L'appel de Jeanne

Bonus du second anniversaire

Deux ans déjà. Et donc voici un nouveau chapitre au contenu inédit. Il sera plus sérieux que le précédent tout en restant, je l'espère, délirant. Pas la peine d'avoir tout lu je pense. Plus de notes à la fin.
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  Posant son stylo en bois sur son bureau, Mimy parcourait son prologue du regard. Accroupie sur sa chaise, elle apportait les dernières modifications sur l'agenda des légendaires qui faisait office de carnet. Il lui avait fallu attendre un an et demi d'écriture de sa fiction « L'appel de Jeanne » pour en avoir une idée précise et deux ans pour le rédiger. Pour le deuxième anniversaire de son histoire, elle avait décidé de marquer le coup. D'un côté, elle souhaitait offrir cette partie inédite à ses lecteurs. Plus elle écrivait cette fiction, plus elle se rendait compte qu'un prologue apporterait beaucoup à son récit. Elle voulait montrer à quel point l'arrivée de Jeanne d'Arc et des légendaires avait changé le cours de l'histoire. D'un autre, elle souhaitait le fêter avec ses héros dans un lieu mythique du vingt-et-unième siècle : Disneyland Paris ! Mimy avait bien appris de l'an passé. Amener les légendaires personnages chez elle avait posé beaucoup de problèmes. Ne pouvant pas les surveiller tout le temps, ils avaient fortement endommagé le clavier de l'ordinateur familial. La facture d'eau à la fin du mois avait été amère et la chaine hi-fi avait dû être remplacée. Alors, pour éviter à nouveau ces pépins, elle avait préféré les sortir de chez elle. Et puis, n'était-ce pas une belle façon de fêter la libération d'Orléans et deux ans d'écriture ?
Satisfaite de son prologue, elle reposa son drôle de carnet. Comme l'année dernière, le silence régnait dans son appartement en ce beau dimanche 31 septembre 2018. Ses parents participaient à un débat sur l'amour qu'un chat peut porter à son maître tandis que sa sœur était sortie faire du shopping avec ses amies. Elle aurait préféré le jour-même mais elle devait se rendre en cours. Et il n'était pas question de sécher, même pour un évènement qui lui tenait à cœur. Doucement, son regard se posa sur son réveil qui affichait onze heures. Un petit rictus se dessina sur le visage de la brune. C'était le moment idéal pour ramener Jeanne d'Arc et ses compagnons à son époque. Elle se saisit alors d'une petite boîte rouge qui refermait la télécommande à remonter le temps et sortit de sa chambre. Traversant tout l'appartenant, elle se positionna dans un petit coin de son entrée carrée. A son centre, on pouvait y apercevoir un tapis de gymnastique, une nouvelle mesure de sécurité qu'elle venait tout juste d'installer. Et avec un air malicieux, elle régla l'appareil de manière à ramener les légendaires et La Pucelle et valida son sa manipulation. Pour elle, tout se déroulait parfaitement bien. Et pourtant, si elle avait seulement su l'angoisse que cela allait réellement engendrer...

Une fente bleutée apparut dans le plafond et une première personne en tomba. Amortissant sa chute avec le tapis, elle n'eut guère le temps de reprendre ses esprits que trois autres personnes s'écrasèrent sur elle ! Mécontente de la tournure des évènements, elle voulut se retourner et hurler le fond de sa pensée aux personnes qui se trouvaient sur elle. Elle ne s'était même pas rendu compte que tout le décor avait changé autour d'elle. Cependant, elle n'en eut pas le temps : trois autres personnes s'écrasèrent sur les quatre personnes déjà présentes ! La jeune femme finit par perdre patience et s'égosilla à pleine voix :
-Non mais ce n'est pas un peu bientôt fini ce défilé de personnes ?? Bougez de ma tente ! Et surtout, arrêtez de m'écraser !
-Jeanne, répondit un rouquin tout aussi mécontent de son sort, je ne peux pas bouger ! Alors tu vas devoir attendre que les trois personnes qui ont voulu nous assommer s'écartent de là.
-Et on fait comment ? interrogea froidement un archer. On est en hauteur, si vous ne l'aviez pas remarqué !
Écoutant pour la première fois une personne, les sept personnages relevèrent la tête et observèrent autour d'eux. Perplexe, un brouillard s'était installé dans leur esprit. Ils avaient comme une impression de déjà-vu et ils étaient certains d'être venu ici. Comment expliquer alors qu'ils n'étaient pas effrayés par cette étrange pièce. Soudainement, tout devint clair dans leur tête. Les souvenirs du premier anniversaire revinrent naturellement. Il n'y avait plus du doute : ils étaient au vingt-et-unième siècle. Mais pour quelle raison ? Il ne s'était déroulé qu'une dizaine de jours entre leurs deux passages ! Alors pourquoi étaient-ils ici, à cette époque ? Voulait-elle fêter la libération d'Orléans avec eux ?
-Je pense qu'il est grand temps de défaire cette pyramide humaine, intervint alors une voix qu'ils purent facilement reconnaître. Vous n'êtes pas là pour faire de l'acrosport.
Se retournant vers leur interlocuteur, les légendaires et La Pucelle retrouvèrent la jeune fille qui les avait déjà accueillis par le passé : Mimy. Amusée par la posture de nos héros, on pouvait lire un air narquois qui ne leur plaisait guère. Soupirant doucement, elle se décolla du coin et partit les aider. Elle monta sur son grand tapis et tendit sa main à la première venue : Jadina. L'orchidienne l'attrapa et glissa pour sortir du tapis. Etant libéré du poids de la jeune fille, Gryf s'en alla à son tour, délivrant les jambes de Jeanne. Puis, ce fut au tour de Shimy et de Ténébris de descendre chacune de leur côté, talonnée par Razzia et Danaël. Enfin, Jeanne réussit à s'extirper du tapis.
Les bras croisés, les légendaires compagnons dévisageaient leur hôte du regard qui repliait le tapis. S'échangeant quelques regards furtifs, chacun tentait les autres de poser les questions leur brûlant aux lèvres. Finalement, Ténébris se lança et lui demanda la raison de leur venu au XXIe siècle.
Se retournant vers eux, un petit sourire ornait les lèvres de la brune. Elle reconnaissait bien ici la franchise de l'ancienne criminelle. Et c'était ce qu'elle aimait chez elle, bien qu'elle pût manquer de tact.
-Pour la même raison que la dernière fois, leur répondit-elle en repoussant le tapis replié dans un coin, fêter l'anniversaire de l'appel de Jeanne.
Nos héros ouvrirent les yeux ronds. Ce n'était pas possible ! Il ne s'était écoulé qu'une dizaine de jours ! Alors comment un an avait-il pu se passer ici ? Alors qu'ils étaient en pleine réflexion, un rire parcourra tout l'appartement. Un rire qui en disait long sur l'amusement de Mimy qui ne faisait que commencer :
-Je vous ai envoyé il y a près d'un an à votre époque. Entre-temps, en une dizaine de jours, vous avez délivré Orléans. Durant un an, je vous ai étudié sur ce laps de temps. Et comme je peux vous appeler de n'importe quelle date, il est normal que la notion du temps ne soit pas la même pour nous. Ensuite, pour ce qui est de vos souvenirs, il est tout à fait normal qu'ils ne vous soient revenus qu'en revenant à mon siècle. Il n'était pas question d'entraver le passé avec des réminiscences qui auraient pu tout changer.
Ceci expliquait cela. C'était pourtant étrange du temps que l'écrivaine amatrice avait pris pour rédiger le siège d'Orléans. Tout s'était passé tellement vite pour eux ! Peut-être y avait-il beaucoup de choses à dire dessus. Pour ce qui était des souvenirs d'un siècle postérieur, Mimy avait raison : à leur époque, personne ne devait se souvenir de cela. Mais au fait, comment allaient-ils fêter cet anniversaire cette année ?
-Je vous propose de sortir hors de chez moi et de découvrir un lieu phare de mon siècle pour fêter ce deuxième anniversaire, continua la brune sous les regards interrogateurs de ses invités, Disneyland Paris, parc d'attraction très apprécié ! Grâce à mon forfait magic plus, Je n'en aurais que pour trente-neuf euros pour dix billets ! Prix très rentable.
Sans réellement comprendre de quoi cela s'agissait, les légendaires et Jeanne hochèrent vigoureusement la tête. Ce serait certainement quelque chose de sympathique et de très dépaysant. De plus, Ils étaient curieux de connaître leur pays dans le futur. De toute façon, le choix n'était guère présent : seule Mimy connaissait les codes de cette nouvelle société. Ils devaient lui faire confiance.
-Bien, intervint la jeune hôtesse, qui se souvient de l'utilisation de la douche ?