11. Message in a bottle

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Ils me disent que je suis incroyablement fort sans savoir que,

 ça me rend encore plus minable.

𝖅𝖆ï𝖒 𝕶𝖍𝖆𝖓

Des yeux verts se plantent dans les miens et m'accueillent chaleureusement quelques secondes avant de s'enflammer. Je la vois pour la première fois de ma vie, très proche de moi. Elle m'arrache la casquette des mains avant de rejoindre son frère qui l'appelle de loin. Je la regarde me tourner le dos et mon cœur palpite plus rapidement. Elle monte dans la voiture de police et celle-ci démarre et passe devant moi. Je la dévisage alors qu'elle ne porte aucun regard vers moi, contrairement à son frère. 

Une main sur mon épaule me fait reprendre conscience, laissant Zuhïr se poster à mes côtés.

─ Alors ? Me questionne celui-ci, curieux. Elle a une belle voix ?

Un sourire étire mes lèvres et je passe mon bras autour des épaules de mon petit frère, avant de nous diriger dans ma Lamborghini Urus de couleur noire. 

La chaleur du Bahreïn me rappelle les raisons de pourquoi nous sommes devenus des braqueurs. Baba et yemma peuvent se reposer tranquillement, dorénavant, leurs enfants vivent convenablement. Même s'il faut se cacher pour le faire. 

Nous montons tous les deux dans la voiture, et Zuhïr active son ordinateur et place son portable sur le tableau de bord. 

Micro allumé et puce localisable... 

Je commence à rouler derrière la famille Seghir qui rentre chez elle. Un silence pesant est installé dans leur véhicule, comme si personne n'osait parler.

─ Tu es sûr que t'as réussi à installer un micro sur elle ?

Bien sûr, il a juste suffi que j'attrape sa manche en lui rendant sa casquette, et mettre le micro de sorte qu'elle ne se rende compte de rien. Je ne réponds même pas à la questionne conne de mon frère, continuant à me concentrer sur le GPS. 

Les rues infâmes commencent à s'élargir pour faire place à des espaces plus larges et plus conviviaux. Le sable s'est changé en bitume et les arbres mort, en palmiers. Ce n'est pas mon pays, mais il y ressemble. L'Oman et le Pakistan me manquent, mais le Bahreïn chasse ce sentiment avec sa terre ressemblante. 

Zuhïr augmente la climatisation, mettant son casque sur les oreilles et me laissant seul pour écouter ce qu'ils pourraient se dire dans la voiture. Mon cœur recommence à palpiter de nouveau quand j'entends sa voix ordonner de les déposer. 

Je regarde mon GPS, et remarque qu'il n'y a que deux rues qui nous séparent. La voiture de police passe de nouveau près de la mienne, et remarquant ma bagnole.

─ Salam Baba ! Crie Zakaria dans l'habitacle.

Je souris aux policiers, ils me le rendent avant de partir.

─ Mes enfants !

Zuhïr retire son casque et se redresse sur son siège, le regard sérieux. Nous sommes juste derrière le portail d'une résidence chic. C'est peut-être pour ça que les poulets n'ont pas jugé de m'interroger sur ma voiture. Ça fait partie du décor. 

D'un geste de la tête, j'incite mon petit frère à sortir pour pirater le code d'entrée de la résidence. Celui-ci soupire, mais finit par descendre de la voiture, tandis que mes doigts tapotent le volant.

─ Ça s'est bien passé la mission ?

Cette voix de femme est un peu plus mature, je pense donc à sa mère...

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant