25 | YARA

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SONG : Drunk In Love – Beyonce

🕯

Ce que j'aime au Liban et surtout dans ma campagne, c'est le fait de pouvoir contempler les étoiles dans le ciel. Certaines brillent plus que les autres, mais elles sont toutes aussi magnifiques. 

Un vent frais me fait frissonner avant qu'une veste ne soit posée sur mes épaules. Je tourne la tête vers Zafar qui s'adosse lui aussi à la rambarde de la terrasse, les yeux levés au ciel pour admirer la beauté de ce soir. 

Il paraît qu'une pluie de météorites est attendue, alors je reste dehors à regarder le ciel pour ne pas rater ce spectacle. J'ai entendu Alister me souhaiter une bonne nuit, mais je suis surprise que Zafar vienne me rejoindre sur la terrasse de ma chambre.

─ On peut faire un vœu, tu penses ? Je lui demande pour casser le silence.

─ Ne me dis pas que tu crois à ce genre de connerie ?

Je hausse les épaules et me laisse transporter par la beauté de la nuit. Je ne prends jamais le temps de lever la tête lorsque je suis à New York. C'est comme s'il faisait encore jour même la nuit. Ici, dans ma campagne au Liban, je change complètement d'air. Pas de pollution, pas de lumière toute la nuit, pas de bruit de voiture et surtout pas de touristes ou malfaiteurs. 

Je me sens en sécurité, peut-être que la présence de Zafar à mes côtés, joue aussi beaucoup. 

Les premières traînées de lumière commencent à fendre l'obscurité, je me redresse quand elles sont plus d'une trentaine à suivre la même direction. Ma main accroche instinctivement le bras de Zafar, alors que je suis époustouflé par ce qui se passe dans le ciel. 

Un sourire nostalgique dessine mes lèvres et je tourne la tête vers l'homme à mes côtés qui préfère me contempler, moi. Mon cœur s'arrête en même temps que ma respiration.

─ Tu... Tu ne regardes pas la pluie... De météorites ?

Il soupire avant de secouer négativement la tête, une grimace au visage.

─ Mes yeux n'arrivent pas à se détacher de toi...

Sa voix rauque et pourtant fragile m'indique qu'il lui a fallu un sacré courage pour se dévoiler. Dans ses yeux vairons, les météorites déchirent le ciel et je n'arrive pas, non plus, à regarder ailleurs.

─ Tu te rappelles les étoiles à Oman ?

─ Quand tu quittais tard mon garage et que tes parents t'engueulaient ?

Je souris en me rappelant de nos souvenirs d'adolescents encore fous amoureux. 

Je n'ai jamais aimé une autre personne comme je l'ai aimé lui, et jamais je ne pourrais aimer quelqu'un d'autre, comme je l'aime lui. Il est mon premier amour, celui qui m'a appris à vivre en tant que couple, l'homme qui a fait disparaître les étoiles pour que je puisse m'installer dans la galaxie et briller à mon tour. 

J'ai tant souffert de son absence que j'ai préféré travailler encore plus dur et plus tard pour essayer de l'oublier. 

C'était déjà peine perdue, je le savais. 

À nouveau, je contemple le ciel. Les météorites déchirent le ciel, laissant derrière elles des traînées éphémères qui ressemblent à des rêves fugaces. Puis je ferme les yeux, repassant dans ma tête, tous les moments où nous étions heureux. Les moments où l'on ne connaissait pas encore notre avenir et cet amour tragique.

─ Ai-je eu le droit de penser souvent à toi ? Me demande sa voix profonde.

Un frisson me parcourt entièrement le corps tant, l'intensité de son timbre de voix me fait de l'effet. J'ai le cœur qui palpite à cent à l'heure après sa question. 

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant