Je tremblais de terreur. Razzia avait beaucoup de mal à se débarrasser de ses ennemis. Il voyait à quel point j'étais en difficulté mais que pouvait-il faire ?? Et moi, que pouvais-je bien faire ? La lame d'un cambrioleur frôlait ma gorge. Un seul faux mouvement et ma vie se terminerait ainsi. Ce serait tellement bête ! Alors que je m'enfuyais pour avoir enfin la liberté rêvée, je pouvais mourir par la main d'idiots qui voulaient juste me voler ! Mais qu'allaient-ils me faire ??
- Alors jeune fille, dit l'un de mes agresseurs, on se promène dans la forêt pleine nuit ? Tu sais que c'est dangereux.
- Très dangereux même ! rajouta un deuxième. Tiens toi ! Ficelle-la !
Une troisième personne se mit à me ligoter. Dans un mouvement de désespoir, je fis un violent coup. Mais l'épée était bien plus maligne que moi : elle me gifla à la joue droite et un mince filet de sang glissa dessus. Malgré tout, je gesticulai pour tenter de me sortir de là. Cela ne força que mon ravisseur à resserrer encore les liens.
- Razzia ! hurlai-je au bord des larmes.
Il se retourna pour me voir prisonnière. Mais le pauvre avait bien trop d'adversaires contre lui pour essayer une manœuvre de libération. Pourtant, il se rapprocha de moi. Voir qu'il faisait tout pour me protéger, quite à mettre sa vie en danger, était admirable de sa part. Je me sentais tellement faible ! Je savais me battre mais je ne faisais rien ! Mais pourquoi ???Un homme m'arracha mon collier de mon coup, comme un magnifique trésor. Il l'observa, admiratif de ce travail si minutieux. Puis il fronça les sourcils avant qu'un malin sourire ne se dessine sur son visage. Cela ne promettait rien de bon.
- Alors nous avons à faire à la jeune Dame d'Orchidia ? Quelle belle fortune nous pourrions amasser grâce à toi !
Une belle fortune ?? Non ! Il n'allait pas me prendre en otage pour réclamer une rançon ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Je n'allais pas servir de pion ! Je les détestais ! Qui voudrait encore de moi après ce que j'avais fait ? Qu'importe, il fallait que je me sorte de ce gros problème. De son côté, Razzia faiblissait. Mais il tenait bon. Il nous faudrait un miracle pour que nous nous en sortions !
- Parce que vous croyez que vous pourrez récupérer de l'or avec mes parents ? Vous vous trompez lourdement !
- Tu es une demoiselle de Dame, ta valeur est bien plus grande que tu ne le crois. Enfin, si les femmes en ont.
Qu'est-ce qu'il venait de dire ?? C'était vraiment insultant et immonde de sa part ! Je voulais m'imposer dans cette société d'hommes pour leur prouver notre valeur, à nous les femmes ! Ils étaient tellement arrogants !
- Vous serez pendus pour vos actes ! le menaçai-je avec le regard le plus noir que je pouvais avoir.
- Mais quelle naïveté ! Pendre, moi ? Je suis bien plus malin que les autres ! Jamais je ne me suis fait prendre ! Et vous avez d'autres choses à faire que de m'exécuter.
Des larmes roulèrent à présent sur mon visage. Il avait raison, qui aurait la moindre pitié pour moi ? Je me détestais pour n'avoir pas été capable de me défendre. Quelle frustration ! Qu'allons-nous devenir, Razzia et moi ? Reverrais-je un jour Danael ? Mes sanglots redoublèrent. Penser que je ne pourrais plus jamais voir ses beaux yeux bleus me brisait le cœur. Combien de temps allait encore tenir mon garde du corps ? Il y a avait tant de sang et de corps à terre ! Bientôt, il allait sûrement faire parti des cadavres. Un violent frisson me parcourut alors le corps.
- Grâce mon seigneur ! hurlai-je d'un désespoir fou. Laisse-le en vie ! Laisse mon garde du corps vivant !
Mes agresseurs se regardèrent d'un air entendu. Qu'avaient-ils décidé ?? Cet attente m'était insupportable. Je pris rapidement connaissance de leur réponse. L'un d'eux se jeta sur Razzia pour le ligoter fermement. La rançon allait revenir très chère.
- Toi ! rugit un de notre ravisseurs. Attrape-moi ces deux cheveux ! Deux montures de plus ne pourra que nous être bénéfique !
Avec nos chevaux, les survivants du massacre nous traînèrent devant une petite charrette en bois. Comme nous, nos montures étaient terrorisés et tentaient de s'échapper. Ils tiraient sur leur rennes et s'agitaient dans tous les sens. Leurs hennissements pouvaient s'entendre à des lieues à la ronde. On leur donna chacun un coup de fouet pour les faire taire et les faire obéir. J'aurais préféré qu'ils s'enfuient, la victoire de nos ennemis n'auraient pas été totale. J'observais nos chevaux se faire attaché à cette charrette avant que l'on nous pousse violemment pour nous faire monter sur ce fichu engin. On nous coucha de force sur la paille qui s'y trouvait dessus après un peu de résistance de notre part. Les larmes aux yeux d'être autant soumise, nous obéîmes. La lame proche de nous me rappelait cruellement que notre vie en dépendait.
- Veuillez accepter toutes mes excuses d'avoir été incapable de vous protéger ma Dame, murmura Razzia la voix remplie d'une grande culpabilité.
- Vous n'y êtes pour rien, lui répondis-je avec un petit sourire sur mon visage, on ne pouvait pas prévoir d'être assailli par autant d'hommes. Vous vous êtes bien battu.
Un combat qui me paraissait vraiment inégal. Même s'il avait anéanti des vies en espérant me protéger, il avait de belles blessures un peu sur tout le corps. Ses vêtements étaient en piètre état avec du sang encore frais dessus. Un de nos ravisseurs nous mit un foulard pour nous empêcher de communiquer et nous attacha nos poignets des pieds ensemble qui n'étaient pas encore ficelés. Il nous recouvrit d'une bâche pour que personne ne nous voit. Jamais je n'étais sentie aussi impuissante, aussi soumise. Danael m'avait toujours dit que j'avais une grande bravoure. Je n'en étais pas aussi sûre que lui. Des larmes roulèrent le long de mon visage. Qu'est-ce j'allais devenir ?? Je voulais être libre, pas prisonnière !

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L'appel de Jeanne
Random« Depuis quelques temps, notre armée connaît des défaites cuisantes. Nous avons tous subi les conséquences de cet affreux conflit. Des batailles intérieures vivront sûrement à jamais dans nos âmes. Mais nous devons les utiliser pour en faire des com...