19. Opening Sequence

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ℤ𝕒ï𝕞 𝕂𝕙𝕒𝕟

A père avare, fils prodigue. 

– Proverbe Français

─ Princesse ?

J'entre dans le salon où Zefira lève la tête vers moi, un sourire aux lèvres. Je m'installe à côté d'elle sur le canapé, mes pieds étendus sur la table basse devant nous.

─ Salut p'tit prince, me répond-elle en se blottissant dans mes bras.

La télévision allumée devant nous, je comprends vite que Zahrâ à ordonnée à ma petite sœur de surveiller toutes les chaînes où l'on parle de nous. Surtout, après le petit appel que j'ai passé à Rebelle hier, je sais déjà que la rage qui la ronge va lui faire accélérer le processus pour nous retrouver. Elle est tout sauf conne et je ne peux pas la laisser aller plus loin avec les informations qu'elle détient sur nous. 

En caressant doucement les cheveux de Zefira – blanc d'un côté et noir de l'autre – je me demande comment ils ont pu trouver un endroit pareil, sans faire de meurtre. Si les propriétaires de cet habitat venaient à réapparaître, ils appelleraient la police pour des squatteurs. Chez nous, on ne s'installe pas pour toujours. Ça évite d'avoir perdu de l'argent bêtement si on doit changer de planque. Alors la famille Khan a trouvé un manoir à pas moins d'une heure de ma villa. 

Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on se casse pour de bons. Avant qu'on ne réussisse à trouver un endroit bien à nous. Un endroit qui nous tiendrait en sécurité avec le monde dans lequel nous vivons. 

Hors de question que mes futurs neveux et nièces vivent dans les environnements toxiques que le monde à offrir. Ils auront leurs propres iles désertes. Les pieds recouverts de sable aussi blanc que la neige, avec une eau aussi claire que le ciel d'été. 

Zefira se redresse et sa joue caresse la mienne doucement, comme pour se souvenir encore une dernière fois de mon visage. Ses yeux vairons parcourent mon visage et un rictus se fend sur ses lèvres qui manipulent les miennes. 

J'aime ma sœur et je donnerai ma vie pour elle comme elle donnera son cœur pour moi.

─ Yazhïr t'attends dans son bureau, murmure-t-elle en me prenant dans ses bras.

Son odeur de cerise m'enivre bien vite les narines et je la serre fort contre moi à mon tour. Son oreille est posée vers mon cœur. Je sais qu'elle écoute les battements réguliers de celui-ci pour s'assurer que tout va bien à l'intérieur de moi. Elle l'a toujours fait. Ma petite sœur. 

Puis quand elle s'est assurée que je vais bien, Zefira quitte mes bras et me force à me lever. Ce que je fais après lui avoir déposé un baiser sur le front. 

C'est ainsi que mes pieds me dirigent inconsciemment dans un long couloir sombre, perdu de lumière pour que j'atterrisse devant sa porte. Au fond du couloir. La porte de la mort. 

Frappant un coup, je rentre, fermant la pièce après moi. Comparé au couloir sombre, le bureau de mon patron est lumineux. Table en verre noir, chaises noires aussi, canapé dans le fond – noir hein – et tout est parfaitement ordonné. 

Yazhïr est assis face à son bureau, la tête dans les papiers. Une grande baie vitrée derrière lui, allant au jardin fleuri. Comme ça, on pourrait croire que nous sommes au paradis. Mais le paradis n'existe pas pour les gens comme nous. 

Je m'empare de la chaise roulante en face de lui avant de m'asseoir en poussant un long râle. Celui-ci dépose son stylo pour se concentrer sur moi. J'ai toujours admiré le calme qui ressort de lui. Comme si dans une tempête de sable, tout s'écartait à son passage.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant