44. Ghost

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𒆜ʏօʊֆʀ ֆɛɢɦɨʀ 𒆜


Je l'aimais trop, comme ses mensonges il était beau. 

– Lynda



45 heures restantes...

« Le bien, on le comprend après avoir fait du mal. » 

Ma mère aime souvent sortir des phrases qu'elle décrit comme une citation à vous en faire réfléchir toute la nuit. Bien souvent, il me faut un somnifère avant de dormir, si je veux être certaine de ne pas penser à ce qu'elle me dit plus tôt. 

Peut-être parce qu'avant de faire du bien, j'ai fait le mal. J'ai rendu ma famille folle avec mes conneries. Moi, la petite délinquante qui est devenue policière... 

Je m'étais façonné une image parfaite de Sarqan. Et tout s'est accentué lorsque je suis entré dans un des coffres-forts où un tunnel est en train de se construire. Femmes et hommes dégoulinent de sueurs, s'impatientent de terminer le boulot de charbon. 

La présence de Zaïm me surplombe derrière, alors que mes yeux restent ébahis face à ce qui se passe face à moi. 

Je me penche légèrement dans le trou au sol, mais les mains de mon braqueur préféré se posent sur mes hanches. Je me redresse et le questionne du regard.

─ Tombes-pas maintenant chérie. Je n'ai pas fini de te surprendre.

Sans que je puisse ajouter quelque chose, il me signe de la tête de le suivre à l'extérieur. 

Les longs couloirs sombres de la banque désigneraient presque un mauvais présage, mais je laisse couler. Le braquage doit sûrement me rendre paranoïaque. 

Zaïm finit par ouvrir une porte avant que le bruit des machines qui travaillent et des gens qui s'amusent arrive jusque dans mes oreilles. J'ouvre grand les yeux en m'approchant de l'une d'elles qui coupe les billets. 

Plus loin, j'aperçois Zakaria et Estrella, des lunettes sur le nez, vérifiant l'identification des billets. 

Une main dans le creux de mes reins, Zaïm m'encourage à aller les voir, moi qui ne voulais pas les déranger dans leurs boulots. Quand la jeune femme lève les yeux vers moi, elle retire ses lunettes et m'offre un beau sourire. Je n'avance pas plus loin, ma jambe hurlant de me rendre à l'hôpital le plus vite possible. 

À la place, c'est elle qui vient me rejoindre en me tendant un billet que je dévisage sans le prendre. Ici, à la Qatar National Bank, il n'y a pas moins de deux cents quatre-dix milliards de dirhams à récupérer et je doute que les plans habituels de Sarqan fonctionnent comme dans les autres banques. 

On parle quand même d'un des pays les plus avancés dans la technologie et surtout des plus riches. Ce n'est ni la Chine, ni la Russie ou tout le reste. La puissance économie est presque égale à l'Amérique, pourtant en termes de militaire, les Arabes gagnent. 

Alors... Est-ce qu'ils vont vraiment faire comme d'habitude en pensant que tout va bien se passer ? 

Estrella qui hausse les épaules me fait reprendre conscience. Elle range le billet dans sa poche arrière et je jette un regard derrière elle, sur mon petit frère qui donne des ordres à quelques hommes. Petit coquin qui travaille avec la femme qu'il aime. 

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant