Prologue

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L'homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils d'abord. Des armes on en trouve partout. 

- Sa Majesté le Roi Hassan II 

Le bruit de nos bottes qui claquent contre ce sol de marbre me fait sourire. La peur qui anime les entrailles de nos otages fait vibrer l'excitation au fond de moi. Quelque chose cloche dans cette banque... 

L'argent est ce que le monde cherche et qu'il est difficile à trouver. Et pourtant, dans quelques heures, mes mains vont pétrir l'or. Et je vais m'en foutre tellement dans les poches, qu'elles seront plus grosses que le narcissisme avec lequel je vis. 

Mon regard se bloque sur une femme, se pissant presque dessus. C'est si jouissant d'être au-dessus d'eux. De hanter leur futur s'ils réussissent à se sortir d'ici avant qu'on ne les tue. Je fronce les sourcils en remarquant qu'un bouton de son chemisier n'est plus parmi les autres. Mes doigts se claquent en un mouvement, pendant que je recule lentement, ne lâchant pas l'otage des yeux. L'un de mes collègues se place à mes côtés, et d'une voix grave, je commence :

─ Zuhïr, tu as couché avec quelqu'un d'ici ?

Il pouffe de rire, et je me tourne vers lui en haussant les sourcils. Mes mains, croisées derrière mon dos et mon regard dur, confirme que je suis sérieux. Zuhïr se calme, souffle, et se passe une main dans les cheveux.

─ C'est... Les hormones ? Me répond celui-ci d'un air qui voudrait sans doute mignon. Zaïm, tu ne peux pas m'en vouloir, en plus elle était d'accord !

Je regarde de nouveau la femme, qui se mord nerveusement la lèvre. Groupe de bon à rien. Notre plan est d'apporter tellement d'argent dans notre pays en volant ceux des autres, mais Zuhïr n'est pas le plus concentré. Et je déteste quand mon groupe n'est pas concentré, ça me donne presque envie de... 

Mon pied lui donne un coup violent dans ses burnes, lui faisant étouffer un cri de douleur. Son genou touche le sol pendant que je me racle la gorge, remettant correctement mon costume cravate. Les autres otages baissent tous les yeux devant moi et ils devraient faire la même chose pour tout mon groupe. Il est hors de question qu'une victime arrive à retourner la situation et à profiter de son avantage pour nous détruire. 

Mon oreillette sonne, et la voix de mon chef se fait entendre à travers celle-ci :

─ Zaïm, laisse ton frère tranquille.

─ Merci Yazhïr, grommelle mon petit frère à travers son oreillette.

Le bruit d'autres bottes me fait détendre ma mâchoire. Deux femmes et un homme descendent les marches qui les ramènes à l'accueil de la banque, le sourire aux lèvres. Mon oreillette grésille encore une fois, et je sens mon cœur accéléré lorsque j'entends :

─ Zaïm, Zuhïr, Zahrâ, Zafar et Zefira... Un milliard de dinars viennent d'arriver jusqu'à moi. Mission terminée. Prochaine étape...

La banque industrielle et commerciale de Chine, je me dis dans ma tête. 

La famille Khan a une fois de plus réussi son coup. Mes frères et sœurs se tapent dans les mains et se prennent dans les bras, pendant que j'installe les dernières bombes dans la banque. 

La police dehors n'a aucune idée de tout l'argent qui vient d'être envoyé, essayant toujours de trouver un moyen de nous tuer. Quel dommage la police algérienne... L'Espagne, la France, le Québec ou encore le Sénégal n'ont pas réussi à nous avoir. 

Nous sommes intouchables. 

Nous sommes la famille Khan après tout. 

Mon pouce active la télécommande qui active toutes les bombes et je lève mon arme au plafond, tirant un bon coup, pour que l'attention se porte sur moi. Les otages hurlent de peur, mais restent à leurs places. Mes frères et sœurs soufflent, parce que j'interromps leurs festivités, mais je m'en contre-fiche.

─ Vous avez cinq minutes pour vous cassez d'ici avec nous ! Je hurle pour que tout le monde m'entende. Cinq minutes sinon vous explosez...

─ Tic, tac... Tic, tac... Boom, se moque mon frère Zafar.

Mes sœurs Zahrâ et Zefira sont les premières à ouvrir le chemin, pendant que mes frères et moi, forçons la foule à rester calme. Tant qu'ils nous écoutent, ils peuvent s'en sortir. Autrement, je n'ai aucune pitié à les laisser crever ici. Leurs pleurs ne me font aucun effet. Seul l'argent peut encore faire battre mon cœur. Rien de plus. 

Nous nous engouffrons rapidement dans ses tunnels qu'ils ont eux même creusés, sans savoir que ça les ramenait à la porte de sortie. La peur peut vous faire perdre le contrôle, mais l'envie de vivre vous maintiens encore conscience. 

Je ferme la marche lorsqu'un tunnel devient deux. Le côté des otages prenant leurs libertés et le nôtre. Yazhïr ne veut pas qu'on les tue. Ils nous ont bien aidés sans causer de problème, alors ce groupe peut rester vivant. En revanche, ce n'était pas la même chose pour l'Espagne. Ils sont tous morts. Pouf... Comme une traînée de sable qui vient s'incruster dans vos rétines. Pauvres humains sans cervelles...

─ La voilà la maison ! S'extasie de joie mon petit frère Zuhïr, en dépassant tout le monde.

La lumière du soleil fait place, et le vent souffle sur nos visages recouverts de poussières. 

La liberté et le gain d'argent... Nous avons encore gagné. Nous ne perdons jamais. Nous sommes invincibles. Nous sommes la famille Khan... 

Nos oreillettes grésillent :

─ Allons désormais nous attaquer à la plus grande banque de Chine, nous dit le maître du jeu.

Devenons la terreur du monde. 

Devenons leurs pires cauchemars... 

Même si Zaïm Khan l'est déjà... 

𝚉𝚊ï𝚖   𝙺𝚑𝚊𝚗  


🏆 Élue meilleure histoire 2023 de chronique_de_mohamed selon les lecteurs !

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𝕿𝖂 : 𝕿𝖔𝖗𝖙𝖚𝖗𝖊, 𝖛𝖎𝖔𝖑𝖊𝖓𝖈𝖊 𝖛𝖊𝖗𝖇𝖆𝖑𝖊 𝖊𝖙 𝖕𝖍𝖞𝖘𝖎𝖖𝖚𝖊, 𝖘é𝖖𝖚𝖊𝖘𝖙𝖗𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓, 𝖑𝖆𝖓𝖌𝖆𝖌𝖊 𝖊𝖝𝖕𝖑𝖎𝖈𝖎𝖙𝖊, 𝖆𝖌𝖗𝖊𝖘𝖘𝖎𝖔𝖓, 𝖘𝖒𝖚𝖙, 𝖙𝖗𝖆𝖚𝖒𝖆𝖙𝖎𝖘𝖒𝖊

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𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant