36. Dark Zafar

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T'étais mon âme quand j'en avais une. 

– Mur Arabe

𝖅𝖆ï𝖒 𝕶𝖍𝖆𝖓

Yousr acquiesce doucement de la tête, un petit rictus dessinant ses lèvres. 

La bombe est lâchée et il est désormais trop tard pour faire marche arrière. Chaque mot qui sortira de ma bouche à présent, ne sera que le reflet de mes pensées. Il m'est difficile de contenir encore longtemps tout ce que mon corps renvoie chaque fois qu'il croise le regard de Yousr. Cette femme espiègle est tout ce que je recherche au fond de moi. Pas quelqu'un de faible, mais une personne à ma hauteur. Mon égal qui ne craint pas de franchir le pas quand ça doit être nécessaire. 

Si Yousr peut être sincère avec moi, alors je me ferai l'honneur de lui rendre ce qu'elle désire. 

Je me mords la lèvre inférieure, essayant de contenir mon sourire à la vue de ce beau visage face à moi et de ses derniers aveux. 

« Parce que je déteste les hommes et je n'ai pas envie de ressentir ça avec toi... » 

Ma main dans la sienne, nos doigts entrelacés, je me sens comme un homme invincible face au monde. Pour ce bout de femme, j'ai l'impression de devoir faire la guerre à toute la planète alors que le seul problème dans sa vie, c'est moi. Il est évident que lors de notre braquage, je vais devoir assumer les conséquences de mes choix purement égoïstes. Mais pour le moment, je vais juste profiter de ce moment. 

Nos plats arrivent, mais je ne peut me résoudre à lâcher la main de Yousr. Sa chaleur corporelle conforte la mienne, une nouvelle maison que j'apprendrai – et surtout aimerait – chérir. 

Alors de sa main droite, et comme elle a faim, celle-ci s'empare de sa fourchette et commence à déguster son plat en gémissant de bonheur. Je baisse le regard vers mon assiette qui ne me donne pas envie. Je le sens que j'ai faim, mais c'est une tout autre sorte d'appétit qui me vide l'estomac. 

Yousr est la seule capable de me combler de bout en bout. Pour le moment, la regarder me suffit. 

Quand celle-ci remarque que je n'avale rien, elle me tend sa fourchette avec un bout de viande de canard. J'ouvre la bouche en ricanant légèrement pendant qu'elle me nourrit. Tout est nouveau pour moi avec elle, j'aimerais que le temps s'arrête et qu'on me laisse une chance de devenir quelqu'un d'autre. Une personne qui mérite amplement Yousr. 

Je suis tombé le premier et putain, je me suis vraiment cassé la gueule... Le pire, c'est que la chute n'a pas l'air de vouloir se finir maintenant...

─ Je ne suis pas facile comme femme, me dit Yousr avec un sourire au coin.

Je ne peux que dessiner un rictus quand je la vois me contempler de cette façon. Son menton touche presque son épaule, comme pour me charmer et purée, il en faut vraiment peu quand il s'agit d'elle. 

J'arque les sourcils, m'adossant à la chaise toujours sa main dans la mienne. Mon pouce caresse inconsciemment sa paume ce qui la fait frémir.

─ J'aime quand les hommes continuent de courir après moi, continue celle-ci.

─ Ça tombe bien, j'ai un sacré cardio pour toi.

─ Je ne suis pas très féminine.

─ Je n'aurais qu'à enlever tes vêtements pour le constater.

Elle glousse doucement, sa main devant sa bouche, comme gênée de mes propos. Je ricane légèrement aussi, mais davantage par rapport au visage mignon que je ne cesse de dévorer des yeux depuis tout à l'heure. 

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant