière-plan sa voix grave. Je suis là maintenant.

Ses bras m'enserrent davantage et je m'endors doucement dans cette position.

 Il a raison. 

Il est là maintenant, et même s'il me veut du mal, je ne suis capable que de me reposer avec lui...


...

─ Les filles comme toi n'ont rien à affaire avec des gars comme moi.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant