27. Comme toi

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Je représente les familles nombreuses, 

que le besoin réveille quand l'Etat chante des berceuses. 

– Kery James.


ℤ𝕒ï𝕞 𝕂𝕙𝕒𝕟 



Les premiers rayons de soleil picotent légèrement mon nez, et je papillonne des yeux avant de me réveiller complètement. Assis sur un banc pas loin de l'hôtel, je passe une main dans mes cheveux en soupirant, épuisé moi-même de m'être endormis n'importe où. 

Certes, le monde ne connaît pas mon visage, il n'en reste pas moins que je reste en danger dans cette vaste planète. Avoir passé l'autre moitié de la nuit loin de Yousr, n'a pas réussi à me remettre les idées en place. 

Je regrette soudainement de faire la gueule à ma famille, ils auraient pu me foutre une balle pour me remettre sur pied. Hélas, ils ont choisi quoi faire sans mon approbation et pour le moment, je dois gérer leur connerie sans éveiller les soupçons. 

Le cri d'un corbeau me fait revenir sur terre, et lorsqu'il se pose face à moi, je tends la main pour l'apprivoiser. L'oiseau avance doucement, puis vole jusqu'à se poser sur mon bras. Midnight – mon corbeau – est encore dans le manoir de ma famille, attendant la prochaine mission pour poser les bombes. 

Mais pour notre prochaine et dernière mission, nous devons viser haut et fort. Même si nos liens fraternels peuvent se couper à tout moment, nous n'avons pas attendu longtemps pour tout gâcher. Lorsque je reviendrais au Bahreïn, je tiendrais ma famille informée des nouvelles avancées – oubliant le côté sexe bien évidemment. 

Une personne âgée vient s'asseoir à mes côtés, des morceaux de pain dans ses mains. Les pigeons s'installent autour de nous, ce qui ne plaît pas au corbeau désormais posé sur mon épaule, mais ce qui n'a pas l'air de déranger la vieille dame.

─ Mes pigeons peuvent bouffer votre corbeau.

Je tourne la tête vers elle, un air surpris sur le visage.

─ Les méchants se font toujours détruire quand en face, les gens sont plus nombreux.

─ J'ai une tête de vilain ? Je lui demande, soudainement intéressé par sa prochaine réponse.

─ Très clairement. Vous pouvez changer de couleur vos cheveux, votre aura restera le même. Une sorte de fumée noire qui tournera toujours autour de vous.

Fixant la rue devant moi, je m'interroge sur ce que mon visage est capable de dire aux autres. Les cicatrices qui descendent de mon œil droit jusqu'au coin de ma bouche peuvent faire croire aux gens que je viens sûrement d'un gang ou autre. 

Si Sarqan est un gang, j'aimerais qu'on revisite alors cette image. Nous sommes une famille de braqueurs. Nous ne vendons ni drogue, ni armes, ni informations gouvernementales, ni blanchissement d'argent. 

Au contraire, on consomme tout ça. Nous sommes juste les plus gros clients des différents groupes de gang dans le monde.

─ Juger une personne à sa couverture ne fait pas de vous, quelqu'un de bien non plus, je lui fais remarquer.

─ Je n'ai jamais dit être une bonne personne.

─ Pourtant vous et vos pigeons, vous voulez faire la guerre contre mon corbeau et moi si j'ai bien compris.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant